Les Essais, Montaigne
Commentaire de texte : Les Essais, Montaigne. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar macalister1 • 20 Avril 2019 • Commentaire de texte • 1 238 Mots (5 Pages) • 786 Vues
Oral français
Le texte que nous allons étudier est issu des Essais de Montaigne, parus entre 1580 et 1588 dans un contexte de guerres de religion sanglantes. Montaigne est un des plus grands humanistes français, il est né en 1533 en Aquitaine et mort en 1592, il a été élevé dans un contexte humaniste, ou l’on privilégiait les lettres anciennes et a fait des études de droit, il a perdu sa foi en l’homme en 1563 quand son ami Etienne de la Boétie est mort. L’Humanisme est un mouvement qui est arrivé au 16ème siècle en France faisant écho au rinascimento italien. C’est un mouvement qui met l’homme et les valeurs humaines au centre de tout, qui place de grands espoirs en l’homme. Nous allons ici nous demander en quoi ce texte s’inscrit-il dans l’humanisme. Pour cela, nous allons d’abord parler du concept d’idée de progrès de ce mouvement, et nous allons ensuite démontrer la thèse selon laquelle le savoir est acteur de la dédiabolisation de l’homme selon Montaigne.
I-L ’Humanisme, des idées de progrès
1.Les idées de progrès
Ce texte nous montre plusieurs procédés qui illustrent la visée progressiste de ce texte. Qui font que l’on peut le catégoriser comme un texte humaniste. D’abord, on peut parler de la présence diffuse du « je », ou de marques d’opinion personnelles, « quant à moi » (l.1) « je vis en une saison » (l.15) « me pouvais-je » (l.17) « de moi » (l.25). Ces marques ont été utilisées au début du courant humaniste, au 14ème siècle en Italie. L’Humanisme est un mouvement, ne l’oublions pas, qui caractérise la reprise des organisations textuelles de l’antiquité (Exorde, narration, confirmation de la thèse, péroraison) dans une langue poétique renouvelée. Or, ces procédés sont effectivement repris du discours de l’antiquité. Pourtant, ce texte n’est pas destiné à être lu comme un discours. Il s’agit en fait d’une autobiographie, dans le sens qu’elle avait durant la période de la renaissance, c’est-à-dire une réflexion philosophique personnelle publiée. C’est pour cela que l’on retrouve cette présence diffuse de marques d’opinion personnelle.
La reprise des procédés antiques est elle-même une idée de progrès, effectivement, les auteurs du Moyen-âge ont cherché à créer un style qui leur était personnel, mais qui n’a pas perduré avec la Renaissance, l’élément déclencheur de cette philosophie humaniste. Nous allons en parler de façon plus détaillée.
2.les procédés antiques
Nous avons donc parlé de la reprise des techniques des discours antiques dans le texte (Exorde, Narration, Confirmation de la thèse, Péroraison). Montaigne est un auteur qui se revendique comme ses compères Erasme ou Ficin héritiers directs des grands auteurs antiques comme Homère, avec l’Odyssée d’Ulysse ou Ovide avec ses métamorphoses « C’est je crois, du sang des bêtes que le fer (de l’épée) a été taché pour la première fois » (l.32), ou encore Virgile, « Et, par ses plaintes, couvert de sang, il semble implorer sa grâce » (l.28), il se compare même à Pythagore lui-même pour prouver son appartenance à cette lignée « Je ne prends guère bête en vie à qui je ne redonne les champs, Pythagore les achetait des pécheurs et des oiseleurs pour en faire autant » (l.30). Il montre également sa volonté de remettre au gout du jour le combat des savants antiques, la lutte contre ceux qui tuent par plaisir avec une citation de Sénèque « Qu’un homme tue un homme, non sous le coup de la colère, ou de la peur, mais seulement pour le regarder mourir » (l.24), citation qu’il a légèrement sortie de son contexte car Sénèque a utilisé cet argument à l’encontre des combats de gladiateurs. Cependant, après analyse, il diffuse une idée générale, le savoir est acteur de la bonification de l’homme.
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