Le Roman de Renart

COMMENTAIRE COMPOSE

Le Roman de Renart

Parmi les récits qui ont traversé les siècles se trouve le Roman de Renart, écrit entre 1170 et 1250, donc à l’époque médiévale, par plusieurs auteurs anonymes.

Une preuve ? Au Moyen Âge le nom désignant un renard est le mot « goupil ». Le nom commun de « renard » s'est imposé dans la langue française vers 1250 en raison de la popularité du Roman de Renart.

Pourtant, il n’y est pas question de preux chevaliers, mais d’une épopée animale satirique.

On peut donc se poser la question :

Comment le Roman de Renart s’ancre-t-il dans le roman médiéval ?

Nous verrons dans un premier temps que cette œuvre est dans sa nature typiquement médiévale, puisqu’elle reprend la narration, l’aventure, les modifications liées à la transmission orale et la langue romane.

Cependant sa fonction n’est pas comme dans les chansons de geste, de glorifier des héros, mais de se moquer des travers de la société médiévale. C’est ce que nous verrons dans un second temps.

I. Un récit caractéristique du roman médiéval par sa nature

1) L’utilisation de la langue romane

Le mot « roman » désigne la langue parlée par le peuple français durant le Moyen Âge, la « lingua romana rustica ». Cette langue romane est utilisée à la place du latin afin d’être compris de tous leurs auditeurs, qu’ils soient instruits ou illettrés, pour écrire des histoires fictives et divertissantes, ce qui amène progressivement à utiliser le mot « roman » pour qualifier ce genre de récit.

2) Une transmission orale

Au Moyen Âge le Roman de Renart était, comme tous les récits, transmis oralement par un récitant, appelé « jongleur » ou « trouvère », puisque bien souvent les gens ne savaient pas lire.

Par ailleurs, puisque l’imprimerie n’existait pas, des copistes étaient chargés de recopier le manuscrit. Les trouvères comme les copistes pouvaient modifier ainsi l’histoire au gré de leur interprétation et de leur public.

3) De l’aventure

L’histoire qui se déroule entre le coq et le renard est pleine de rebondissements et d’aventure. Le récit suit un déroulement narratif simple avec en premier lieu une situation initiale, Renart a faim. Puis il voit Chantecler, son cousin le coq , « Renart voit Chantecler à sa portée, il va chercher à le happer » (l.1), c’est l’élément déclencheur. Ensuite arrivent des péripéties, Renart va chercher à gagner la confiance de son cousin, il ment et fait mine de vouloir entendre chanter Chantecler pour mieux prendre sa proie « Notre petit Renart [...] fit : Chante mon cousin! » (l.24), mais celui-ci a compris son stratagème et est sur ses gardes « Renart […], voulez-vous m’attraper par la ruse ? » (l.17). Cependant suite à de nombreuses flatteries, le coq consent à fermer les yeux « fermant les yeux » (l.34) afin de pouvoir prouver au renard qu’il peut chanter aussi bien voire mieux que son père, Chanteclin. L’histoire arrive donc à un dénouement, le renard attrape

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