Montaigne/ Les cannibales

Inès Huron

Sujet de dissertation n2 :

Selon Todorov, Montaigne s’intéresse-t-il aux cannibales pour eux-mêmes ou ne sont-ils qu’un prétexte pour défendre sa philosophie érudite ? Vous répondrez à la question en vous appuyant sur les deux chapitres des Essais de Montaigne que vous avez lus. 

 Dans le récit de Montaigne « Les essais » et plus particulièrement dans les chapitres « des cannibales » et « Des coches », il donne une vision d’hommes sauvages aux européens qui sont censés être « civilisés » et une autre vision de personnes vivant en osmose avec la nature aux indiens, qui eux sont censés être plus « sauvages ». Cette vision de vivre en osmose avec la nature est selon lui la plus juste, et sa société est in civilisée. Cependant selon Todorov, Montaigne s’intéresse-t-il aux cannibales pour eux-mêmes ou ne sont-ils qu’un prétexte pour défendre sa philosophie érudite ? Pour répondre à cela nous allons traiter le sujet en deux parties ; une première qui nous montre que M semble vouer un véritable intérêt pour les populations indiennes et dans la deuxième partie nous allons voir s’il est véritablement objectif quant à ces populations.  

        Montaigne semble vouer un véritable intérêt pour les populations indiennes. En effet, celui-ci porte une certaine admiration envers les indiens et il ne les trouve pas sauvages « il n’y a rien de barbare et de sauvage a cette nation » dit-il dans Des Cannibales, de plus il ajoute « ils sont sauvages de même que nous appelons sauvages les fruits, que la nature, de soi et de son progrès ordinaire a produit ». Cette réflexion est humaniste sur les préjugés et l’usage du mot sauvage car Montaigne remet en question le sens des mots pour apporter une réflexion nouvelle vis-à-vis de « sauvage ». Mais encore chaque argument qui sont avancé par les colons sur le fait que les indiens ont un comportement « animal » il est aussitôt reprit et contredit de manière rationnelle par les indiens : « ce pays est à nous. Ce pays est à toi ! Et pourquoi ? Parce que tu y as mis les pieds ? {…} qu’en penserais – tu ? » cette phrase de l’indien nous montre qu’il contredit l’européen car il lui explique que ce n’est pas parce qu’il écrit son nom quelque part que les terres sont à lui, que ce n’est pas parce qu’il arrive en pillant tout que c’est à lui, et il inverse les rôles pour montrer à l’explorateur que dans l’autre sens les européens auraient très mal pris le fait que les indiens s’installent en Europe sans aucune gêne. Ici Montaigne démontre la bêtise des européens à tout s’approprier sous prétexte qu’ils sont supérieurs. En outre, il utilise l’expression « le mythe du bon sauvage », celle-ci désigne la représentation idéalisée des hommes à l’état de nature qui sont bons, innocents et proches de la nature. De plus, il raisonne sur le fait que la nature est supérieure à la culture contrairement aux idées reçues qui valorisent plutôt les créations humaines, ce raisonnement va dans le sens ou les populations indiennes sont supérieures car elles sont naturelles et que les européens sont constamment en train de dé naturaliser leur monde en créant de nouvelles technologies. Comme autres valeurs, les indiens partagent alors que les colons sont très individuels et aime posséder un tas de choses superflus, ce que Montaigne leur reproche car les indiens vivent heureux avec le minimum « nous sommes innocents, nous sommes heureux et tu ne peux que nuire à notre bonheur ». Tout le long du récit on voit que l’auteur est en faveur du mode de vie des indiens et qu’il critique sa propre société, néanmoins son avis sur ces populations est-il vraiment objectif ?

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