Le pont mirabeau, Apollinaire

Le Pont Mirabeau, Apollinaire, 1912.

        La poésie française du XXe siècle est à la fois héritière et novatrice dans ses thèmes comme dans sa forme avec une nette prédilection pour le vers libre, mais elle semble en déclin ou du moins déplacée dans le domaine plus incertain de la chanson.  Guillaume Apollinaire, auteur du début du XXe siècle a marqué l’évolution de la poésie. Il fait le choix de la modernité, écrivant au tout début d’Alcools “Je suis las de ce monde ancien”. Dans Alcools, initialement nommé Eau-de-vie, Apollinaire s'affranchit des règles de versification classique tout en s’inscrivant, néanmoins, dans une certaine modernité poétique. Le Pont Mirabeau, écrit en 1912, est le deuxième poème du recueil Alcools. Dans ce poème lyrique, Apollinaire évoque sa rupture avec Marie Laurencin. C'est une élégie. Le poète exprime son regret d'avoir perdu cet amour. Un amour qui nous décrit comme s'enfuyant sous le Pont Mirabeau. Ce pont, Apollinaire le traversait en rentrant chez lui après avoir passé la nuit avec Marie.On pourrait donc se demander comment Apollinaire évoque son échec amoureux. Afin de répondre à cette problématique, nous allons tout d’abord mettre en évidence le souvenir mélancolique d’un amour passé (Vers 1 à 6), ensuite l'amour éternel (Vers 7 à 12) et enfin le temps qui passe (Vers 13 à 24).

        Dans cette première partie, nous allons aborder ce souvenir mélancolique d'Apollinaire d'un amour passé. Dans ce premier vers Apollinaire évoque le pont Mirabeau, on détermine que ce pont évoque un souvenir très fort. Lors de ces retours de chez Marie, il passait par ce pont pour rentrer chez lui. Le faite qu'il évoque ce pont dans le premier signifie son importance dans ces souvenirs. Ce pont a aussi pour symbole la modernité, lors de sa construction c'était un pont entre l'ancien et le moderne, mais aussi entre peintre et poète. Ce pont orné d'or sublime l'union perdu entre le poète Apollinaire et la peintre Marie. Ensuite, toujours dans le premier vers il évoque la Seine, "coule la Seine", ce qui est un belle métaphore du temps qui passe et de l'amour qui s’effacent avec le temps. Le sujet est inversé dans le premier vers, "Sous le pont Mirabeau coule la Seine", les lecteurs donne plus d'importance au verbe couler. Dans le vers suivant, il dit : "Et nos amours", Apollinaire utilise ce pronom possessif pour essayer de recréer ce lien ancien avec Marie. Dans ce vers (le vers 2) et le vers suivant, il n'y a pas de ponctuation ce qui est moderne pour l'époque et laisse au lecture le chois d'interprétation de ces deux vers. Dans le vers 3, le souvenir est évoqué, et est conjugué a l'imparfait, ce temps évoque la nostalgie. Les deux derniers vers de cette première strophe font référence au temps : " Vienne la nuit sonne l'heure"  "Les jours s'en vont je demeure ". Il y a présence du lexique du mot temps, qui renvoie à l"a nuit", à "l'heure", aux "jours", mais on peut voir que l'auteur est permanent dans le temps, 'je demeure". Une opposition se distingue dans le dernier vers, entre "s'en vont" et "je demeure". Ces derniers vers sont un refrain évoquant le temps destructeur. Le poète exprime sa mélancolie. Ce poème peut donc être considéré comme une chanson avec une certaine musicalité. Dans cette strophe, Apollinaire se rappelle sa liaison avec Marie Laurencin. On peut supposer qu'il l'aime encore car le refrain finit par « je demeure ».

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