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Mme de la Fayette

Fiche : Mme de la Fayette. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  3 Janvier 2019  •  Fiche  •  1 292 Mots (6 Pages)  •  619 Vues

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I – Un portrait élogieux de Mlle de Chartres

A – Un effet d’attente (l’art du portrait)

Les premières phrases de l’extrait créent un effet d’attente

Madame de la Fayette ne révèle en effet pas tout de suite le nom de l’héroïne du roman. Le lecteur

la découvre à travers le regard intrigué et admiratif des courtisans. Tout est mis en œuvre pour retarder son apparition et susciter l’intérêt :

♦ La formule impersonnelle ( « Il parut alors une beauté à la cour ») qui donne à cet extrait la tournure d’un conte de fée.

♦ L’article indéfini « un » (« une beauté », « une beauté parfaite ») qui prolonge le mystère sur son identité.

♦ La convergence de tous les regards vers l’héroïne : « qui attira les yeux de tout le monde« , « elle donna de l’admiration ».

♦ Afin de faire durer l’attente, Madame de la Fayette ménage une pause dans le récit pour revenir sur le passé et l’éducation de la jeune fille.

L’héroïne n’est nommée directement qu’à la fin du texte (« il fut surpris de la grande beauté de Mademoiselle de Chartres »). Madame de la Fayette met ainsi son héroïne en valeur, dévoilant petit à petit ses multiples qualités.

B – Mlle de Chartres : un modèle de perfection

La Princesse de Clèves est présentée comme un modèle de perfection.

Elle est désignée la première fois par une métonymie  (« une beauté ») qui la consacre d’emblée comme une incarnation de la beauté.

Mlle de Chartres apparaît d’autant plus exceptionnelle et distinguée qu’elle se fait remarquer dans un lieu d’exception : la cour. Elle « attira les yeux de tout le monde […] dans un lieu où l’on était si accoutumé à voir de belles personnes ».

On relève des  hyperboles et des superlatifs : « une beauté parfaite« , « la grande beauté« , « un éclat que l’on n’a jamais vu qu’à elle » caractéristiques du registre épidictique (=relatif à l’éloge)

Son statut social, également exceptionnel, fait d’elle une personne distinguée. On apprend qu’elle est de la même maison que le vidame de Chartres et « une des plus grandes héritières de France« , « un des plus grands partis qu’il y eût en France ». (superlatifs)

Il faut noter que le portrait de Mlle de Chartres demeure abstrait : aucune précision n’est donnée quant à ses traits. Sa beauté est davantage suggérée que décrite : « la blancheur de son teint que l’on n’a jamais vu qu’à elle », « ses traits étaient réguliers« , « son visage et sa personne étaient plein de grâce et de charmes« .

Loin de tendre au réalisme, Madame de la Fayette fait imaginer par touches successives une beauté idéale qui fait rêver le lecteur.

La surenchère de procédés hyperboliques, l’abstraction du portrait et l’art de la suggestion participent à l’idéalisation de La Princesse de Clèves.

2. Une éducation hors du commun

  1. A – Madame de Chartres : une mère d’exception

Madame de Chartres est dépeinte comme une mère d’exception qui concentre toutes les qualités, à l’exception de la jeunesse et de la beauté.

A contre-courant des pratiques de son époque, elle s’est retirée de la Cour pour se consacrer à l’éducation de sa fille (« plusieurs années sans revenir à la cour », « Pendant cette absence« .) Il faut savoir qu’au XVIIème siècle, les jeunes filles, lorsqu’elles recevaient une éducation, était éduquées au couvent ou par un précepteur : vous comprenez donc toute l’originalité de l’implication de Madame de Chartres qui transparaît dans le lexique de l’éducation : « donné ses soins », « travailla », « cultiver », « songea aussi à lui donner ».

  1. B – Une éducation originale

A travers Mme de Chartres, c’est en réalité Madame de la Fayette qui nous transmet un programme éducatif original pour élever les jeunes filles.

Madame de la Fayette critique implicitement l’éducation traditionnelle des filles qui repose sur l’évitement de nombreux sujets, dont l’amour et la galanterie.

Ce jugement critique de la romancière transparaît dans l’emploi du présent de vérité générale : « la plupart des mères s’imaginent », « les malheurs domestiques où plongent les engagements », « qui est d’aimer son mari ».

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