Les lettres persanes
Commentaire de texte : Les lettres persanes. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar 91057 • 24 Avril 2018 • Commentaire de texte • 1 278 Mots (6 Pages) • 843 Vues
Commentaire
Au XVIIIème siècle, les philosophes des Lumières vont critiquer la monarchie absolue et défendre l’idée d’une tolérance religieuse et d’une liberté de pensée. Voltaire écrira des contes pour défendre ces idées Diderot d’Alembert feront une encyclopédie. Montesquieu lui inventera une correspondance entre deux perses pour dénoncer les oppressions politiques et religieuses : les lettres persanes. Dans la lettre XXIV ce roman épistolaire publié en 1720, le philosophe critique les deux pouvoirs importants de l’époque : le roi et le pape.
Il utilise pour cela la satire. Comment met-il en scène cette satire ? Quelles sont les stratégies de la langue au service de cette satire ?
Dans un premier temps nous verrons comment Montesquieu crée et façonne le personnage de Rica afin qu’il puisse être le porte-parole déguisé de ses idées et donc de sa satire. Puis dans un second temps, nous observerons comment en utilisant les yeux de Rica, Montesquieu met en scène la satire pour critiquer le roi et le pape.
D’abord il va faire de Rica un personnage étranger venu d’un pays lointain, l’orient, très à la mode à l’époque. La couleur étrangère et orientale de Rica sera donné par son nom et celui de son correspondant : Rica et Ibsen , par la ville d’où il vient : Ispahan , par la ville de son correspondant : Smyrne. Il utilisera aussi une expression comme "J’enrage comme un chrétien" L’orient c’est aussi une autre culture que celle de l’Europe chrétienne et une autre religion : l’islam. Cela montre à ses lecteurs qu’il existe d’autres façons de penser et d’autres régions tout aussi honorable.
Un autre aspect du personnage de Rica imaginé par Montequieu est la naïveté. Rica est toujours étonné et incrédule. . Cet étonnant est marqué tout au long du récit par » « tu ne le croiras peut-être pas ‘ « je que je dis ne doit pas étonné « « et je n’ai eu à peine que le temps de m’étonner » Toutes ces références à la Perse servent à Montesquieu pour bien souligné le caractère étranger de son personnage et sa naïveté permettra à Montesquieu de laisser croire que ses critiques ne viennent pas de lui mais bien d’un regard étranger et naïf.
Pour donner vie ensuite à son porte-parole satirique, il va lui faire vivre une première aventure à Paris, et lui permettre de faire ses premières critiques. Pour cela il va imaginer que Rica se balade dans les rues de Paris, comme ferait un touriste aujourd’hui. Son personnage prendra ainsi de l’épaisseur et pourra mieux critique le système politique français. La première partie du texte est donc bâtie sur une comparaison entre la vie à Paris et à Ispahan vu à travers les yeux de Rica.
Pour le jeune perse, Paris est une ville où il est difficile de vivre, comme il précise avec antithèse : « les choses nécessaires qui manquent tout à la fois ». C’est aussi une ville dense. Il le montre en employant un champ lexical de l’entassement « maisons hautes « « habités par des astrologues », « bâtis en l’air » « six ou sept maisons bâtis les unes sur les autres ». Il décrit ensuite les parisiens pressés et toujours véhiculés. Pour cela il utilise des hyperboles comme « je n’y ai jamais vu encore marché personne ». « Ils volent », « les voitures lentes d’Asie, le pas réglés des chameaux les feraient tombés en syncope ».
Il trouve le caractère des parisiens exécrables. Il donne des exemples précis de ses déboires dans les rues de Paris : « On m’éclabousse des pieds jusqu’à la tête « « prend des coups de coude régulièrement et périodiques » « se fait bousculer » et « au bout de cent pas il est plus briser que s’il avait parcouru dix lieux ».
Les parisiens sont aussi vaniteux. Il le montre avec ironie en utilisant une comparaison : « la vanité de ses sujets et plus inépuisables que les mines ».
Cette description précise des Paris et des parisiens par Rica nous donne l’impression de scènes vécue, donc vrai. Rica ne semble pas un personnage imaginaire Ce qui rendra encore plus crédible la satire de Montesquieu.
...