Levons les yeux: discours sur internet

Le matin, il coupe sa sonnerie de téléphone. En se mettant en route pour l’école, il écoute sa musique et pendant la récré, il est assis sur un banc, en train de jouer à un jeu. En rentrant, il monte dans sa chambre pour travailler sur son ordinateur, puis s’attarde sur Facebook et Twitter, et avant d’aller dormir, il regarde un ou deux épisodes de sa série du moment.

Je suis certaine que beaucoup dans cette salle se sont reconnus dans mes paroles. De nos jours, presque tout le monde possède un smartphone. Nous consultons notre téléphone en moyenne 220 fois par jour. Il me paraît donc important de se demander si cette utilisation excessive d’Internet n’aurait pas un impact négatif sur nous.

Il est nettement plus facile de communiquer entre amis au travers d’Internet, ou bien de rencontrer des nouvelles personnes sur les réseaux sociaux. Néanmoins, à force de communiquer uniquement par Internet, on en oublie les contacts humains et les vrais liens sociaux. En consacrant une majeure partie de notre temps à chatter sur les réseaux, nous coupons progressivement les contacts avec nos proches. En Belgique, un jeune entre 12 et 18 ans passe en moyenne 4h par jour sur son téléphone. Il est vrai que c’est très utile pour communiquer à longue distance ou simplement pour travailler, mais nous nous retrouvons chacun à discuter par téléphone au lieu de discuter de vive voix. Il arrive même souvent que deux personnes qui sont l’une à côté de l’autre ne discutent non pas oralement, mais par message. Quel est l’intérêt ? Alors certes on communique avec le monde entier, mais on demeure finalement isolé dans sa chambre sans même profiter de sa famille. Cela se remarque chez les jeunes avec les jeux-vidéo, mais aussi chez les adultes avec le télétravail. « Pourquoi prendre la voiture pour aller travailler s’il est possible de le faire chez soi ? » me diriez-vous. Et bien justement pour éviter de s’isoler du monde extérieur. Le télétravail coupe le contact du travailleur avec ses collègues en l’isolant chez lui. Il se retrouve seul et en manque d’interactions. Autre exemple : dans beaucoup de sociétés, certaines réunions ne se font non pas en face à face, mais en ligne. Il n’y a plus besoin de se déplacer hors de chez soi. Ainsi, Internet nuit à notre vie sociale.

Imaginons cependant qu’Internet, comme beaucoup l’affirment, permette de créer de vraies relations. D’une certaine manière, ce n’est pas faux. Avec Internet, nous développons des liens sociaux, c’est un fait. Mais ce qui serait important de se demander, c’est la profondeur de ces relations. Il ne faut pas confondre qualité et quantité. Parmi toute la liste d’amis que vous avez sur Facebook, combien en connaissez-vous vraiment ? Et combien vous connaissent-t-ils réellement ? Peut-être qu’il est possible de parler de tout et de rien avec les rencontres sur internet, mais il est bien plus rare de trouver une personne sur qui l’on peut réellement compter. Ce que je veux dire par là, c’est que nos relations tendent à devenir superficielles. Une relation profonde prend du temps à se construire. Le simple fait de rencontrer la personne et de faire connaissance avec elle doit être quelque chose qui se réalise naturellement. Or, par Internet, tout se fait très rapidement, et de manière automatique. Sur Facebook, une amitié se crée littéralement en un clic, en acceptant une demande d’ajout. La notion d’amitié se retrouve changée. Tout le monde devient ami avec tout le monde, mais ces relations, elles ne sont pas réelles, on ne connaît pas bien la personne. Nos vrais amis, ce sont ceux avec lesquels nous partageons des moments réels, nous ne ressentons pas les mêmes émotions en discutant sur notre smartphone

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