Les Amants de Léon Dierx
Commentaire de texte : Les Amants de Léon Dierx. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar LUIGI.MONTERMINI • 22 Mai 2022 • Commentaire de texte • 1 013 Mots (5 Pages) • 569 Vues
Luigi Montermini
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Sujet 2 – Commentaire de texte
Léon Dierx développe son art à la fin du XIXe siècle, quelques temps après la parution des Fleurs du Mal de Baudelaire. Peintre et poète à la fois, ses œuvres s’inspirent du style du poète parisien, que ce soit dans les thèmes abordés ou dans le style de réalisation. Le poème Au jardin, que nous allons étudier, est extrait du recueil Les amants datant de 1879. L’inspiration de Baudelaire est visible dans ce texte à travers le thème abordé : la description d’un lieu parfait, dans tous les sens du terme, qui serait synonyme d’un Idéal. L’Idéal étant un monde de beauté et de sens, Léon Dierx nous transmet sa vision de cet Idéal avec la description d’un monde pur, presque onirique, envahi par la présence féminine, où la beauté règne sous la forme humaine ou la forme sensuelle.
Par quels procédés est exprimé l’Idéal selon Léon Dierx ? Dans une première partie nous étudierons l’idéal à travers la femme et la chair et dans une seconde partie nous traiterons de l’idéal perçu à travers les sens.
L’Idéal s’exprime à travers la beauté charnelle des femmes présentes sur la scène, « groupe assis de femmes indolentes » (l.2). On comprend donc que l’Idéal selon Léon Dierx passe à travers le corps des femmes et les plaisirs qui s’en dégagent. Cette idée est confirmée par les nombreuses références aux corps des femmes : « les poignets, les poitrines, les doigts » (l.7), « leurs regards et leurs poses » (l.17). Avec la formule « ces formes vagues » (l.5) le poète donne au groupe de femmes une dimension onirique, en donnant au corps une forme floue et peu définie. Il insiste plus largement sur la poitrine des femmes, partie souvent associée à la beauté et au plaisir : « les poitrines » (l.7), « sur leur sein qu’il gonfle » (l.19).
D’autre part, le poète insiste sur la beauté sensuelle de ces femmes. Leurs vêtements sont partie intégrante du paysage par leur couleur et leurs mouvements « Dont les robes […] D’une blanche harmonie argentent les gazons » (l.3-4). Une beauté d’autant plus agrémentée par leurs accessoires, « les bracelets, les colliers et les bagues » (l.6), caractéristiques de la féminité et de la beauté, « le luxe lourd des femmes d’autrefois » (l.8). Les femmes ne sont plus seulement des corps associés au plaisir, mais viennent à faire partie du paysage et du lieu, avec une dimension plus sensuelle. De la ligne 23 à la ligne 26, le poète rapproche leurs âmes aux fleurs du jardin, qui fanent à la tombée de la nuit. Elles en deviennent presque une seule et unique personne lorsqu’il dit « toutes respirant ensemble » (l.23) et « exhalent en retour leurs âmes confondues » (l.25).
L’Idéal dans cette poésie ne s’arrête pas au groupe de femmes, mais s’exprime aussi à travers un lieu qui apparaît comme parfait, paradisiaque. On comprend qu’il s’agit d’un jardin ou d’un lieu naturel grâce aux nombreuses évocations du champs lexical de la nature : « les plantes » (l.1), « d’amples floraisons » (l.3), « les gazons » (l.4), « les arbres » (l.14), « leur feuillage » (l.14), « la jeune âme des fleurs » (l.24). D’autres éléments s’ajoutent à l’atmosphère du lieu, comme une fontaine, « le jet d’eau dans la vasque » (l.11), et la proximité de la mer, « au fond d’un golfe où fut jadis un port » (l.16). De plus, les éléments de description du moment de la journée, la tombée de la nuit, s’ajoutent à l’atmosphère générale du jardin, synonyme de perfection et d’Idéal. La tombée de la nuit est comprise à travers de simples mots, « le soir » (l.1) et « une ombre » (l.5), mais également à travers un chiasme ligne 10 : « l’étoile qui s’allume, allume mille étoiles ». Plus loin, la métaphore « la nuit par souffles lents descendre » (l.22) insiste sur la dimension crépusculaire qui serait pour le poète un élément de la perfection.
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