Mélancholia, Victor Hugo

Commentaire littéraire d’un extrait de « Mélancholia »

Dans le genre poétique, on trouve aussi bien la poésie lyrique que la poésie engagée. C’est à cette catégorie qu’appartient le poème soumis à notre étude qui est un extrait d’un grand poème intitulé « Mélancholia » tiré du recueil les Contemplations de Victor Hugo, publié en 1856 et où le poète nous parle de lui-même, mais aussi de ses engagements sociaux. Ce poème nous amène t-il alors à critiquer la société du XIXème, à travers les conditions de vie de la classe ouvrière? C’est ainsi que nous verrons tout d’abord une vie difficile pour la jeune fille. Puis, nous verrons que le poète veut nous rendre sensible à la situation de la jeune fille par un registre pathétique.

   Dans cette première partie l’auteur nous montre donc la vie difficile de la jeune fille avec les conditions de vie dans lesquelles elle se trouve.

  Il nous présente une jeune fille ayant une situation familiale d’orpheline. Au vers 3 il accentue cela avec « Mais elle est seule, elle est sans parents, pauvre fille » avec la répétition de « seule » qui met en évidence cette solitude, et surtout avec « Seule ! » ou l’auteur accentue encore cela grâce à la ponctuation exclamative au début du vers 4.

  La jeune fille vie à des conditions de vie précaire car elle est pauvre et vie dans la misère. Elle est obligée de travailler sans cesse pour obtenir le strict minimum. On pourrait citer les vers 6 et 7 « en travaillant le jour, en travaillant la nuit, Un peu de pain, une jupe de toile ». Le parallélisme du vers 6 met en évidence son travail incessant, l’accumulation au vers 7 montre bien qu’elle n’a que le minimum nécessaire pour vivre.

Elle vie également dans un environnement assez rude. En effet, son appartement est mal isolé et froid comme nous le montre les vers 10 et 11 « Mais l’hiver vient. Il fait bien froid, en vérité/ Dans ce logis mal clos tout en haut de la rampe ». « Tout en haut de la rampe » nous renvoie aux logements qui se trouvent sous les toits et où se trouvent les personnes les plus défavorisées qui indique bien les conditions de misère dans lesquelles se trouvent la jeune fille. Dans le vers 24 « Elle tousse, elle a froid », et « O jeunesse! Printemps en proie à l’hiver! » les métaphore qui compare la jeune fille et le printemps en proie à l’hiver renforce la froideur du logis de la jeune fille. L’aube en proie vient aussi souligner le fait que le logis est sombre et dans l’obscurité.

La jeune fille doit aussi faire face au coup de la vie pour vivre ou survivre. Au vers 13 le poète nous dit « L’huile est chère, le bois est cher, le pain est cher ». Ce triple parallélisme qui est doublé d’une accumulation traduit encre mieux le coup de la vie car le poète insiste et le met en évidence. Malgré tout il faut pouvoir se chauffer, s’éclairer comme peuvent l’indiquer les vers 12 et 14 avec « les jours sont courts, il faut allumer une lampe ».

La faim est également un problème pour la jeune fille, elle se retrouve contrainte de vendre tout ce qu’elle possède au vers 15 et 18. La position en contre-rejet de « Elle vend » met bien en évidence le fait qu’elle vende ce qu’elle a. La personnification et l’allégorie de la faim vient renforcer la réalité des choses, la présence de la faim. On pourrais noter aussi l’enjambement présent sur les trois vers qui traduit l’arrivée de cette faim et les conséquences qu’elle a. Au vers 20, le poète va aller jusqu’à utiliser le mot « misère ». Le poète a aussi qualifier cette faim de faim de « démon » qui va alors lui donner une connotation très négative car cette misère est à l’origine de la chute de la jeune fille.

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