Marguerite Duras- L'amant (Commentaire)
Commentaire de texte : Marguerite Duras- L'amant (Commentaire). Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar alicerelond • 31 Mars 2022 • Commentaire de texte • 1 544 Mots (7 Pages) • 1 070 Vues
Marguerite Duras, de son vrai nom Marguerite Germaine Marie Donnadieu, est née le 4 avril 1914 à Gia Dinh en Indochine et décède le 3 mars 1996 à Paris. L’écrivaine, metteuse en scène, scénariste, dialoguiste et réalisatrice renommée du XXe siècle a grandi en Indochine, élevée par sa mère et en compagnie de ses frères. Le séjour en Asie qu’elle a réalisé a profondément marqué sa vie, dans son roman « l’Amant » publié en 1984 elle décide d’évoquer la liaison qu’elle a eu à l’âge d’environ quinze ans avec un riche chinois à l'époque coloniale sous domination française en Indochine. Œuvre-phare de sa bibliographie, « l’Amant » est un livre autobiographique reprenant l’histoire de son enfance en Indochine. Elle recevra le prix Goncourt en l’année 1984 pour ce livre, il sera même adapté un peu plus tard, en 1992 par Jean-Jacques Annaud au cinéma. Ce livre s’inscrit dans le mouvement littéraire du nouveau roman. Nous analyserons l’extrait de la rencontre qui se situe au début du roman de « l’amant » de Marguerite Duras, nous verrons, dans un premier temps, les caractéristiques de la scène de rencontre puis nous aborderons le contexte et l’écriture de la scène plus en profondeur.
L’extrait qui nous raconte la rencontre des deux personnages commence par une courte et vague description des deux personnages et de leur richesse, les personnages de la scène sont décrits en survolant, et la narratrice emploie des termes très génériques comme « L’homme élégant » (L1) ou bien « la jeune fille » (L2), le texte continue en nous décrivant la richesse de « L’homme élégant » en nous révélant sa limousine, « descendu de la limousine » (L1), ainsi que son activité de fumer des cigarettes anglaises, « il fume une cigarette anglaise » (L1). C’est ensuite la jeune fille qui va être décrite mais cette fois-ci c’est le regard de l'homme qui dévoile cette dernière, il l’observe du haut vers le bas de sa tenue, « il regarde la jeune fille au feutre d’homme et aux chaussures d’or » (L1-2). On peut observer un fort contraste entre les deux personnages, là où l’homme est décrit comme une personne élégante et aux moyens plutôt aisé, la jeune fille ne respecte pas les codes sociaux attendus pour sa personne comme nous l’indique son « feutre d’homme » ainsi que ses « chaussures d’or ». Même si le texte se concentre seulement sur ces deux personnages, ils ne sont pas d’avantage décrits, ils resteront d’une description très générique. Nous pouvons aussi constater le jeu de regard que les personnages s’échangent, ils se regardent tout les deux, l’homme au début de l’extrait (« il regarde la jeune fille » (L1-2)) tandis que la jeune fille vers la fin de l’extrait (« Elle le regarde » (L17)). Leur rencontre se déroule sur le bac qui traverse le Mékong, alors que la jeune fille retourne de Sadec, là où habite sa mère et ses frères au lycée de Saïgon où elle est interne, leur rencontre se fait donc dans un lieu relativement isolé, à l’écart.
Dès les premières lignes de l’extrait nous pouvons remarquer que l’homme est intéressé par la jeune fille, qu’il est tombé sous le charme de cette dernière comme nous le montre les expressions suivantes : « il vient vers elle lentement » (L2) « il est intimidé » (L3) ou bien même l’accentuation grâce à l’anadiplose « Il ne sourit pas tout d’abord. Tout d’abord il lui offre une cigarette. » (L3) en continuant par une métalepse de la peur/ intimidation « Sa main tremble. » (L4) et bien d’autres phrases encore ; « il croit rêver » (L6) « tout à fait extraordinaire » (L12) « belle comme elle l’est » (L13) ou bien encore « elle est si jolie, elle peut tout se permettre. » avec le « si » pour accentuer sa beauté. Mais un autre facteur rentre en compte : la « race », en effet il doit dépasser cette différence et c’est alors qu’on peut observer une graduation dans les dialogues « Il y a cette différence de race, il n’est pas blanc, il doit la surmonter, c’est pourquoi il tremble », cependant, malgré le fait qu’il soit intimidé, c’est quand même lui qui fait le premier pas en lui proposant une cigarette. Leurs premiers échanges sont assez banals, il commence par lui proposer une cigarette mais elle refuse et n’en ajoute pas plus, il continu en la complimentant jusqu’à ce que la jeune fille commence à s’intéresser à ce dernier, cela donne des discussions très plates, voir des faux dialogues, pendant une majeure partie de l’extrait.
Mis à part leurs échanges,
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