Lecture analytique Annie Ernaux
Fiche de lecture : Lecture analytique Annie Ernaux. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar NinaD16 • 1 Décembre 2018 • Fiche de lecture • 826 Mots (4 Pages) • 1 232 Vues
- Une écriture qui rend compte du réel
- Le choix de l’oralité
– absence de liens syntaxiques clairs:
EX - « Comme nous sommes sérieux et fragiles, l’image attendrissante du jeune couple moderno-intellectuel » = dernier groupe de mots n’a aucun lien grammatical avec le début de la phrase.
EX2 - « Plus le temps de s’interroger, couper stupidement les cheveux en quatre / le réel c’est ça, / un homme, et qui bouffe, / pas deux yaourts et un thé, / il ne s’agit pas d’être une braque » = phrases disloquées, avec succession de propositions juxtaposés.
– discours direct sans caractéristiques types (verbe introducteur, guillemets):
EX « Quelque part dans l’armoire dorment des nouvelles, il les a lues, pas mal, tu devrais continuer »
– phrases courtes et sans verbe:
EX - « Unis, pareils. Sonnerie stridente du compte-minutes, autre cadeau. Finie la ressemblance ».
2. La brutalité envahissante de la réalité quotidienne
Ecriture centrée sur le réel, le concret
EX - champs lexical - nourriture
Elle est proche du langage parlé
EX – vocabulaire familier = « bouffe », « emmerdeuse », « patates », « paumée »...
3. La force de la sincérité
Le style factuel et sans détour donne au lecteur une impression de vérité et de sincérité qui ne cache rien ; l’émotion s’exprime rarement directement, mais à travers des expressions simples et fortes (EX- « je suis humiliée », « je me sentais couler »). L’auteur fuit l’apitoiement, et nous touche d’autant plus (Extrait d’un de ses interviews - « Je ne cherche jamais à faire pleurer. Je ne suis pas du tout dans la recherche de l’émotion, mais j’écris à partir d’une émotion fortement ressentie. »)
B. La réalité contre les principes
1. Différents modèles en rivalité
Son « jeune couple moderno-intellectuel »
Ses parents
Les autres couples étudiants
2. La différence entre les paroles et les actes
Egalité intellectuelle mais c’est elle qui cuisine, et accomplit les tâches ménagères
3. La défaite de la femme
Finalement, le modèle traditionnel a repris ses droits et l’épouse se retrouve dans le rôle éternel de la « nourricière » et fait passer ses études après les obligations matérielles : « Pas eu le temps de rendre un seul devoir au premier trimestre ».
Une hiérarchie se met en place dans le couple et les études ou la carrière de l’homme passent avant celles de la femme : « Pourquoi de nous deux suis-je la seule à me plonger dans un livre de cuisine, [...] pendant qu’il bossera son droit constitutionnel », « j’envisage un échec avec indifférence, je table sur sa réussite à lui ».
La narratrice emploie à dessein, pour évoquer ses propres études, le terme « arts d’agrément » qui désignait la part culturelle réservée aux filles (musique, dessin...) dans l’éducation traditionnelle de la bonne société! Insidieusement, chez la femme, c’est le modèle de la soumission qui a remplacé l’aspiration à l’égalité : « Je n’ai pas regimbé, hurlé », « sans me plaindre ».
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