Les Essais - Michel de Montaigne
Fiche de lecture : Les Essais - Michel de Montaigne. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Lisa Alms • 14 Juin 2017 • Fiche de lecture • 721 Mots (3 Pages) • 1 276 Vues
Séquence 1 : Le monstre, aux frontières de l’humain.
★ Lecture analytique 1 : « Au sujet d’un enfant monstrueux » (livre II, chapitre 30), Les essais, Montaigne (1595) – de « Je vis avant-hier » à « l’étonnement que la nouveauté nous apporte. »
➔ Dans quelle mesure la réflexion humaniste et a priori objective de Montaigne sur la monstruosité remet-elle en cause la norme humaine ?
PLAN :
I/ Une réflexion humaniste…
A) Un être humain ordinaire
B) Une démarche scientifique
II/…Cachant une critique de ses contemporains
A) Un spectacle monstrueux
B) Une remise en cause de la norme de manière raisonnée
INTRODUCTION :
Les Essais ont été écrits par Montaigne et publiés en 1595. Michel de Montaigne est né en 1533 et est mort en 1592. C’est un penseur humaniste, un homme politique et un auteur français du XVIème siècle. Les Essais est un ouvrage de réflexion ou Montaigne cherche des réponses à ses questions. Dans cet extrait il s’interroge sur la nature de l’enfant qu’il a rencontré : le monstre, c’est l’individu mal formé.
*lecture du passage étudié*
Au fil de notre étude, nous nous demanderons dans quelle mesure la réflexion humaniste et a priori objective de Montaigne sur la monstruosité remet en cause la norme humaine. Nous étudierons dans un premier temps la réflexion humaniste de l’auteur. Dans un second temps, nous analyserons la portée critique de son discours.
DEVELOPPEMENT :
I/ A) - « un enfant » (article indéfini) : pas d’identification
- « se soutenait sur ses pieds », « marchait », « gazouillait » (l.4-5) = évidences de la présence d’enfant
- « ses cris […] quelque chose de particulier » (l.5-6) = euphémisme
- comparaison : « comme les autres enfants » (l.5) = Il s’agit d’un individu comme un autre, « normal ».
- « ordinaire » (l.4) ; « intact » (l.8) = contredisent le mot « étrangeté » évoquée (l.3).
-Montaigne retarde la description de l’enfant le rapprochant d’un « monstre » . La description de l’étrangeté de l’enfant ne fait que 2 lignes !
I/B) - « je vis » (l.1) = Analyse visuelle tirée de sa propre expérience et tire cette réflexion d’un fait réel = inductif
- Termes scientifiques (vocabulaire de l’anatomie) : « canal du dos » (l.8), « tête » (l.8), « tétins » (l.7), « bras » (l.9).
- Imparfait de description + phases longues = Montaigne énumère des détails physiques et physiologiques
- « au-dessous de » (l.7), « face à face » (l.10), « sur » (l.4) = termes précisant le placement/ la position des membres.
- comparaisons (l.5 et 10) = aident à faire visualiser le lecteur
II/ A) - Les adultes (l’oncle, la tante et le père) = cupides+ intéressés car veulent en tirer « quelques sous » (l.3)
- Où est la mère ? Pourquoi est-elle absente ? (Honte, morte en accouchant, comme son fils ?, abandon)
-L’enfant est victime :
→ « Pour le montrer à cause de son étrangeté » (l.2-3) cf étymologie monstrare = montrer
→ « Bras cassé » (l.9)
→ Utilisation du passif (première phrase)
Donc c’est un registre pathétique. Volonté de toucher le lecteur (stratégie argumentative)
II/B) - (l.18-19) : Référence à un auteur latin (Cicéron) = argument d’autorité + référence humaniste
- Négation (l.16-17 + dernier paragraphe) : remise en cause de la monstruosité de l’enfant et du point de vue de ses contemporains (ex : Ambroise Paré)
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