Les mains d'Elsa, Aragon
Commentaire de texte : Les mains d'Elsa, Aragon. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Sophie Campo • 16 Octobre 2018 • Commentaire de texte • 928 Mots (4 Pages) • 10 467 Vues
Louis Aragon né en 1897, est un poète créateur du mouvement surréaliste avec son ami André Breton. Le surréalisme est un mouvement littéraire et artistique qui débute après la Première Guerre Mondiale. C’est le refus de toutes constructions logiques de l’esprit. L’absurde, l’irrationnel, l’imaginaire, le rêve, la révolte et le désire sont prônés comme les valeurs dominantes de ce courant littéraire et artistique.
En 1923 une rencontre va bouleverser la vie du jeune poète. Il rencontre Elsa une femme mariée a un officier français. Elsa Triolet devint sa muse pendant plus de quarante ans, jusqu’à sa mort en 1970. Elle le sauve de la guerre. Elle nourrit la poésie de Louis Aragon (« Les mains d’Elsa », « La cantine d’Elsa », « les yeux d’Elsa », « Elsa », « le Fou d’Elsa »,). Les poème traitant d’Elsa sont proche du registre lyrique avec un thème central parlant de l’amour.
D’ailleurs, cette œuvre, « Les mains d’Elsa » extrait du recueil Fou d’Elsa (1964) est un fervent éloge à la douceur et la beauté de la femme. Louis Aragon transforme ce poème en prière à Elsa, l’amour de sa vie.
C’est pourquoi l’interrogation portera sur la manière dont l’éloge, le blason d’Elsa sont-ils formés. Dans une première partie, nous étudierons l’aspect religieux de ce poème, la description divine d’Elsa puis, dans un second temps la place multiple des mains d’Elsa et pour conclure les doutes du poètes sur ses sentiments.
Ce poème est plus qu’un éloge. C’est une prière a Elsa.
L’aspect religieux commence par la versification, chaque strophe est composée de de quatre vers, il s’agit donc d’un quatrain. Chaque vers possède 10 syllabes, plus précisément chaque vers est un décasyllabe.
Les mots mains (vers 1, 2, 21, 23) paume (vers 6) , sauvé (rédemption? vers 4) et âme (vers 23, 24) nous plongent dans un aspect religieux, la prière ou l’on joint nos main mais aussi a la passion du christ. Le pouvoir rédempteur des mains est mis en évidence. Elles sont capables de détruirent les démons qui tourmentent l’auteur . La dimension des mots utilisés est aussi signe d’humilité, de respect. La répétitions de « Donne-moi tes mains » (vers 1, 2, 4, 21, 23) et « Sauras-tu » (vers 11, 19) sont des anaphores qui insistent sur la demande du poète. Ces insistances sont si nombreuses que ça devient obsessionnel, cependant ces anaphores créent une certaine musicalité, un certain lyrisme biblique. Cette prière est également perçue grâce a l’emploie de l’impératif « Donne-moi » (vers 1, …). Les formules interrogative, d’introspection, sont aussi présent malgré le manque de ponctuation « Sauras-tu » (vers 19, …). « Ce que dit ainsi le profond langage...sans image » peut signifier la parole spirituelle faite à Elsa.
Le poète fait preuve d’une grade humilité puisqu’il est le pêcheur qui en appelle à la compassion et à l’amour de la femme.
Elsa est donc décrite comme un être divin.
Les mains d’Elsa sont au centre du poème. Ses mains féminines le font rêver, frémir.
Les mains sont les premiers lien de l’unité d’Elsa et Aragon. Cette liaison et implicite, les déterminants possessifs subissent des changements passant de « tes mains » (vers 1) à « mon pauvre jeu de paume » (vers 5). Il s’agit d’un partage entre les deux amants. Les mains permettent aussi l’expression des sentiments sans la paroles. Durant quelques vers le poète devient muet « profond langage » (vers 13), « ce parler muet » (vers 14), « sans bouche » (vers 15). Dans les mains d’Elsa résident l’amour d’Aragon. Il lui donne son cœur, son amour.
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