Les querelles littéraires au XVIIeme siecle
Fiche de lecture : Les querelles littéraires au XVIIeme siecle. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar colynegt • 20 Novembre 2019 • Fiche de lecture • 1 231 Mots (5 Pages) • 456 Vues
Les querelles littéraires du XVIIe siècle
Le XVIIe siècle, dans une tentative, sinon de dépasser, du moins d’égaler l’Antiquité, n’a cessé d’établir des règles pour codifier les arts, la littérature en particulier. L’action normative d’un Nicolas Boileau par exemple (dans son Art poétique) ou les expériences audacieuses d’un Pierre Corneille (dans Horace ou Le Cid) ont pu susciter des débats passionnés présentés ici par ordre décroissant de notoriété.
I. La Querelle des Anciens et des Modernes
La (première) Querelle des Anciens et des Modernes désigne le débat littéraire sur les mérites respectifs des auteurs antiques (les Anciens) et contemporains (les Modernes), qui a marqué la fin du XVIIe siècle et le début du XVIIIe siècle français. On retient généralement comme point de départ officiel de la Querelle le 27 janvier 1687, date à laquelle Perrault lit son poème Le Siècle de Louis le Grand à l’Académie française. Les Modernes, emmenés par Perrault qui rassemble ses arguments dans son Parallèle des Anciens et des Modernes (1688-1697), affirment la supériorité des auteurs modernes sur ceux de l’Antiquité. Cette supériorité est pensée comme la conséquence naturelle du progrès de l’esprit humain au cours des siècles. Pour défendre leur thèse, les Modernes utilisent à la fois l’argument de la raison et celui du goût : la raison permet de juger les œuvres objectivement, sans prévention en faveur des Anciens ; le goût confirme le jugement de la raison : les œuvres des Anciens ne conviennent plus au goût raffiné et éclairé du siècle de Louis XIV. L’enjeu est de taille : il s’agit de s’affranchir du jugement des doctes et des érudits, incarnation de « l’autorité », pour légitimer le goût d’un public mondain incluant en particulier le public féminin, qui n’a pas fréquenté les collèges. Les partisans des Anciens (Racine, La Fontaine, Bossuet, La Bruyère) et leur chef de file Boileau pensent au contraire que la perfection dans les arts et des lettres a été atteint dans l’Antiquité. Les Anciens doivent être imités, ce à quoi s’emploient leurs partisans – nos classiques – en s’inscrivant dans la filiation de modèles antiques : les Caractères de Théophraste pour La Bruyère, les Satires d’Horace et de Juvénal pour Boileau, les Fables d’Ésope pour La Fontaine, etc. La principale réponse théorique de Boileau à Perrault se trouve dans ses Réflexions critiques sur Longin (1694), où il affirme que la beauté des Anciens qui ont passé l’épreuve des siècles, ne saurait par là même être contestée et qu’elle touche nécessairement la sensibilité des lecteurs. La fin du règne de Louis XIV verra une seconde Querelle (1713-1715), dite querelle d’Homère. Le poète Houdar de La Motte, nouveau chef de file des Modernes, scandalise les partisans des Anciens par on Iliade en vers français (1713), version qui adapte le poème grec au goût du jour en l’expurgeant de ses « défauts ». Mme Dacier, helléniste érudite passionnée d’Homère riposte par un traité cinglant : Des causes de la corruption du goût (1714) auquel La Motte répond par des Réflexions sur la critique (1715). C’est Fénelon qui apaisera les esprits avec sa Lettre sur les occupations de l’Académie (1716).
Les règles de l’esthétique classique étaient fondées sur l’imitation des auteurs de l’Antiquité. Les Modernes, en contestant leur supériorité, consacrent la victoire de l’idée de progrès qui sera l’une des idées fondamentales de la philosophie du XVIIIe siècle. Plus généralement, l’expression « querelle des Anciens et des Modernes » sert à désigner, dans les lettres et les arts, l’éternelle opposition qui se joue entre les anciennes et les nouvelles générations.
II. La Querelle du Cid
Joué en 1637, Le Cid obtient d’emblée un grand succès
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