Le roman doit-il détruire les certitudes ?
Dissertation : Le roman doit-il détruire les certitudes ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Nawel Dabouz • 14 Mars 2022 • Dissertation • 942 Mots (4 Pages) • 1 187 Vues
Le roman est un genre littéraire protéiforme ; il peut être défini, de façon générale,
comme une œuvre d’imagination proposant au lecteur un récit susceptible de le transporter
vers un « ailleurs », dans un univers plus ou moins éloigné de sa réalité. À son propos
l’écrivain Milan Kundera déclarait, à l’occasion d’un entretien avec Antoine de Gaudemar,
qu’il devait détruire ses certitudes. On pourrait s’interroger sur cette assertion, qui prétend
déterminer sa mission. Qu’est-ce d’abord qu’une « certitude » ? Ce terme peut renvoyer à une
vision du monde propre au lecteur, à sa façon de le modéliser, de le catégoriser ; mais aussi à
des stéréotypes, à des préjugés, à des a priori ; en somme à des croyances politiques,
éthiques, morales ou encore religieuses qu’il tient pour des vérités. Aussi pouvons-nous
mettre en question l’affirmation de Milan Kundera suivant laquelle le genre romanesque
« devrait » mettre à mal nos convictions de lecteurs : peut-il les faire vaciller, voire les
ébranler ? De quelle façon procèderait-il alors, pour nous amener à prendre du recul sur nos
manières de penser ? Mais est-ce pourtant bien sa fonction première que de les mettre à mal ?
Dans une première partie, nous montrerons que le roman est capable de bousculer les
certitudes bien ancrées du lecteur ; dans une deuxième partie, nous mettrons néanmoins en
exergue l’idée selon laquelle il est également susceptible de renforcer ses croyances. Pourtant,
nous nous interrogerons dans notre troisième partie sur la fonction même du roman, qui n’a
pas nécessairement pour objectif de bouleverser de façon radicale ses convictions
personnelles.
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I) Le roman est capable d’ébranler nos croyances
1) Il peut mettre en question les convictions politiques du lecteur
On peut par exemple songer au roman La Ferme des animaux de George
Orwell (1945) qui propose au lecteur, au moyen d’une fable animalière, une
vision âpre de la Révolution russe ainsi que des régimes soviétiques
susceptible de faire vaciller sa conception de l’Histoire, son idéologie...
2) Le roman peut aussi bouleverser « l’éthique » du lecteur
Le roman est capable de mettre en question sa vision du monde, en touchant
par exemple à des problématiques existentielles. On pourrait ainsi évoquer le
sentiment d’inquiétante étrangeté que nous amène à expérimenter L’Enfant de
sable de Tahar Ben Jelloun (1985), roman qui relate la descente aux enfers
d’un personnage aux prises avec des problématiques de genres et d’identité.
3) Le roman peut ainsi camper des personnages qui incitent le
lecteur à réexaminer ses certitudes
Il est possible de citer Bel-Ami de Guy de Maupassant (1885) : l’histoire du
protagoniste, Georges Duroy, est susceptible d’inciter le lecteur à reconsidérer
sa vision de l’ascension sociale.
Le roman est de la sorte capable de détruire les convictions inébranlables du lecteur : il
peut mettre en question ses certitudes d’un point de vue politique, éthique ou encore
social en l’incitant, par exemple, à se projeter dans la pensée d’un personnage de
fiction qui ne partage pas sa propre vision du monde.
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II) Mais le roman peut aussi renforcer nos convictions
1) Le roman est susceptible de nous conforter dans nos certitudes,
d’un point de vue politique
1984 de George Orwell (1949) peut être un exemple
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