Les lettres persanes 130
Fiche de lecture : Les lettres persanes 130. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar devoirs mail • 20 Avril 2020 • Fiche de lecture • 1 460 Mots (6 Pages) • 904 Vues
EXPLICATION LINEAIRE DE LA LETTRE 161
DES LETTRES PERSANES DE MONTESQUIEU
(1.Caractère théâtral de la lettre)
Cette lettre est marquée par l’importance de la fatalité, on y trouve les champs lexicaux de la mort et de la dignité qui rappelle le registre tragique : « je vais mourir » ; « poison » ; « sacrifice » ; « violence » ; « haine » ; « courage »…
On retrouve ici une écriture vivante et directe soulignant la présence des caractéristiques théâtrales.
L’affirmation de Roxane dès le début de la lettre « oui je t’ai trompé » semble s’adresser directement a quelqu’un, on perd la distance instaurée par le délai épistolier. Le destinataire en question est clair, c’est Usbek.
De plus, le style d’écriture employé est une imitation du discours direct, de la parole : les phrases sont assez courtes et il y a beaucoup d’exclamations : « oui, je t’ai trompé » ; « non ! ». C’est une interpellation et exclamation à l’encontre du destinataire.
Par ailleurs, la deuxième personne du singulier est omniprésente dans la lettre, cela souligne l’importance du destinataire. La deuxième partie de la lettre est justement marquée par les adresses à Usbek avec la présence régulière du Tu : « tu devrais » ; « tu étais » ; « tu as eu » …
Cette lettre s’apparente à la catastrophe qui clôt toute tragédie
Dès lors, l’aveu de Roxane est une scène typique de la tragedie classique, c’est un aveu complet où elle y avoue entièrement son crime : elle a tué les ennuques qui avaient assassinés son amant « je viens d’envoyer devant moi ces gardiens sacrilèges, qui ont répandu le plus beau sang du monde » et elle le revendique car il mène à la liberté. Mais elle avoue aussi sa ruse pendant des années : elle faisait semblant d’aimer Usbek pour pouvoir mieux le trahir. On peut le remarquer de part le lexique de la tromperie, de la ruse, et des apparences : « je me suis jouée de ta jalousie » ; « te paraitre fidèle » ; « lâchement gardé dans mon cœur ». De plus le verbe « paraitre » est répété plusieurs fois, accentuant d’autant plus ces lexiques de la ruse, de la tromperie et de l’apparence.
Ainsi l’aveu apparait comme une vengeance a posteriori. On note aussi les regrets de Roxane : ces années de soumission lui apparaissent comme un mensonge voir une humiliation. On constate l’emploi du futur antérieur qui marque le regret « j’aurais du faire paraitre a toute la terre ». On relève également de nombreux termes qui assimilent son mensonge à une faiblesse de sa part : « je suis abaissé » ; « lâchement » ; « profané la vertu ».
(2. But argumentatif : dénonciation de l’aveuglement d’Usbek)
Cette lettre utilise la plupart des moyens de l’argumentation afin de dénoncer l’erreur d’usbek
On trouve ainsi des questions rhétoriques : « Comment as-tu pensé que je fusse assez crédule.. ? ». Cela souligne les marque de moquerie face a l’aveuglement d’Usbek développant ici une écriture ironique afin de ridiculiser le comportement de son maitre.
Ce texte est construit de nombreuses antithèses qui opposent apparence et réalité soulignant la notion d’erreur et de tromperie. Notamment : « apparence » / « réalité » ; « affreux sérail » / « un lieu de délices et de plaisirs » ; « vivre dans la servitude » / « toujours été libre » ; « transports de l’amour » / « toute la violence de la haine »
De plus on relève une opposition entre ce qu'Usbek voulait voir, ce que Roxane lui montrait et ce qu'elle pensait en réalité. Dans cette lettre, Roxane avoue tout. C'est la remise en cause de la vision qu'Usbek avait de Roxane car à travers les questions rhétoriques et l'utilisation du subjonctif imparfait pour indiquer le caractère hypothétique de ce qu'il croyait que « je fusse » Roxane souligne ici la méprise.
Cette argumentation est également au service de la revendication de sa liberté.
Ici, Roxane fait passer sa liberté de penser avant l'aveu. Les champs lexicaux de la liberté « j'ai toujours été libre », « s'est toujours tenu dans l'indépendance » et ceux de la servitude « ma soumission » souligne l’importance
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