« Les Fausses Confidences » présente-t-elle le triomphe de l'amour?
Dissertation : « Les Fausses Confidences » présente-t-elle le triomphe de l'amour?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar FantayReader • 4 Novembre 2021 • Dissertation • 1 717 Mots (7 Pages) • 7 357 Vues
Sujet de dissertation : La pièce, « Les Fausses Confidences » présente-t-elle le triomphe de l'amour (titre d'une autre pièce de Marivaux) ou bien le triomphe du mensonge ?
« Les Fausses Confidences » de Marivaux est une pièce de théâtre ayant été représentée pour la première fois en 1737. Son auteur était un des deux plus grands dramaturges du XVIIIème siècle avec Beaumarchais. Pendant cette période le théâtre se libère et évolue grâce au fait que les dramaturges travaillent avec des comédiens italiens, notamment avec ceux de « La Commedia Del Arte ». Cette pièce met en scène Dorante, un jeune homme ruiné, et Dubois, son ancien valet, qui mettent en place un stratagème afin de conquérir le cœur d’Araminte, un riche veuve. Leur ruse ayant été couronnée de succès, on peut se demander si cette pièce met en avant le triomphe de l’amour ou celui du mensonge. Pour répondre à cela, nous analyserons dans une première partie comment « Les Fausses Confidences » montrent le triomphe du mensonge, puis dans une seconde partie, sous quels points de vue la pièce reflète le triomphe de l’amour.
La pièce est basée sur un stratagème fondé sur le mensonge, on peut ainsi se demander si « Les Fausses Confidences » mettent en avant le triomphe du mensonge.
En effet, le stratagème principal visant à faire tomber Araminte amoureuse de Dorante a été mené à bien. « ce que vous avez fait pour gagner mon cœur n’est point blâmable » (p.138/l.58 et 59) Cette ruse consistait à faire entrer Dorante en tant qu’intendant au service d’Araminte, déjà servie par Dubois. Le but de ce dernier est d’éveiller un penchant chez Araminte pour Dorante, notamment au travers de « fausses confidences ». « Il y a six mois qu’il est tombé fou » (p.41/l.33) « Vous ne croiriez pas jusqu’où va sa démence ; elle le ruine, elle lui coupe la gorge » (p.42/l.53 et 54) Ce sont des secrets inventés par Dubois sur Dorante visant à mettre en valeur ce dernier et l’amour qu’il porte à Araminte, qui font que cette dernière s’attache à Dorante par ces discours. « Je n’ai pas le courage de l’affliger !» (p.48/l.29) « Je n’oserais presque le regarder ! » (p.48/l.32) Ce stratagème est essentiellement basé sur le mensonge et compte utiliser la psychologie d’Araminte afin de la piéger dans une situation dans laquelle le seul moyen de se délivrer moralement sera le mariage avec la personne aimée. « il est trop tard ; l’heure du courage est passé, il fait qu’elle nous épouse » (p.107/l.28 et 29) « Elle n’en réchappera point » (p.49/l.9) Ici, le mensonge est bien vainqueur car il permet à Dubois de manipuler les sentiments d’Araminte comme il le souhaite pour atteindre un but précis.
Au sein du stratagème principal, on en trouve d’autres qui contribuent au succès de celui-ci. Le plus marquant et contribuant au triomphe du mensonge est celui visant à faire croire à Marton, la suivante d’Araminte, qu’elle est aimée par Dorante. « C’est pour se garder à moi que Dorante refuse d’être riche ? » (p.64/l.15 et 16) Ce dernier participe d’autant plus au triomphe du mensonge sachant qu’il est alimenté par deux stratagèmes différents utilisant un faux attachement de la part de Dorante pour Marton. Le premier est celui de monsieur Remy qui veut trouver un bon parti pour son neveu, « Dorante n’a vu Marton ni de près ni de loin ; c’est le procureur qui a débité cette fable-là à Marton » (p.85/l.42 et 43) et le second est celui de Dubois et Dorante voulant utiliser Marton pour avoir les bonnes grâces d’Araminte. « tâchez que Marton prenne un peu de goût pour vous » (p.16/l.64) Marton tombe alors bel et bien amoureuse de Dorante « Tu l’aimais donc, Marton ? » (p.132/l.32) au point de demander à Araminte son autorisation pour son mariage avec ce dernier. « Aujourd’hui monsieur me recherche ; il vient même de refuser un parti infiniment plus riche, et le tout pour moi » (p.92/l.4 à 6) Dans ce cas encore, le mensonge triomphe, « Toute autre que moi s’y serait trompée » (p.76/l.49) bien qu’il ne profite qu’à un seul des deux stratagèmes qui l’initient, en trompant Marton pour permettre d’éveiller les sentiments d’Araminte envers Dorante.
Finalement, le stratagème de Dubois et Dorante n’est pas le seul à avoir réussi en utilisant le mensonge. En effet, on peut aussi remarquer celui d’Araminte poussant Dorante à se déclarer. « Le voici, j’ai envie de lui tendre un piège » (p.87/l.88 et 89) Il est divisé en deux parties, soit deux mensonges. Dans un premier temps elle va faire croire à Dorante qu’elle est décidée à se marier avec le conte Dorimont. Et lui fait écrire une lettre adressée au conte pour lui annoncer la nouvelle. Malgré sa douleur, Dorante n’avoue rien, elle n’obtient pas pour l’instant le résultat escompté. « Je ne me trouve pas bien, Madame » (p.91/l.65) « Il n’y a pas encore là de quoi le convaincre » (p.92/l.69 et 70) Dans un second temps, après que Marton lui ait demandé son accord pour la marier à Dorante, Araminte feint de pas être au courant du fait que Dorante n’a aucun attachement pour Marton. Elle va ainsi faire croire à Dorante son accord sur ce mariage. « Je suis charmée par ce qu’elle vient de m’apprendre. Vous avez fait là un très bon choix » (p.93/l.1 et 2) Cela va finalement pousser Dorante à avouer son amour pour Araminte. « Ah ! Madame, songez que j’aurais perdu mille fois la vie, avant que d’avouer ce que le hasard vous découvre. Comment pourrais-je expier ? ... » (p.96/l.63 à 65) Ici, l’enchainement de deux mensonges poussant Dorante à bout en le faisant avouer finissent par aboutir au triomphe du mensonge.
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