Le Rouge et le Noir (Synthèse)
Synthèse : Le Rouge et le Noir (Synthèse). Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Izusha • 27 Avril 2021 • Synthèse • 2 760 Mots (12 Pages) • 697 Vues
Synthèse sur le Rouge et le Noir
Roman en deux volumes publié en novembre 1830 et dont le sous-titre « Chroniques du XIX siècle » affiche une intention réaliste à l’œuvre.
HISTOIRE ET GENESE : LES SOURCES DU ROMAN
Les sources
• L’affaire Laffargue (un ébéniste condamné en mars 1829 pour avoir assassiné sa maitresse).
• L’affaire Berthet : Antoine Berthet, fils d’un artisan de Brangues en Isère, est envoyé au séminaire qu’il doit quitter par la suite en raison d’ennuis de santé ou de lectures jugées pernicieuses. Il est pris comme précepteur chez Michoud de la Tour et ne tarde pas à
devenir l’amant de Madame Michoud. Ne pouvant garder sa place, il entre au grand séminaire de Grenoble où il n’est pas gardé. Il devient alors précepteur de Monsieur de Cordon d’où il se fait congédier après une aventure avec la fille de la famille. Il se révolte contre la famille Michoud qu’il rend responsable de ses échecs successifs et il envoie une lettre de reproches et de menaces à celle qui fut sa maitresse. Le 22 juillet 1827, dans
l’Eglise de Brangues, il tire un coup de pistolet sur Mme Michoud au moment de la
communion. Il retourne l’arme contre lui, mais survit à sa tentative de suicide. Il est jugé, condamné à mort et guillotiné le 23 février 1828, à l’âge de 25 ans.
Certains des aspects de l’affaire peuvent être mis en parallèle avec le récit de Stendhal ; par
ailleurs l’aspect physique de Berthet et son caractère ressemblent étrangement à Julien
Sorel :en effet , Berthet dans La Gazette des tribunaux est décrit « d’une taille au-dessous de la moyenne, mince et d’une complexion délicate ; sa pâleur contraste avec de grands yeux noirs » ; quant aux traits moraux et intellectuels , Berthet est dépeint comme un ambitieux qui se sent attiré par un grand destin et très intelligent.
Lors de son procès, il avoue sa culpabilité, s’accuse d’avoir calomnié Madame Michoud.
• L’épisode Mary de Neuville, scandale provoqué par la nièce d’un ministre de Charles X qui s’est enfuie à Londres avec un roturier en janvier 1830, a servi de base à la relation entre Julien Sorel et Mathilde de la Môle.
Stendhal a élaboré son œuvre à partir de transpositions de chronique judicaire qu’il a recomposée par le travail de créativité et d’imagination qui lui est propre. D’ailleurs, il écrit à Balzac sa manière de composer un personnage « Je prends un personnage de moi bien connu, je lui laisse les habitudes qu’il a contracté dans l’art d’aller tous les matins à la chasse au bonheur, ensuite je lui donne de
l’esprit ». Il affirme ainsi s’appuyer sur des observations de la vie réelle, sur son expérience qu’il
retranspose, réinvente pour donner de l’épaisseur à ses personnages et à son récit.
Un peu d’histoire …
• Une description surtout dans le livre II d’un système ultra-conservateur des vieilles familles aristocratiques rentrées d’exil qui s’inquiètent et redoutent une nouvelle révolution (chapitre XIII, livre II).
• L’essor de la bourgeoisie de plus en plus puissante qui conquiert tous les lieux de pouvoir.
• Les manifestations dans la société des idées républicaines, libérales.
• L’ancrage dans la Restauration : régime mis en place après la chute de Napoléon en 1815.
Après la mort de Louis XVIII, Charles X son frère favorise le triomphe des ultras face aux libéraux. Les ultras sont des royalistes extrémistes qui souhaitent le retour de l’Ancien Régime. Ce sont des aristocrates et de grands bourgeois refusant l’existence d’une charte, instaurée par Louis XVIII permettant d’associer un pouvoir royal fort à un pouvoir législatif. Ils s’opposent aux libéraux qui soutiennent cette charte qui sont partisans d’un pouvoir démocratique fondée sur la séparation des pouvoirs. Ils sont pour une monarchie constitutionnelle et acceptent de nombreux acquis de la Révolution et de l’Empire. Les ultras craignent la jeunesse de la petite-bourgeoisie et tentent de prévenir toutes formes de journées révolutionnaires qui auront bien lieu en 1830.
• Cette société est aussi dominée par le Congrégation, une société secrète réactionnaire nommée « l’ordre des chevaliers de la foi ».
• La Restauration ne laisse guère de possibilités d’ascension sociale aux jeunes issus de milieu populaire ou modeste.
LE RECIT
LE TITRE, LE ROUGE ET LE NOIR
La juxtaposition des termes renvoie au sens d’une opposition, d’une alternance incompatible, d’un
dualisme (personnages, situations).
Pistes de réflexion
A sa parution le titre déconcerta et fut l’objet de multiples interprétations, en voici un échantillonnage :
• Concession à la mode littéraire de l’époque utilisant des noms de couleurs ?
• Référence aux jeux de hasard faisant alterner le rouge et le noir de manière aléatoire = représentation symbolique de la vie de Julien Sorel où le hasard l’emporterait sur les calculs du héros ?
• Le bourreau et le prêtre : la tache de sang vue par Julien Sorel dans le bénitier de l’Eglise de
Verrières, annonciatrice du bourreau et de la condamnation à mort ; le noir de la soutane.
• Le noir = le monde ecclésiastique, la congrégation représentant un univers hypocrite, du secret, d’intrigues …≠ Le rouge : éclat, la violence (passion amoureuse, passion pour Napoléon Bonaparte, action, énergie, gloire militaire, le libéralisme politique, seul espoir de changement pour les jeunes générations de cette époque).
Titre ambigu, polysémique.
LE SOUS- TITRE « CHRONIQUE DU XIXEME SIECLE », « CHRONIQUE DE 1830 » :
CHRONIQUE : Récit mettant en scène des personnages réels ou fictifs, tout en évoquant des faits
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