Michel de Montaigne, « De la physionomie », Essais, livre III, chap. 12 (1580)
Fiche : Michel de Montaigne, « De la physionomie », Essais, livre III, chap. 12 (1580). Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar jujuumnt • 21 Décembre 2017 • Fiche • 1 931 Mots (8 Pages) • 3 910 Vues
MONTEIRO 1L2
JULIETTE
FICHE BAC N°4 :Michel de Montaigne, « De la physionomie », Essais, livre III, chap. 12 (1580)
Michel de Montaigne (1533-1592) est un auteur qui incarne bien l’humanisme : diplomate pendant les guerres civiles religieuses et politique, parlementaire, maire de Bordeaux, proche d’Henri IV, il se consacre aussi a l’écriture et à la pensée « libre » dans ses Essais, qui ont donné leurs nom à ce genre littéraire ; il s’agit de faire « l’essai », de son « jugement » (II,10) en se proposant des thèmes de réflexion empruntés à l’histoire antique ou moderne. Montaigne publie les deux premiers livres des Essais en 1580, puis ne cesse de les augmenter, avec l’édition de 1588 notamment, dont nous avons extrait. Dans cet extrait, Montaigne se positionne comme moraliste sur les évènements politiques et religieux qui secouent la France à son époque, en particulier les guerres opposant catholiques et protestants dans le but de dénoncer leurs monstruosités. Mais dans cet extrait, de quelle façon Montaigne dénonce-t-il la monstruosité du conflit ? Et quelles stratégies argumentatives utilise-t-il pour dénoncer l’horreur de cette guerre civile ? Nous étudierons donc dans un premier temps la dénonciation d’une guerre monstrueuse par des arguments rationnels, puis dans un second temps la dénonciation de ce conflit par la persuasion, au moyen de procédés visant à susciter l’émotion du lecteur
I/ La denonciation d’une guerre monstrueuse : CONVAICRE
A- L’autodestruction
- « Monstrueuse guerre » (l.1), deux mots clefs qui ouvre le passage. La monstruosité est donc un adjectif qui est mis en valeur au tout début du texte. Le monstre qui représente ici la guerre, s’assimile à un terme anormal donc aussi dans un sens autodestructif.
- Antithèse « Les autres/celle-ci »(l.1/2) = montre la spécificité du conflit
- Rythme ternaire la gradation ascendante « agit », « se ronge », « se tue » (l.1/2) réfère encore a l’autodestruction : la mort même « se tue »
- Verbes réfléchis « se détruit en même temps que le reste » (l.2/3), « se déchire et se démembre de rage » (l.3), insistent ici sur la nature du mouvement de destruction interne.
- « Quant à lui, il a plus affaire au-dedans qu’au dehors » (l.15) = autre exemple d’autodestruction qui fait référence au chef des armées qui se bat plus contre les siens que contre l’ennemi
B- Une guerre monstrueuse car absurde
- La monstruosité de la guerre vient également de son absurdité : tout d’abord, la paradoxe du médicament qui prétend guérir que vient la maladie (l.8) montre la qualification absurde de cette guerre.
- Phrases antithétiques (rythme ternaire) souligne le paradoxe = « elle vient guérir la sédition, et elle en est pleine (…) » (l.5/6) « et », a ici une valeur adversative et vaut pour une autre Conj. de Coord. « mais ».
- Inversement du pouvoir = « C’est au commandant de courtiser et de plier, c’est a lui seul d’obéir ; tout le reste est libre et dissolu » (l.15/16) : renversement des valeurs qui évoque encore une fois l’absurdité de cette guerre
C- Une guerre totale, défigurant l’ensemble de la société
- La guère est dite monstrueuse et destructrice mais elle est aussi qualifiée de totale car elle détruit l’ensemble de la société : « aucune partie n’est exempte de corruption » (l.10)
- Aucune valeurs positives ne survit, le mal contamine tout métaphore : « nous avions assez d’âmes mal nées sans gâter celle qui étaient bonnes et nobles » (l.21/22) « gâter » renvoie a l’idée de pourriture.
- L’épanode ici présentée « le fait de subir longtemps une situation engendre l’habitude, l’habitude engendre l’approbation et l’imitation » (l.20/21) montre ici la progression irrésistible et la désintégration du corps social suite a la guerre.
- Le présent de vérité générale renvoi aussi à une valeur généraliste.
- Désintégration
...