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La vie et l'oeuvre de Rabelais

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Par   •  28 Août 2021  •  Cours  •  2 131 Mots (9 Pages)  •  412 Vues

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La vie et l’œuvre de Rabelais

Séance 1

Sujet : Lucien Febvre, dans Le problème de l'incroyance au XVIe siècle (1942), disait : "Rabelais fut pour son temps un libre esprit. Il fut un homme de robuste intelligence, de vigoureux bon sens et dégagé de maints préjugés qui avaient cours autour de lui". Ce point de vue semble-t-il juste sur l'auteur Rabelais, au regard de sa biographie ?

Points d'éclaircissement sur la biographie :

· Le problème des études à la fin du XVe siècle, et au début du XVIe siècle :

François Rabelais suit l'enseignement délivré à ce moment là : le cursus studiorum : le trivium d'abord (grammaire, rhétorique, dialectique) puis le quadrivium (arithmétique, géométrie, musique, astronomie). Ce sont des méthodes médiévales sclérosées, fondées sur des méthodes de questions-réponses, des extraits uniquement, des traités de grammaire en vers léonins : tous ouvrages destinés à abrutir la jeunesse. Pas de contact direct avec les oeuvres de l'Antiquité, une volonté de souligner la vérité de l'Histoire sainte jusqu'à l'absurde... On en trouve un écho dans le premier enseignement, totalement abrutissant de Gargantua, et dans les règles de la logique d'Aristote, dont l'auteur fait une application plaisante au début du chapitre X. Tout cela relève de lascolastique.

· Le problème des études dans les ordres :

François Rabelais est d'abord entré comme frère mineur au couvent du Puy-Saint-Martin, à Fontenay-le-Comte. C'est un monastère de la "Stricte Observance", où la discipline particulièrement rigoureuse ne favorise pas la vie intellectuelle. erasme et les humanistes ont dénoncé l'ignorance de l'ordre franciscain, son attachement à la scolastique traditionnelle et son relâchement moral. Frère François s'y rend suspect pour sa passion du savoir.

Ce qu'il a néanmoins retenu des frères franciscains et qu'on retrouve dans Gargantua : une liberté de parole, un don de l'éloquence populaire caractéristique des frères "Mendiants" à la véhémence gaillarde et à la crudité de langage.

En 1523, les supérieurs du couvent confisquent à Rabelais et à son ami Pierre Lamy leurs livres de grec.

Rabelais envoir une supplique au pape Clément VII pour être intégré à l'ordre des Bénédictins. Il ira finalement à l'abbaye bénédictine de Saint-Pierre-de-Maillezais, dont l'ordre est moins fermé à la culture profane et aux controverses contemporaines.

Dans Gargantua, il fera une satire de la vie monastique et de l'ordre des bénédictins, mais c'est parce qu'au moment où il écrit Gargantua, il s'est libéré de l'Eglise et prend fait et cause pour la médecine.

L'évêque de cette abbaye, Geoffroy d'Estissac, est un prélat lettré. Il fait de Rabelais son secrétaire et le prend sous sa protection. Avec lui, Rabelais visite le Poitou, il l'accompagne dans ses tournées.

Il admire ainsi près de Poitiers le château de Bonnivet, inspirateur de l'abbaye de Thélème. C'est au cours de ces voyages que lui vient aussi l'idée de fustiger tous les charlatans, comme dans le chapitre XLV de Gargantua.

Au prieuré de Ligugé, Geoffroy d'Estissac rassemble des lettrés humanistes. Le cercle de Ligufé s'intéresse à la culture antique, et se préoccupe de morale, de réforme de l'Eglise et de toute "humaine science", y compris la "phisique" et la médecine. On s'intéresse à la poésie, à Virgile, Salluste, Cicéron et aux Italiens (Dante, l'humaniste Philelphe).

· L'exercice laïque et religieux de la médecine :

L'esprit humaniste incitait à une connaissance totale de l'homme, corps et âme. Mais il faut distinguer l'exercdice laïque et l'exercice religieux de la médecine. la règle ecclésiastique interdisait aux moines l'usage du fer et du feu (du scalpel et de la cautérisation), et le droit de soigner moyennant salaire. C'est pourquoi Rabelais abandonna le couvent bénédictin dans l'autorisation de ses supérieurs, commettant ainsi un crime "d'apostasie", avant de réintégrer l'Eglise un peu plus tard.

Il prend parti pour la médecine grecque, contre la médecine arabe, et profite de sa connaissance directe des textes grecs. L'enseignement que Ponocrates donne à son élève, au chapitre XXIII, laisse entrevoir l'étendue de ses lectures.

Rabelais va à Montpellier où s'affirme le mouvement de l'humanisme médical, la foi dans le progrès d'une médecine rationnelle, méthodique, redécouverte dans les textes grecs retrouvés, mieux compris, correctement édités.

· L'importance du séjour à Lyon :

Entre 1530 et 1536, Rabelais trouve à Lyon un climat propice à l'enthousiasme humaniste dans cette cité où soufflait l'esprit nouveau depuis la fin du XVe siècle. La ville abrite une importante colonie italienne et l'influence de l'Italie se fait sentir dans tous les domaines.

La vie intellectuelle lyonnaise est alors à son apogée : Guillaume Scève contribue à l'animer. Dans ce qui a été improprement nommé l' "école lyonnaise", on retrouve les divers courant du pétrarquisme, du platonisme venus d'Italie, de la courtoisie médiévale, de l'hermétisme et de l'humanisme. La philosophie de l'amour réunit les amis de Clément Marot, et les poétesses Claude et Sybille Scève, Marguerite de Bourg, Jeanne de Stuard, Jeanne Gaillarde et Louise Labé. Rabelais fréquente le poète Saint-Gelais, Antoine du Saix et les poètes néo-latins Salmon Macrin et Etienne Dolet.

Lyon est aussi la capitale de l'imprimerie, qui y a été introduite dès 1473.

· L'usage de la langue :

La langue considérée comme savante et encore utilisée dans toutes les études est le latin. Rabelais possède parfaitement le latin et les nombreuses citations qui émaillent Gargantua en sont la preuve. Il possède également parfaitement la langue grecque,

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