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Madame bovary cas

Dissertation : Madame bovary cas. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  12 Janvier 2016  •  Dissertation  •  2 680 Mots (11 Pages)  •  948 Vues

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Madame Bovary est un roman publié en 1857 dont l’auteur est Gustave Flaubert, généralement considéré comme le chef de file Réaliste, bien qu’il l’infirme. Le roman est découpé en deux parties, chacune respectivement composées de neuf et onze chapitres et a vu le jour suite au peu de goût de Bouilhet et Du Camp pour le lyrisme débordant de La Tentation de Saint-Antoine. Ils lui ont donc par la suite conseillé d’aborder un « sujet plus proche de la réalité », ce qu’il fit en s’inspirant d’un fait divers. Pour l’époque, le roman fait figure de nouveauté puisqu’il n’obéit pas aux règles traditionnelles de narration et aborde des sujets comme l’adultère, ce qui crée le scandale, notamment du côté de l’Eglise. Néanmoins, Flaubert n’est pas un écrivain traditionnel, également par sa façon de travailler, s’opposant à celle de l’artiste inspiré (Par les muses, ou du point de vue de l’inspiration des poètes romantiques). « Méfions-nous, dit-il, de cette espèce d’échauffement qu’on appelle l’inspiration (…). Je connais ces bals masqués de l’imagination d’où l’on revient la mort au cœur, épuisé, n’ayant vu que du faux et débité des sottises… »: Mais en quoi Flaubert se détache-t-il complètement de la tradition de l’artiste inspiré ? D’abord, ses correspondances donnent de précieux indices pour comprendre ses méthodes de travail, en opposition avec l’idée de l’artiste inspiré ; ensuite, Flaubert opérait un travail assidu et minutieux sur ses brouillons, les modifiant, supprimant, rajoutant sans cesse.

D’abord, Flaubert a une méthode de travail très rigoureuse dont on a des témoignages dans des correspondances ou des témoignages de ses amis, de sa famille ou de connaissances. Ces méthodes de travail contrastent avec l’idée que les artistes inspirés n’ont pas à faire d’efforts pour produire une œuvre artistique : Il leur suffirait d’ouvrir leur esprit à l’inspiration et de se laisser pousser par celle-ci afin de créer une œuvre d’art, un chef-d’œuvre. C’est ce que l’on retrouve par exemple avec l’idée des Muses décrites depuis l’antiquité, notamment chez les Grecs. Les Muses sont des êtres divins, les neuf filles de Zeus et de Mnémosyne qui distribueraient l’inspiration au hasard, au détour d’un chemin, un peu partout. Elles se nourrissent d’art donc ce n’est qu’une façon pour elles de subvenir à leurs besoins). On peut prendre l’exemple de Platon, qui dans ses livres utilise la figure de son maître Socrate pour produire des discours. Ce dernier, dans Phèdre par exemple, invoque les Muses pour qu’il puisse improviser un discours sur l’Amour. Cela ne semble lui demander aucun effort ni induire aucune hésitation. C’est également une idée que l’on retrouve dans la tradition Romantique, qui induit une souplesse (Victor Hugo qui a assoupli la versification des vers) la liberté (tant qu’elle sert son art), l’inspiration divine et les passions. Certains artistes romantiques expérimentent même le Haschisch (Gautier, Baudelaire, Nerval) et de l’Opium (Musset), ce qui sont d’autres sources d’inspirations. C’est donc tout le contraire de la façon de procédé de Flaubert, surtout pour Madame Bovary. Les Goncourt sur un ton ironique, dans Journal, Mémoires de la vie Littéraire, ont fait cette remarque, qui prouve manifestement que Flaubert ne connaissait pas la souplesse d’écriture et avait donc une façon très rigoureuse d’écrire : « Il [Flaubert] a un remords qui empoisonne sa vie, ça le mènera au tombeau ; c’est d’avoir mis dans Madame Bovary deux génitifs l’un sur l’autre, « une couronne de fleurs d’orangers ». Ça le désole ; mais il a beau faire, impossible de faire autrement. » Cela prouve également que les imperfections stylistiques et syntaxiques le mettent dans un état largement exagéré : Pour lui, cela représente un défaut impardonnable, qu’il doit absolument modifier et améliorer, c’est une véritable hantise. Il existe une ambivalence chez Flaubert, deux types d’inspirations distinctes qui s’opposent en lui. La première est une tentation lyrique, vers le Romantisme (Mis en avant notamment dans Salammbô avec le personnage éponyme), et la seconde est un désir profond de réalisme : « « Il y a en moi littérairement parlant, deux bonshommes distincts : Un qui est épris de gueulades, de lyrisme, de grands vols d’aigles, de toutes les sonorités de la phrase et des sommets de l’idée ; Un autre qui fouille et creuse le vrai tant qu’il peut. » Ces deux aspirations sont en coexistences dans ces œuvres, et Madame Bovary n’y fait pas exception. Cette ambivalence joue sans doute un rôle primordial dans sa manière de travailler et d’être inspiré, liant d’abord l’inspiration romantique au Réalisme également intrinsèque à sa personnalité, qui équilibre l’épanchement et les fortes passions des Romantiques vers une manière plus pragmatique de travailler. 
 De plus, sa façon de travailler se manifeste aussi physiquement, par une impression de dur labeur, de poids lourd à porter, d’effort harassant, dont on peut avoir une idée grâce aux témoignages de ses proches. Il ne croit pas au génie littéraire, seulement en la ténacité et en un travail d’élaboration conscient et réfléchi. Ainsi, l’élaboration de son roman se fait laborieusement. C’est ce que l’on peut voir dans Souvenirs intimes de Caroline Commanville en 1886, où il est dit « J’assiste, témoin immobile, à la lente création de ces pages si durement élaborées.[…] Lui se débat sous l’effort du travail ; tantôt penché en avant il écrit fiévreusement, se renverse en arrière, empoigne les deux bras de son fauteuil et pousse un gémissement, c’est par instants comme un râle.[…] Il scande les syllabes en marchant, il est content, c’est un moment de triomphe après un labeur épuisant. ». Flaubert travaille physiquement à l’élaboration de son roman et c’est un travail de longue haleine, d’où l’emploi de « durement élaborées » ou « fiévreusement », ou encore « il scande […] en marchant » : Il a besoin de travailler son roman d’abord par l’écrit, de coucher ses idées, sa réflexion et de corriger sans cesse sa syntaxe, mais ensuite, il travaille son roman oralement. Ce besoin d’entendre les mots qu’il a écrit pour pouvoir juger de leur harmonie et de leur rythme se traduit par le « Gueuloir », consistant pour Flaubert à faire une lecture de son texte, devant des gens parfois, à voix haute, souvent presque en haussant la voix, voire en criant, essayant d’avoir une certaine musicalité. Néanmoins, ses méthodes ne faisaient pas toujours l’unanimité, puisqu’elles étaient parfois jugées inutiles, excentriques et exagérées,

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