Le Pont Mirabeau, Apollinaire
Fiche : Le Pont Mirabeau, Apollinaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Alexandre Bmd • 2 Mars 2017 • Fiche • 1 083 Mots (5 Pages) • 2 624 Vues
« Le pont Mirabeau », Alcools (1913), Guillaume Apollinaire
Apollinaire est un poète de l’ « esprit nouveau ». Il est défini en 1917 par celui-ci lors d’une conférence. C’est une poésie du monde moderne (machines, industrie). Le symbole de cette nouvelle source d’inspiration est la Tour Eiffel.
C’est une poésie liée à la peinture. Les poètes de ce mouvement essaient de trouver le cubisme (Picasso) en poésie. Ils ont une vision simultanéiste : association de choses éloignées dans le temps et l’espace.
Fantaisie verbale : ils jouent avec les mots, utilisation de calembours, alliances saugrenues d’images.
Dans Alcools, pas de ponctuation : « Le rythme même et la coupe des vers, voilà la véritable ponctuation et il n’en est point besoin d’une autre ». → ambivalence de sens multiples parfois.
Ce recueil est un manifeste de l’ « esprit nouveau ».
On a une alternance entre des poèmes très longs et modernes et d’autres courts et plus traditionnels (« Le pont Mirabeau » court et traditionnel même si modernisation avec le pont qui est métallique). « Le pont Mirabeau » est inscrit dans le registre du lyrisme élégiaque. Un des seuls poèmes autobiographique d’Apollinaire, il empruntait souvent ce pont pour voir sa 1ère compagne, Marie Laurencin.
Comment ce lyrisme mélancolique entrelace-t-il les thèmes de l’amour, de l’eau et du temps ?
- Une complainte amoureuse
- une complainte
- (deux décasyllabes représentent peut-être le pont avec ses piliers sur chaque rive → sur le modèle du calligramme.)
- Vers impairs + musicalité du refrain/des distiques → rupture du rythme, rappelle l’aspect de chanson.
- Quatrains : vers pairs → stabilité, tradition.
- Rimes féminines → douceur (plainte presque).
- Mains x2, face x2 : toucher et vue
→ accentue leur lien et la séparation, comme le pont.
- Nombreuses répétitions (anaphores, refrain, etc) dont le refrain donnent une impression de monotonie, de plainte, et rapprochent ce texte d'une complainte.
- une complainte sur l’amour perdu
- énonciation : il passe de son intimité à des méditations générales.
- Côté incantatoire : il essaye de se convaincre que c’est fini → mais « Espérance ».
→ mélancolie absolue mais bercé par douceur musicale.
- Idée que vie et eau se renouvelle sans arrêt.
- Illusoire de revenir en arrière.
- L’eau, l’amour et le temps
- images
- temps s’enfuit/l’eau coule/l’amour passe (s’en va)
→ fluidité, mobilité.
- amour et eau :
- 3ème strophe → explicité « comme cette eau courante/L’amour s’en va ».
- amour s’en va
[pic 1][pic 2]
eau courante
- 1ère strophe : « Et nos amours » a deux sens (qui coulent sous le pont, ou qu’il faille qu’il s’en souvienne), cela grâce au manque de ponctuation.
- Verbes de mouvement.
- 4ème strophe : « Ni les amours reviennent/Sous le (…) » → nouvelles association mais inversée par rapport au début.
→ comme l’eau qui est incapable de remonter son cours, l’amour ne peut revenir à ses sources.
- eau et Temps :
- Méditation sur le temps à partir de la contemplation de l’eau.
- Espace et temps sont confondus : verbes utilisés pour les deux : « passer », « venir », « aller ».
Les deux viennent, passent, s’en vont (lentement ou rapidement).
- temps et amour :
- « L’amour s’en va/Comme la vie est lente » explicite
- Toute la 4ème strophe est explicite de ce point de vue là → ni l’amour ni le temps ne reviennent.
- « Et nos amours/Faut-il qu’il m’en souvienne »
→ fuite de l’amour et du temps recommence éternellement.
- renouvellement du lyrisme élégiaque
- - plainte sur la lenteur du temps « Comme la vie est lente »
- unités du temps : (nuit→heures→jours), dans le refrain tous les noms sont des unités de temps.
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