Le comique dans la Guerre de Troie n'aura pas lieu
Dissertation : Le comique dans la Guerre de Troie n'aura pas lieu. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar butma505 • 6 Avril 2020 • Dissertation • 4 302 Mots (18 Pages) • 3 075 Vues
La guerre de Troie n’aura pas lieu
Le comique :
Lorsque nous voulons parler du « comique » dans une œuvre littéraire, cela implique également une connaissance précise de ce procédé. Que comprenons-nous par le terme : « comique » ? J’aimerais commencer par une définition du comique :
La tonalité comique permet de provoquer l’amusement, le divertissement voire même le rire. Le comique joue avec le langage, les situations ou les personnages. Le registre comique, provenant du grec « komos », désigne à l’origine la procession festive en l’honneur de Dionysos. Le comique peut être considéré comme un registre littéraire. Les effets comiques peuvent reposer sur différentes formes de comique telles que le comique de gestes, de situation, de mots, de caractère, de mœurs ou de répétition. Je tenterai de vous présenter certaines formes de comique qui apparaissent dans La guerre de Troie n’aura pas lieu.
Henri Bergson, philosophe français de la fin du 19e et du début du 20e siècle, publie en 1900 un ouvrage qui s’intitule : Le Rire : essai sur la signification du comique. Comme il le dit dans sa préface, son ouvrage se concentre essentiellement sur l’analyse du déclenchement du rire. Bergson, dans son ouvrage : définit le comique comme : « quelque chose de mécanique plaqué sur du vivant » et selon lui : « il n’y a pas de comique en dehors de ce qui est proprement humain ».
La guerre de Troie n’aura pas lieu est une pièce que Giraudoux qualifie lui-même de tragédie comique. Giraudoux présente au lecteur-spectateur un sujet tragique avec un dénouement malheureux qui se traduit par : la guerre de Troie qui aura lieu, mais Giraudoux dit refuser le ton tragique. Dans sa tragédie, le dramaturge n’hésite pas à mêler différents registres : le registre comique vient se greffer au registre tragique. Il affirme d’ailleurs lui-même qu’il a voulu écrire une tragédie à sa manière. Giraudoux opte pour une liberté du langage, de procédés et d’images.
Problématique :
Afin de répondre à cette question j’aimerais vous parler d’une mise en crise de la tragédie, bien que la pièce de Giraudoux appartienne au genre de la tragédie, celle-ci présente également une véritable crise tragique. Cette mise en crise de la tragédie est accompagnée de différentes formes du comique que je tenterai de vous présenter par la suite, différentes formes de comique qui sont accompagnées par un véritable jeu avec le langage et les personnages. Finalement, je parlerai de l’utilité de la dynamique entre le tragique et le comique, qui porte sur une désacralisation et une modernisation du mythe homérique, qui permet d’apporter un lien de proximité entre les personnages de la pièce et le lecteur-spectateur.
Pour mon analyse, j’ai consulté certains ouvrages :
- Jean Giraudoux, La guerre de Troie n’aura pas lieu, édition Larousse, collection Petits Classiques, dossier m’a permis de repérer quelques passages comiques dans la pièce. = je vous indiquerai l’acte et les scènes concernées pour que vous puissiez suivre mon analyse.
- L’ouvrage d’Adela Porwol, Le Comique dans l’œuvre dramatique de Jean Giraudoux, publiée en 1977, qui m’a permis de comprendre d’avantage le style et le langage que Giraudoux emploie dans ses pièces. = opte pour une liberté de choix de mots, de procédés et d’images. = m’a énormément aidé à comprendre les différentes formes du comique et leur utilité.
- Jacques Robichez, Le Théâtre de Giraudoux, publié en 2015, qui m’a apporté quelques éléments sur le ton familier et l’argot.
- Gilbert Van de Louw, La tragédie grecque dans le théâtre de Giraudoux, ouvrage dans lequel j’ai pu d’avantage comprendre l’utilité du registre comique dans la pièce, de comprendre d’avantage le procédé de la désacralisation et de la modernité du mythe.
- Mise en crise de la tragédie :
- La guerre de Troie n’aura pas lieu : une tragédie :
Racine, dramaturge et poète français du XVIIème siècle, s'est consacré au grand genre de la tragédie et fait partie des plus grands dramaturges français de la période du classicisme. La tragédie est un genre théâtral, très codifié, qui trouve son origine dans le théâtre grec antique. Les tragédies de Racine empruntent leurs sujets à « un Pays éloigné », donc à l'Histoire ou à la mythologie. Le dramaturge revendique l'héritage et la célébration des Anciens. « Le recul vers une période passée » donne bien souvent de l'inspiration aux grands auteurs pour leurs œuvres.
En effet, Giraudoux s’inspire de l’Iliade d’Homère pour former l’intrigue et le nœud de sa pièce. La guerre de Troie est l’un des mythes fondateurs de l’humanité et le thème de sa pièce : La guerre de Troie n’aura pas lieu, peut être accordé à la tragédie grecque ancienne qui date du 5e siècle av JC, mais aussi à la tragédie classique française du XVIIe siècle, qui présente des sujets tirés des Anciens, donc de l’univers historique ou légendaire, donc bien souvent mythologique. Giraudoux semble se plier à certaines règles de la tragédie classique. Comme le dit Boileau dans son Art Poétique au chant III : « qu’en un lieu, qu’en un jour, un seul fait accompli / Tienne jusqu’à la fin le théâtre accompli ». Giraudoux, pour la construction de sa pièce semble respecter la règle des trois unités : l’unité de temps, de lieu et d’action. Il choisit un lieu : toute la pièce se déroule dans le palais de Priam et ses alentours dans la ville de Troie. Nous retrouvons également l’unité de temps : la pièce ne semble pas dépasser la règle des 24h. Les indications temporelles semblent montrer que toute l’intrigue de la pièce se déroule en une journée : Andromaque dit « aujourd’hui » (voir ou dans le texte) au début de la pièce, et Ulysse : Acte II, scène 13 parle de : « ce matin » : je cite p.174 : « Ce matin j’en doutais encore. J’ai posé le pied sur votre estacade, et j’en suis sûr. » De plus, toute la pièce se concentre sur une seule action : la volonté de maintenir la paix, face à une guerre menaçante qui sera désastreuse pour les hommes. L’unité d’action est également respectée.
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