La transformation de Jean Acte II tableau 2
Chronologie : La transformation de Jean Acte II tableau 2. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Younes93 • 14 Février 2016 • Chronologie • 1 798 Mots (8 Pages) • 2 714 Vues
Lecture analytique n°2 : La transformation de Jean Acte II tableau 2 |
Intro : Nous sommes ici au second acte de la pièce. Bérenger est venu rendre visite à Jean pour s’excuser de son emportement qui a causé leur querelle. Il lui annonce également la transformation de Bœuf qui va susciter une nouvelle dispute entre eux.
Cette scène constitue un moment crucial -> la rupture entre Jean et Bérenger prend ici une tournure définitive. Jean, homme du devoir et des principes renonce brutalement aux valeurs morales et sociales pour épouser celles des Rhinocéros. Bérenger assiste, impuissant à la métamorphose de Jean. ->cette métamorphose s'opère, pour la première fois, sur scène.
Problématique : quels sont les enjeux de cette métamorphose ?
Plan : ................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
I Une scène d’affrontement
Cette scène fait écho à la scène d’exposition et à d’autres scènes de la pièce dans lesquelles le dialogue entre Jean et Bérenger est toujours sous le signe de l’affrontement et de l’incompréhension. L’affrontement se fait plus virulent dans cet extrait. On retrouve toutes les marques d’un affrontement verbal mais aussi idéologique.
- Un affrontement verbal
- Le dialogue est vif et tendu : phrases brèves, les répliques se raccourcissent au fur et à mesure de la conversation, abondance de points de suspension qui traduisent des interruptions intempestives.
- Ponctuation forte : nombreuses exclamations qui soulignent la tension entre les personnages mais surtout le discours tranché et définitif de Jean qui ne souffre aucune contradiction. -> présence de la modalité marquant l'interdiction et d'impératifs " l'homme, ne prononcez plus ce mot" (l. 36) + les tournures autoritaires en « il faut » (l. 10, 19-20).
- Nombreuses interrogations de Bérenger qui traduisent d'abord l'étonnement ou la surprise : « vous rendez-vous compte de la différence de mentalité? » (l. 4) puis l'incompréhension de Béranger : " perdez-vous la tête?" (l. 28, 43, 46).
- La tension entre les deux personnages est également soulignée par les didascalies (répétition de la didascalie « interrompant » + déplacements nerveux de jean « entre » « allant et venant » l. 5, 19 ) et l'occupation de l'espace des deux personnages ( Jean est debout et occupe l'espace tandis que Bérenger est assis dans un fauteuil) = rapport de force et de pouvoir par la parole et le mouvement.
-> deux langages qui reflètent deux systèmes de valeurs opposés.
- Un affrontement idéologique
- C’est le combat de la nature contre la morale qui ce joue dans cette scène entre Jean et Béranger pour établir la loi du plus fort ; la lutte de l’animal contre l’homme.
-Bérenger se fait le défenseur de la cause humaine. Il se montre fraternel, conciliant et compatissant comme en témoignent ses précautions oratoires : « tout de même » (l7) « pourtant » « voyons » (l23) « je vous connais trop bien pour croire que c'est là votre pensée profonde » (l35), « de telles affirmations de votre part » (l40).
- Bérenger croit aux vertus de la parole et il tente de convaincre son ami en faisant appel à la raison-> champ lexical de la réflexion « réfléchissez » (l23) « votre pensée profonde » (l36).
- Pour défendre les valeurs humanistes, Bérenger fait appel à la morale : « nous avons notre morale à nous » (l7) puis la philosophie « nous avons une philosophie » puis la civilisation « des siècles de civilisation humaine » (l25).
- La fin de l'extrait montre une incompréhension totale entre les deux hommes qui se traduit chez Bérenger par l'utilisation d'un lexique concret : « Je ne vous prends pas au sérieux. Vous plaisantez » (l28) et le constat sans appel « je ne vous reconnais plus » (l46).
- Jean défend la cause des rhinocéros à laquelle il s'identifie totalement à la fin de l'extrait. Il ne parle plus en son nom -> peu d'occurrences du « je » remplacé par des tournures impersonnelles et des clichés : « il faut dépasser la morale » « il faut reconstituer les fondements de notre vie ».
- A la morale et la culture, Jean oppose la nature (le mot est revendiqué et répété) et l'instinct. Il commence par mettre l'homme et l'animal sur un pied d'égalité : « ce sont des créatures comme nous » (l1) puis l'absurdité de son raisonnement le conduit à justifier le droit à la vie des rhinocéros et à nier celui de l'homme : « l'homme, ne prononcez plus ce mot »(l36).
- Jean parle de la métamorphose comme d'un retour salutaire à la nature première de l'homme : « il faut retourner à l'intégrité primordiale ». En réalité c'est un retour à l'animalité, à la bestialité que prône Jean masqué par ce discours du retour aux origines : « la morale est antinaturelle » (l 14).
-> Le discours et le langage de Jean portent en eux les signes de sa métamorphose physique et mentale.
II La métamorphose
- une transformation progressive
Elle est signalée par les didascalies. Jean subit un dérèglement général de toutes ses caractéristiques humaines.
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