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Le regard éloigné dans les Lettres Persanes

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Par   •  28 Avril 2021  •  Dissertation  •  1 510 Mots (7 Pages)  •  989 Vues

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Hilaire Waché                1.1

        Dissertation

        Le regard éloigné dans les Lettres Persanes

« Tâche de voir ce que personne ne voit. Vois ce que les autres choisissent de ne pas voir, par peur, conformisme et paresse mentale. Change ton regard sur le monde, découvre-le. » Cette citation est une réplique du film Docteur patch, par cette dernière, on comprend que le fait de changer son regard nous permet de voir certaines choses que les autres ne voient pas ou ne veulent pas voir. Le procédé du regard éloigné consiste à adopter le regard d’un autre ou de plusieurs autres pour observer des choses qui nous paraissent habituelles. Nous allons étudier le regard éloigné dans les Lettres Persanes, qui sont un roman épistolaire écrit par Montesquieu lorsqu’il était magistrat. Ce livre rassemble les lettres que deux Persans en voyage en France auraient échangées avec leurs familles, amis, femmes et esclaves restés dans leur pays. Ces lettres sont en réalité fictives et inventées par Montesquieu. Dans les lettres persanes, l’auteur utilise le regard persan pour observer la société française, et donc faire ressortir ce qui parait inhabituel et étrange pour les Persans.

Il s’agit ici de se demander si ce regard persan n’a que pour but d’être amusant et pittoresque dans les Lettres Persanes.

Tout d’abord, nous parlerons de ce regard persan qui représente une vision étrangère portée sur la société française ; ensuite, nous aborderons le fait que ce regard éloigné est au goût de l’époque, pour enfin observer en quoi Montesquieu est un auteur précurseur des Lumières.

(I. Le regard persan)

Dans les Lettres Persanes, le regard persan qui observe la société française de l’époque peut paraitre amusant pour différentes raisons. Tout d’abord, les destinateurs des lettres évoquant la société française, Usbek et Rica, sont persans et proviennent donc d’une civilisation totalement différente de celle qu’ils observent. Leurs regards et leurs propos peuvent donc être source d’amusement chez le lecteur, et peuvent le faire sourire. Malgré le fait que ces Persans sont en France, ils continuent à parler de leur culture en par exemple transposant cette dernière sur celle des Français « je parle des prêtres et des dervis » (lettre 117 Lettres Persanes). Ici, Usbek compare les prêtres de la religion catholique des Français avec les derviches qui sont des moines musulmans de son pays. Cela peut être étonnant pour le lecteur qui ne connait pas forcement ce nom, et qui quand il fait des recherches, trouvera que les derviches pratique des danses rituelles où ils tournent sur eux-mêmes. Par ailleurs, dans la lettre 24 des Lettres Persanes, Montesquieu offre une comparaison du mode de vie des Parisiens à celui des Persans : « je n’y ai encore vu marcher personnes. Il n’y a point de gens au monde qui tirent mieux partie de leur machine que les Français : ils courent ; ils volent. Les voitures lentes d’Asie, le pas réglé de nos chameaux, les feraient tomber en syncope. » Ici, Rica critique la rapidité de déplacement des Français, qui utilisent très souvent leurs véhicules, en comparaison avec le mode de vie des Persans, plus lent et moins pressé.

        Les deux Persans qui observent un pays différent de leur pays d’origine s’étonnent, sont naïfs et spontanés face aux différences culturelles qu’ils rencontrent. Tout au long des Lettres Persanes, on peut observer de nombreux étonnements des Persans face aux choses qu’ils découvrent, comme par exemple dans les lettres 99 et 24 : « qui pourrait le croire ? », « tu ne le croirais pas peut être ». Toujours dans la lettre 24, Rica parle du peu qu’il a appris des mœurs depuis son arrivée, mais il énonce cependant son étonnement : « je n’ai eu à peine que le temps de m’étonner. » Les différences de cultures et donc de manières et de retenues sont très visibles dans la lettre 37 des Lettres Persanes, où Usbek s’étonne de l’âge du roi. Il en parle sans retenue, comme si celui-ci n’était pas plus important que quelqu’un d’autre. De plus, le Persan nous montre sa spontanéité dans la série d’antithèses qu’il décrit à propos du roi et de son rapport avec son entourage. La lettre 99 nous montre encore une fois la spontanéité d’Usbek, qui parle de la mode et de ses changements insolites. Il tourne cela au ridicule par une accumulation de changements et des représentations amusantes : en parlant des coiffures des femmes, il affirme : « il a été un temps que leur hauteur immense mettait le visage d’une femme au milieu d’elle-même. »

Par cette dernière citation, représentant à la fois la spontanéité des Persans sur leurs pensées, mais aussi la façon amusante dont ils mettent leurs descriptions en œuvre, on peut observer une critique derrière ces dernières, formulée telle qu’elle a tendance à plaire plutôt qu’à choquer.

II. Un regard éloigné sur l’époque et au goût de cette dernière

  1. Critique de la Société/ de la France

Critique de :

- La religion 🡪 pape = « ce magicien s’appelle le pape » lettre 24 Lettres Persanes

- Le roi 🡪 « ce roi est un grand magicien » lettre 24 Lettres Persanes ; il possède un trop grand pouvoir, donc comparé à un magicien

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