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Lecture analytique bérénice acte 4 scène 4

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Par   •  24 Janvier 2016  •  Commentaire de texte  •  851 Mots (4 Pages)  •  11 301 Vues

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Las : Bérénice acte 4 scène 4

      Le 19e siècle est un siècle majeur pour  la langue et la littérature française en particulier pour les œuvres du théâtres classiques avec les comédies de Molière et les tragédies de Corneille et de Racine ou pour la poésie avec Malherbe. Mais si le classicisme s'impose dans la seconde moiti du siècle sous le règne de Louis XIV, les chefs d’œuvres qu'il a produits ne doivent pas éclipser d'autres genres comme les textes des moralistes et des fabulistes. Ce mouvement classique se définit par un ensemble de valeurs et de critères qui dessinent un idéal s'incarnant dans « l’honnête homme ». Ainsi Jean Racine, considéré comme l'un des plus grands auteurs des tragédies, incarne le mouvement du classicisme. Il devient célèbre grâce à Andromaque (1667) qui lui ouvre une décennie de grandes créations comme Bérénice (1670) qui est une tragédie de 5 actes où Racine a voulu conserver l'image idéalisée d'un Titus renonçant à l'amour pour obéir à la raison de l’État, qui s'est installe dans l'imaginaire sous l'influence de Suétone. Nous allons étudier dans cette pièce la scène 4 de l'acte 4 où Titus va se heurter à l'opposition du Sénat et de Rome qui interdisent une  union avec une reine étrangère.

      En quoi ce monologue est un monologue délibératif

      Nous étudierons dans un premier temps un monologue confronté à un dilemme puis dans  une seconde partie un monologue délibératif

  1. Le monologue confronté à un dilemme
  1. le désarroi
  • C’est un monologue : didascalie. Une seul personne présente sur scène, sur lequel va se concentrer l’attention des spectateurs.
  • Mise en scène d'un héros face à lui-même, qui recherche la solitude .
  • Ainsi des émotions se manifestent par la présence : « ! » et des interjections  
  • On peut voir le désarroi de Titus qui s’explique par la nécessité de rompre avec Bérénice (« adieux » v.3). Titus se met lui-même en scène comme un bourreau face à sa victime.
  •  champs lexical de la violence guerrière : « cruauté »  « barbare »  « percer »  qui renvoie aux blessures infligées.
  • Opposition entre la souffrance infligée et l’amour réciproque éprouvé  
  • Cela entraîne l’expression de la souffrance, que ce soit celle de Titus ou de Bérénice « larmes »   « malheurs »  « pleurs ».

2)  prise de conscience

  • C’est de lui seul que va dépendre cette décision. Cela est visible avec la présence de la 1ère pers du singulier (v.7, 8, 9, 10).
  • Insiste sur le fait que c’est lui-même qui s’est placé dans cette situation : « moi seul » v.19 .
  • L'utilisation de cette liberté va dépendre le sort de tout un peuple et même du monde entier « L’Univers a-t-il vu changer ses destinées ? » v.49.
  • Observation des temps confirme que les choix faits par Titus ne seront pas sans incidence sur son entourage. C’est le cas pour le futur  « soutiendrai-je » v.7, « je verrai » v.9, « me souviendrai-je » v.11, « pourrai-je » v.12.
  • Utilisation de la condition « si » v.21 pour envisager les différents aspects de la situation.
  • Présence aussi du passé composé qui dresse le bilan des actions impériales
  • Il faut qu’il se décide : « Bérénice t’attend » v.2
  •  Situation qui le conduit à agir -->champs lexical de l’urgence, de l’imminence, ce qui dramatise les propos de Titus.
  • Cela est visible à la fin de son monologue : évocation du temps qui passe et qui lui impose de réagir.
  • Impératif indiquant la nécessité de la conduite à tenir .

  1. le portrait d’un souverain
  • le texte révèle une très grande fréquence de points d’interrogations qui se répartissent dans toute la tirade de Titus.
  • Ces questions n’attendent pas de réponses pour la plupart on rhétoriques ou obtiennent une réponse immédiate faite par Titus lui-même
  • Ces questions sont la marque de la délibération : Titus cherche à savoir ce qu’il doit faire.
  • Accumulation d’obstacles qui semblent l’empêcher de prononcer la phrase fatidique de rupture.
  • Incertitude du sort qui lui est réservé
  •  En se parlant à lui-même, Titus n’hésite pas à utiliser des termes qui révèlent son caractère et le regard qu’il porte sur lui-même
  • « téméraire » v.2  : fait référence au fait qu’il est irréfléchi et montre aussi qu’il est parfaitement conscient du risque qu’il prend en renvoyant Bérénice.
  • Manque de courage est un préjudice chez un héros
  • « malheureux » v.52, accompagné d’une interjection et d’un point d’exclamation : renvoie au fait que Titus n’a pas encore été ce qu’il devrait être.
  • Rêve de gloire pas encore réalisé.

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