Le Rhinocéros d'Ionesco
Dissertation : Le Rhinocéros d'Ionesco. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Carolann Lamer • 14 Décembre 2019 • Dissertation • 1 005 Mots (5 Pages) • 472 Vues
C’est durant la guerre froide que le théâtre de l’absurde voit le jour durant le courant existentialisme. Celui-ci s’appuie sur l’absurdité de la condition humaine et s’amuse à démontrer ce qu’il y a d’anormal dans la société par le biais du rire, de la caricature et des situations loufoques. Parmi les nombreuses pièces de théâtre de l’absurde la pièce de théâtre : Rhinocéros d’Eugène Ionesco devient très populaire. Dans cette pièce à succès, Ionesco explique son expérience de la montée du fascisme en Roumanie. Il affirme qu’il se voyait lui-même comme « le dernier homme dans cette île monstrueuse » et qu’il se définissait également comme un monstre ou une anomalie. Cette définition cherche à expliquer la symbolique du « monstre » dans la pièce Rhinocéros. D’une part, la symbolique du « monstre » est démontrée à travers le personnage principal, Bérenger qui diverge de l’idéologie fasciste qui s’installe et d’autre part, à travers la transformation en rhinocéros des personnages atteints d’une folie fanatique.
En premier lieu, la symbolique du monstre est l’incompréhension et l’inexécution du personnage principal envers l’idéologie fasciste suggérée par la population. En effet, le personnage principal est en constant conflit avec les valeurs et les opinions d’une société transformée par un régime autoritaire et totalitaire. C’est à plusieurs reprises que Jean réprime les idées de Bérenger en s’exprimant avec des phrases brutales et autoritaires : « Vos mots d’esprit ne valent rien ! » (p.26), « Vous plaisantez, vous faites de la poésie. » (p.105), « Des clichés ! vous me racontez des bêtises. » (p.106) Les actions et les idées fuyant ceux du fasciste de Bérenger semblent toujours entrer en conflit avec ceux de Jean qui s’attribue de plus en plus les façons d’agir d’un fasciste. L’auteur décrit sa vision du monde à travers Bérenger dans la pièce du rhinocéros et c’est pour cette raison qu’il se considérait comme un monstre en réalité, autant que Bérenger dans cette ville déconnectée de la naïveté et d’une vie décontractée, contrairement à Bérenger. Le comportement fasciste qui consiste à ignorer tout ce qui est humain sans laisser entrevoir la faiblesse et d’avoir des idées infaillibles sans possibilité d’erreur rend Jean en constant questionnement sur lui-même puisqu’il ne voit pas la vie de la même façon que les autres. De plus, l’auteur insiste sur l’opposition physique et comportementale de Jean comparé à Bérenger qui représente un individu conforme de cette époque. Au tout début de la pièce de théâtre, Jean et Bérenger se disputent sur leurs visions d’un homme : « Et votre cravate, ou est-elle ? » (p.12), « Vous êtes tout décoiffé ! » (p.12), « Je vaux mieux que vous. L’homme supérieur est celui qui remplit son devoir. » (p.14). La manière de se vêtir très proprement qui ne semble pas correspondre à Bérenger qui s’habille, selon la vision fasciste, de façon inappropriée et négligée. C’est pour cette distinction marquante de Bérenger et de Jean face à sa manière de s’habiller et à son comportement naïf que l’auteur s’identifie, comme Bérenger, à un monstre aux yeux de la norme. Ils sont tous deux différents des autres et semblent moins acceptés par la population dû à leurs apparences très différentes de l’idéologie proposée et exécutée par tous.
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