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Le Rouge et le Noir : les personnages sont-ils en quête du bonheur ?

Dissertation : Le Rouge et le Noir : les personnages sont-ils en quête du bonheur ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  22 Mai 2022  •  Dissertation  •  1 619 Mots (7 Pages)  •  1 083 Vues

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Dissertation : Dans Le Rouge et le Noir, les personnages sont-ils en quête du bonheur ? Vous répondrez à cette question en vous fondant sur votre connaissance de l’œuvre.

        Le roman de Stendhal, Le Rouge et le Noir, est un chef d’œuvre du roman d’analyse psychologique des personnages. Grâce aux nombreux monologues intérieurs, le lecteur accède aux pensées les plus profondes et les plus inavouables des protagonistes, dans un contexte politique et social très précis, puisque le sous titre : Chronique de 1830 place l’intrigue dans la France de la Restauration, où se jouent des interactions complexes entre les différents milieux sociaux. C’est dans cette ambiance qu’évoluent les trois figures principales dont nous allons parler. Le héros Julien, change au cours du temps, puisqu’il s’agit aussi d’un roman d’apprentissage, fortement influencé par deux femmes Mme de Rênal et Mathilde de la Mole, qui transforment son destin. Ces personnages sont-ils en quête du bonheur ? Nous verrons que ce sont des êtres sensibles qui cherchent à être heureux bien sûr, mais qui parfois sont eux mêmes obstacles à leur propre félicité, et à travers ces destinées, Stendhal donne le fruit de ses reflexions sur la question du bonheur.

        Ce roman évoque des personnages sensibles qui recherchent le bonheur, même si, au moment où le lecteur les découvre, chacun a une conception différente de cette notion. Pour Julien, au début du roman, le bonheur serait de vivre quelques années plus tôt, pendant les épopées napoléoniennes. Son côté romantique rêve de grandeur, et il compte bien dépasser son statut de fils de charpentier. Il se donne les moyens d’y parvenir en étudiant assidûment au point de devenir brillant, ce qui lui vaut une place appréciable dans des milieux qu’il n’aurait jamais pensé fréquenter. Quant à Mme de Rênal, quand le lecteur la découvre, elle ne cherche pas un autre statut que le sien : elle croit être heureuse. Son bonheur serait tout simplement de chérir ses enfants et d’accompagner un mari qu’elle n’aime pas, mais elle ne sait pas ce qu’est l’amour, donc elle n’en souffre pas. C’est Julien qui va transformer sa vision, lorsqu’elle va commencer à se sentir jalouse d’Elisa, dès lors, elle ne cessera de vouloir vivre sa passion avec son amant.  Il n’en est pas du tout de même pour Mathilde. Elle est contente de vivre dans un milieu très convoité et se complait dans son rôle de femme puissante et admirée, mais ce n’est pas ce qui constitue son bonheur. Elle rêve d’une vie exaltante et exceptionnelle comme celle de son ancêtre mais ne voit autour d’elle que conformisme et platitude. Seul Julien peut la sortir de l’ennui par son caractère entier.

        La quête du bonheur est très souvent liée à la quête amoureuse, c’est le cas pour Mme de Rênal car elle vit avec Julien des instants extrêmes qu’elle n’a connus et ne connaîtra avec personne. C’est lui qui révèle en elle la femme amoureuse et elle s’attache à le rendre heureux, sincèrement malgré la difficulté que représente l’adultère, elle est même capable de mentir à son mari et à le manipuler pour le bien-être de Julien. Pour Mathilde également, le bonheur passe par l’amour, mais ce n’est pas le même que celui de Mme de Rênal. Mathilde est plus exaltée, elle veut une histoire hors du commun, qui dépasse les banalités offertes par son fiancé, même si ce dernier est un noble de haut rang. Il lui faut quelqu’un qui sache prendre des risques, braver les interdits, se mesurer aux dangers et c’est Julien qui lui offre cela, mais son orgueil est un obstacle, car les moments où elle admire Julien sont entrecoupés de prise de conscience de son état de roturier et elle ressent la honte de s’abaisser à cet amour. Enfin pour Julien, la quête du bonheur commence par le désir intense d’une ascension sociale, et même s’il doit côtoyer des milieux qu’il déteste, il est prêt à jouer l’hypocrite. Il se lance des défis comme celui de prendre la main de Mme de Rênal pour se prouver à lui-même qu’il est capable d’audace, mais peu à peu il est gagné par l’amour, et finalement les deux optiques se mêlent puisqu’il peut gravir les échelons de la société par le biais des femmes et de l’amour.

        Cependant il arrive parfois que les personnages soient eux-mêmes les obstacles à leur propre bonheur. Mme de Rênal interprète souvent d’une façon erronée les agissements de Julien, son imagination fertile lui fait croire qu’il se détourne d’elle alors qu’il s’agit souvent d’un malentendu, et dans ce cas, son air contrarié est mal interprété par Julien qui pense qu’elle méprise le fils de charpentier. Mathilde de la Mole serait bien plus heureuse avec le marquis de Croisenois, elle resterait dans son rang, contenterait son père, au lieu de courir après l’insaisissable, elle va elle-même à sa perte en choisissant Julien et même au cours de leur cheminement amoureux, son orgueil l’empêche bien des fois d’être heureuse avec lui. Sa volonté de le rabaisser se retourne souvent contre elle et elle se trouve malheureuse. Julien aurait mieux fait d’écouter son ami Fouqué qui lui proposait de devenir son associé. Mais l’ambition de Julien n’a pas de limites et il préfère parier sur un avenir plus glorieux mais plus difficile, quitte à affronter les difficultés. Il était sur le point d’y parvenir, mais peut-être que son objectif était trop important pour lui.

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