Lettre à un otage Antoine de Saint-Exupéry
Commentaire de texte : Lettre à un otage Antoine de Saint-Exupéry. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Jeanouchette75 • 16 Mars 2016 • Commentaire de texte • 852 Mots (4 Pages) • 5 361 Vues
Lettre à un otage
Antoine de Saint-Exupéry
- Antoine de Saint-Exupéry était un écrivain et aviateur français du XXème siècle. Son expérience de pionnier de l'aviation et de pilote de guerre lui donnera toute la légitimité pour délivrer son principal message : c'est par le dépassement de soi que l'on devient un Homme.
- En 1943, Saint-Exupéry publie Lettre à un otage, texte de préface au livre de Léon Werth, Trente-trois jours. Cet écrivain libre-penseur d’origine juive avait été présenté à Saint-Exupéry. Bien que vingt-deux années séparent les deux hommes, des goûts communs vont les rapprocher. Léon Werth est pour lui à la fois un père, un ami, un confident, un lecteur attentif et un correspondant fidèle. C’est d’ailleurs à son ami Léon Werth que Saint-Exupéry dédiera Le Petit Prince, à « l’enfant qu’a été autrefois cette grande personne ».
I. Le constat des périls encourus
- Texte qui questionne certaines des raisons de la guerre que traverse l’Europe.
- Réflexion sur la faillite et les défaillances de l’homme.
- Une remise en question d’une position humaine
Saint Exupéry fonde son idée du respect humain sur le respect mutuel de la différence. Ne respecter que l’identique est, pour lui, la négation de l’autre. Il en donne un exemple avec le « naziste » (mot rare – un membre du parti nazi). L’idée même du seul respect du semblable relève d’une illusion folle et de la toute puissance (cf. l’utopie). Le parallélisme « respecte exclusivement ... respecte rien que soi-même » + la structure restrictive « rien que » mettent en valeur le narcissisme mortifère de cette position.
La dimension destructrice d’une telle attitude, qui entrave les potentialités inhérentes à la Nature Humaine, se retrouve dans des verbes à connotation destructrice : « refuse », « ruine », « châtre ».
S’y ajoute le chiasme « la vie crée l’ordre, mais l’ordre ne crée pas la vie » qui suggère la fermeture mortifère d’une telle posture.
L’aboutissement en est une installation dans la durée (cf. repère temporel : « pour mille ans ») d’une animalisation – chosification de l’homme → mi-robot, mi- insecte → amputé, donc, de ce qui le définit : la pensée et la parole.
b) La condamnation des religions politiques
Même s’il reste très allusif, Saint Exupéry fait le tableau de l’époque qu’il traverse (cf. les expressions qui réfèrent à son actualité : « époque moderne », « aujourd’hui »).
Il l’envisage sous l’angle du délitement : (cf. le champ lexical : « péril », « craquement », « ténèbres » et comme livrée à la violence dictatoriale des politiques mises en place (cf. le vocable « violence »).
Il suggère, par ailleurs, l’idée d’une rupture : cf. les oppositions « hier » (2 fois)// « demain » (2 fois). L’homme qui construira demain devra faire le deuil d’hier. Il présente les hommes perdus et qui semblent ne plus percevoir le sens de leur destin cf. les expressions : « vérité morte », « aucune synthèse valable », « faute d’évidence », « nous diviser sur les méthodes ».
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