Le lecteur d'un roman attend-il nécessairement que le personnage principal lui ressemble ?
Dissertation : Le lecteur d'un roman attend-il nécessairement que le personnage principal lui ressemble ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar emmaziak • 23 Mai 2017 • Dissertation • 1 471 Mots (6 Pages) • 1 073 Vues
Emma Français ES1
Ambroziak
PROBLEMATIQUE : Le lecteur d'un roman attend-il nécessairement que le personnage principal lui ressemble ?
Le terme de personnage désigne chacune des personnes fictives d'une œuvre littéraire. Tout au long de la lecture d'un roman, le lecteur suit les aventures d'un personnage ce qui lui permet de créer un lien avec ce dernier. En effet, le fait de suivre son histoire permet au lecteur de s'attacher à lui, de mieux le connaître, et parfois même de s'identifier à lui. Mais le lecteur d'un roman attend-il nécessairement que le personnage lui ressemble ? Nous répondrons à cette question en trois temps. Tout d'abord, nous verrons que oui, car l'identification du lecteur au héros rend l'histoire plus captivante. Ensuite nous verrons que non, puisque la différence entre le personnage et le lecteur est parfois attrayante pour ce dernier. Et pour finir, nous nous demanderons si le lecteur s’intéresse aux livres seulement pour les personnages.
Pour commencer, tous les lecteurs attendent en quelque sorte que le personnage lui ressemble afin de pouvoir s’identifier à lui et rentrer dans sa peau. Il apprécie plus facilement l'histoire lorsqu'il se sent proche de ce dernier. Afin que l’identification se fasse, il faut qu'il y ait des similitudes entre le personnage et le lecteur comme leur âge, leur milieu social, ou encore leur caractère, dans la mesure où l’identification se fait plus facilement avec quelqu'un qui nous ressemble. Dans les romans réalistes par exemple, le romancier cherche à décrire le personnage dans les moindres détails, de son apparence à sa psychologie. Dans Madame Bovary par exemple, Flaubert nous fait part de l'envie d'Emma Rouault de mener une vie de rêve remplie d'amour, de passion, et d'argent. Le lecteur s'identifie donc facilement à elle puisque la plupart des personnes ne rêve que d'une chose : mener une vie parfaite. Il apprécie donc mieux le roman car il a l'impression d'être proche du personnage et se reconnaît à travers lui car il voit une image de lui-même. Le romancier permet donc au lecteur de mieux comprendre son comportement, puisqu'en se sentant semblable au personnage, il se dit qu'il aurait pu faire la même chose, ou au contraire, il se demande ce que lui aurait fait face à une situation semblable à celle rencontrée par le personnage. Par exemple, dans Charlotte écrit par David Foenquinos, le personnage s'enfuit de l'Allemagne sans sa famille, lorsque la population juive commence à être réprimée. Le lecteur peut alors se demander ce qu'il aurait fait dans la même situation, si il aurait eu le courage de partir seul, de tout abandonner, et de quitter son pays.
De plus, quand le lecteur s'identifie au personnage qui partage les mêmes valeurs, les mêmes expériences, et se pose les mêmes questions que lui, cela lui permet d’apprécier le livre car le lecteur ressent d'autant plus les émotions lorsqu'il se sent concerné. Il comprend donc bien mieux ce que ressent le personnage. Ainsi, lorsque Emma Rouault rêve d'une vie merveilleuse, remplie de passion amoureuse, et qu'elle décide de mettre fin à ses jours car elle vit au final l'opposé de ce qu'elle voulait, le lecteur qui connaît cette souffrance va trouver refuge dans ce roman, va partager le désespoir d'Emma et compatir d'avantage sur le sort de cette jeune femme.
Par ailleurs, en suivant les aventures du personnage, le lecteur les vit également. Il suit les conséquences des actes commis par ce dernier, ce qui va le faire réfléchir avant d'agir dans la vie réelle. Il profite donc des expériences du personnage pour mieux vivre sa vie et prendre exemple ou au contraire se méfier des conséquences de ses actes. C'est pour ainsi dire : « un modèle à suivre ».
Cependant, bien qu'en s’identifiant au personnage le lecteur apprécie mieux le roman, dans certaines situations l'identification est plus difficile, voir impossible. En effet, dans certains cas, le lecteur ne s'attend pas à ressembler au personnage car ce dernier est répugnant comme par exemple avec le personnage de Grandet dans Eugénie Grandet écrit par Honoré de Balzac. Ce dernier est décrit comme un homme rustre au physique déplaisant « son visage était rond, tanné, marqué de petite vérole ». Le lecteur n'a donc aucune envie de lui ressembler. De même, l'identification est parfois difficile car le personnage ne présente aucune similitude avec lui, parce qu'il est trop extraordinaire et trop parfait pour être réel, comme par exemple avec Mlle de Chartres dans La princesse de Lèves écrit par Madame de la Fayette où la jeune femme est idéalisée, parce que le personnage est un anti-héros, ou encore car nous n'avons pas assez d'information sur lui comme par exemple dans Rue des boutiques obscures écrit par Patrick Modiano, où nous ne savons rien sur le personnage dans la mesure où il est amnésique. Mais ce n'est pas pour autant que le lecteur ne va pas apprécier le personnage. En effet, les différences entre lui et ce dernier lui permettent de devenir quelqu'un d'autre en oubliant qui il est réellement, et en se projetant dans le personnage. L'absence de similitude lui permet donc de s'évader, et lui évite de s’ennuyer car l'impression de déjà-vu enlève tout l’intérêt du roman. Il peut grâce à ces différences vivre une expérience qu'il n'a jamais vécu et qu'il ne vivra peut être jamais. Il découvre ainsi de nouvelle chose auquel il ne s'attendait pas, ce qui rythme sa lecture et le plonge dans l'histoire. Cela lui permet également d'anticiper sa vie lorsque le personnage est plus âgé que lui. Il se dit que peut être un jour, il lui arrivera la même chose.
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