Le pathétique est-il réellement indispensable à la mort d’un personnage de théâtre ?
Dissertation : Le pathétique est-il réellement indispensable à la mort d’un personnage de théâtre ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar nicobosc • 1 Mai 2016 • Dissertation • 1 694 Mots (7 Pages) • 1 514 Vues
Dissertation
Qu’importe la façon avec laquelle les personnages de théâtre viennent à mourir. Qu’ils se soient suicidés, qu’ils soient assassinés ou qu’ils soient décédés de mort naturelle, de nombreux auteurs font disparaître leur personnage de façon pathétique de façon à émouvoir le public. Cependant le pathétique est-il réellement indispensable à la mort d’un personnage de théâtre ? Afin de répondre à cette problématique nous étudierons dans un premier temps cette nécessité d’insérer le registre pathétique au cours de la mort d’un personnage puis dans un second nous nous attarderons sur l’idée que le pathétique n’est pas indispensable à la mort d’un personnage.
La mort d’un personnage est souvent désignée de pathétique et par cela il est sous-entendu que des sentiments sont partagés entre le personnage qui est en train de mourir et les spectateurs ou encore les lecteurs qui découvrent l’œuvre. En effet ce partage de sentiment permet aux spectateurs de se rapprocher du personnage et de se sentir concernés, de se comparent au héros tragique cela donne une dimension très profonde à la pièce et cela permet aussi aux spectateurs de s’imprégner de l’histoire qui leur est conté.
A titre d’exemple, on peut citer Antigone de Jean Anouilh publié en 1944. Il s’agit d’une pièce inspiré d’un mythe antique. Dans celui-ci l’héroïne éponyme refuse d’abandonner son frère mort au combat et qui est rejeté par sa propre famille : il ne sera donc pas enterré dignement et ne recevra pas de cérémonie. Malgré les avertissements ainsi que les menaces lui interdisant d’aller rejoindre son frère mort pour le mettre en terre, Antigone tentera de l’enterrer cependant elle fut dénoncer et elle fut enterrer vivante avec son frère. Elle se suicidera avec la ceinture de son fiancé qui s’était enfermé avec elle et qui se suicidera par la suite. Les spectateurs regardant cette scène sont alors emplis d’émotion et de pitié pour Antigone qui aura fait de son mieux pour mettre son frère en terre. Les spectateurs seront alors submergés de tristesse pour Antigone, ce sentiment leur viendra de l’injustice qui s’est abattu sur l’héroïne éponyme.
Le registre pathétique ne s’arrêta pas qu’à cette seule fonction. En effet le pathétique peut aussi avoir comme objectif d’aider le lecteur ou le spectateur à prendre conscience du monde qui l’entoure. On peut citer le drame romantique d’Alfred de Musset : Lorenzaccio publié en 1834. La pièce se déroule à Florence en 1537. Le jeune Lorenzo fils des Médicis devient un des amis du Duc qui règne sur Florence de manière tyrannique dans le but de l’assassiner afin de libérer Florence. Son acte semblait voué à l’échec mais finalement il réussira. Florence sera libérée pour un temps mais cela ne sera que de courte durée puisqu’un autre tyran viendra prendre la place du Duc récemment assassiné. La tête de Lorenzo sera alors mise à prix et celui sera assassiné alors qu’il sortait de chez l’un de ses amis républicains. Son corps sera jeté dans la lagune. Il n’y aura pas de cérémonie pas de pierre tombale pour l’homme qui avait tenté de libérer Florence. On peut considérer la mort de Lorenzo comme pathétique puisque celle-ci émeut le public face à cette injustice et tire une leçon de ce qui se déroule sous leur yeux car si les républicains avaient agis Florence serai libérée et Lorenzo en vie.
Le pathétique permet aussi de porter au paroxysme certaines actions des héros tragique. Le phénomène de la catharsis se voit d’ailleurs augmenter grâce au registre pathétique. On peut citer Phèdre de Jean Racine publié en 1677. Il s’agit d’une reine mariée au héros Thésée, petite fille du Dieu Apollon, elle se fait maudire par la déesse Aphrodite pour se venger du grand père de cette dernière qui lui avait causé du tort. La malédiction fait que l’héroïne tombe amoureux de son beau-fils Hippolyte. Pour se protéger du courroux de son époux qui ne supporterai pas de voir sa femme aimer son fils celle-ci appliquera le stratagème de sa suivante qui était de dénoncer Hippolyte au lieu d’elle. Pour punir Hyppolite, Thésée l’enverra combattre un monstre mythique. Celui-ci échouera et mourra. Sa belle-mère n’arrivera pas à supporter la mort de celui dont elle était tombée amoureuse et qui avait péri par sa faute et préfèrera se suicider en buvant un poison mortel. Ce poison la fera agoniser et elle en souffrira énormément durant toute la dernière scène. Elle purge donc ses pêchés par la mort et c’est ce qu’on appelle la catharsis et le rendu pathétique de la façon avec laquelle elle s’inflige sa peine renforce grandement ce phénomène. Nous apprenant ainsi une autre fonction du registre pathétique.
Nous savons désormais que c’est grâce aux nombreuses fonctions du registre pathétique tel qu’émouvoir le public, permettre une prise de conscience ou encore exposé la catharsis que de nombreux dramaturges choisissent d’utiliser ce registre. Cependant est-ce nécessaire à la mort d’un personnage ?
Le pathétique est bien souvent utilisé afin de mieux exposé la mort d’un personnage de transmettre des émotions cependant il est possible de s’en passer en usant d’un genre auquel on ne pense pas assez : le comique qui fait passer le pathétique au second plan. Le rire possède la capacité de s’adapter à de nombreuse situation est dans le cas présent de remplacer le registre pathétique qui semble indispensable. Pour illustrer ce qui vient d’être dit on peut citer la pièce d’Eugène Ionesco, Le Roi se meurt publié en 1962. Dans cette œuvre on découvre un roi, Béranger 1er, qui apprend sa mort par son médecin et celui-ci refuse de l’accepter. Il refuse d’admettre que sa fin est imminente il ne se comporte pas comme un héros, il ne s’en rapproche en rien. Il essai de fuir, appel à l’aide. Les autres personnages de la scène ne le considèrent plus comme le roi qu’il devrait être. Le public rigole de ses gesticulations, de sa situation. Il parait fou. Au cours de la pièce le Roi deviendra de plus en plus fou et finira par mourir. Mais cette mort ne sera pas pathétique, ici le registre fort est le comique qui remplace le pathétique montrant que le pathétique n’est pas indispensable à la mort d’un personnage de théâtre.
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