Lecture Analytique, J'accuse, Zola

Emile Zola J'accuse !, article paru dans l'Aurore, 1898.

Genre : Lettre ouverte qui prend la forme d'un réquisitoire (discours dans lequel on accumule des accusations contre quelqu'un ou quelque chose).

Type de texte : argumentatif

Registre : polémique et satirique

Mouvement littéraire : Naturalisme (déterminisme, déterminé par les prédispositions familiales)

Thèmes : L'injustice, l'affaire Dreyfus

Visée du texte : établir un réquisitoire

C'est une péroraison

Zola s'engage dans l'affaire Dreyfus en publiant 3 articles dans le Figaro à partir de novembre 1897, il défend les prises de position de Schevrer Kestner, il dénonce aussi l'antisémitisme et le mythe du syndicat juif. Il s'attache à décrire les circonstances de l'affaire. Désarçonné par les lecteurs du Figaro qui menacent de se désabonner, il poursuit son action dans 2 brochures publié chez Faquel. Elles se présentent sous la forme de lettres ouvertes « A la jeunesse » et « A la France ». Le 13 janvier 1898 à la une de l'Aurore Zola publie l'une des lettre politique les plus fameuse de tout le temps, « J'accuse ! ». Cette lettre qui lui vaudra procès et exil et peut être même sa mort sera une pièce maîtresse dans la résolution de l'Affaire. A moment ou débute l'affaire Dreyfus, Zola est au sommet de sa carrière littéraire. Ses livres se vendront bien mais il ne sont pas vraiment reconnus par les sien : Le petit monde des lettres comme le montre ses nombreux echecs pour entrer à l'Academie des lettres.

Le contenu de l'article est a la mesure de son titre voulut provocateur : ses talents s'étalent sur 6 colonnes sur la première page et la deuxième sans entre filet. L'article expose d'abord les faits, c'est à dire l'arrestation de la condamnation de Dreyfus, puis dévoile l'identité du véritable coupable, le commandant Esterhazy pour dénoncer la décision scandaleuse qui est intervenu deux jours auparavant avec l'acquittement du traitre. Vient ensuite en deuxième page la longue litanie des « J'accuse » qui s'égrènent comme autant de motifs d'inculpations. Il s'agit d'une péroraison (conclusion d'un discours). Zola à pleinement conscience du risque qu'il encourt et il s'expose volontairement aux poursuites car il pense qu'un nouveau procès rouvrira le dossier Dreyfus.

Comment la lettre ouverte d'Emile Zola permet-elle d'arriver à un nouveau procès du capitaine Dreyfus ? oupas

Quelles sont les éléments qui font de cette lettre un véritable réquisitoire ?

I. Une lettre ouverte

a. Les différents destinataires

D'abord, le Président de la République, Félix Faure qui est nommé par le biais de son titre dès la première ligne, « monsieur le Président ». Il s'adresse aussi aux lecteurs de l'Aurore, on a une double énonciation comme dans une lettre. Il s'adresse aussi à l'opinion public en général, les lecteurs de l'Aurore et tout le monde. Ce numéro à été publié à 300 000 exemplaires, bien plus que son tirage habituel. Tous sont pris à témoin à travers la figure du président, on a le pronom « nous », ce qui veux dire qu'il agrège les lecteurs aux rang des témoins à charge. On a aussi les accusés, qui sont énumérés puis pris à partit à la place de l'accusé de l'affaire Dreyfus. Chacun des accusés est associé à un ensemble de griefs. Ils sont pris à partit avec le pronom personnel, « quant aux gens que j'accuse ». Il y a un jeu de distance, « je ne les connais pas », « je ne les ai jamais vu ». Il y a aussi un jeu polémique lorsqu'a la ligne 11 il le dit « esprit de corps qui fait des bureau de la guerre l'arche sainte inattaquable », il sait qu'il s'attaque à quelque chose, dont tout le monde sait mais personne ne dit.

b. L'émetteur de la lettre

Quand Zola écrit sa lettre il est connus en tant que romancier naturaliste mais n'a pas réussit à être élu à l'académie française et il a même subit des attaques xénophobes (il défend un juif). Son personnage public ne fait pas l'objet d'un consensus et il va avec l'affaire Dreyfus de radicaliser ses préférences républicaines et sa soif de vérité. Il va construire son Ethos (Manière d'être sociale d'un individu). Son Ethos c'est de paraître un homme de valeur. Fort engagement personnel, omniprésence du « je » qui apparaît tout au long de la lettre et il n'hésite pas à signer la lettre de son nom, il s'engage complètement. Il fait preuve de politesse dans la dernière phrase, une formule de politesse, « assurance de mon profond respect », il n'hésite pas pour autant à prendre des risques, à s'opposer, il l'assume complètement, « qu'on ose donc me traduire en cour d'assises et que l'enquête ait lieu au grand jour ! J'attends ». On a un homme qui a des valeurs morales, avec le lexique des valeurs morales, « vérité », « justice », « lumière », « humanité », « bonheur ». Il se fait défenseur de ces valeurs morales. Il y a la revendication de sa sincérité, la métonymie, « le crie de mon âme » qui met en avant l'idée que sa révolte est causé par la remise en question des valeurs morales.

c. Une accusation basée sur des conséquences

Il attaque de manière très méthodique, chaque accusé est associé à ses propres fautes. Il l'a déjà fait auparavant dans la lettre dans une très longue lettre, dans une suite détaillé des accusations, il se base sur une très bonne connaissance du dossier. Il se protège de l'accusation d'attaque ab ominems « Je n'ai rien contre eux, ni rancune, ni haine ». Il agit par sens de la justice et non par haine personnelle. C'est à la fin de la lettre qu'on trouve l'exposition des valeurs qui motive son engagement, « l'explosion de la vérité et de la justice ».

II. Une passion pour la raison

a. L'attaque de ses adversaires

Zola combine l'accusation polémique et la protestation

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