La portée des héros sur la société et inversement, à travers le temps.

        L’extraordinaire est un terme permettant de qualifier quelque chose qui sort de la règle, de l’usage de l’ordinaire. Ce mot vient du latin extra ordinarius qui prend sa racine dans extra, hors et ordinis, ordre. C’est d’ailleurs le thème présent dans ce corpus, avec pour documents, deux textes d’idées : Odile Falius et Marc Tourret, « Les Héros dans un univers mondialisé » 2007, qui est un document expliquant les différents types de héros et leur influence sur la société ; ainsi que Thierry Janssen, « Les besoin de Héros »2006 , texte traitant d’une étude faite par un psychiatre à propos l’effet de nos héros sur l’estime de soi. Il y a également deux documents illustratifs : Victor Hugo, « Après la bataille »1859 , ce poème montre l’admiration d’un fils envers son père pendant la guerre ; ainsi que « L’hommage des auteurs de BD américains. 9-11 », 2002, qui est une affiche montrant des héros fictifs en admiration devant des héros réels du 11 septembre 2001. Ces documents nous amènent à nous interroger, sur la portée des héros sur la société et inversement, à travers le temps. Pour y répondre nous étudierons dans un premier temps, les caractéristiques des héros selon les époques. Puis on déterminera les rapports entre société et héros, en mettant en relief l’influence des héros sur la société.

        Il existe deux types de héros bien distincts, les héros réels et les héros fictifs. Les héros réels sont à l’origine des individus lambda, qui grâce à des qualités exceptionnelles et en réalisant des actes importants, vont solliciter l’engouement de la population et être élevés au rang de héros et ce à quel que niveau que ce soit (héros national, mondial, …). Le document d’Odile Falius et Marc Tourret illustre le héros réel qui est qualifié comme éphémère par sa condition d’humain ; mais qui peut néanmoins devenir un emblème en marquant l’histoire, ce qui lui permettra de rester immortel dans les mémoires, tels que Che Guevara ou encore Nelson Mandela.

        Au contraire des héros fictifs, qui sont des purs produits de l’imagination de leur créateur, ils sont présents dans beaucoup de domaines tels que la mythologie, le cinéma ou encore les bandes dessinées. On peut voir dans le document iconographique en hommage au 11 septembre 2001, le mélange entre héros fictifs et héros réels montrant à la fois leur proximité de statut (héros populaires) ainsi que leurs différences dans leur rapport à la réalité.

        Les héros, qu’ils soient réels ou fictifs, possèdent différents attributs et caractéristiques communes. Ils sont dotés d’une forte personnalité, entraînant l’admiration de nombreuses personnes, ils renvoient une image de réussite. Comme écrivent O. Faliu et M. Tourret, ils sont des « concentrateurs d’énergies, draineurs de rêves, exutoires de violences » : ils provoquent indéniablement des émotions. Les héros fictifs sont dotés de capacités exceptionnelles, surpassant la réalité et qui leur confèrent une supériorité aussi bien physique que mentale sur le commun des mortels. Ils ont la particularité d’être intemporel : le temps n’a aucune emprise sur leur personnage.

        Les héros réels quant à eux, sont des personnalités éphémères, qui malgré leur élévation au rang de héros pour de nombreuses personnes, n’en restent pas moins des humains. Même si ceux-ci sont dotés de personnalités fortes et capables d’actes héroïques, leurs actions ne peuvent pas surpasser l’ordinaire. Comme nous le démontre le poème de Victor Hugo, dans lequel le père ne possède pas de qualités exceptionnelles mais est tout de même élevé au rang de héros par son fils, car il fait preuve d’altruisme.

        De tout temps, les héros ont fait parti intégrante de la société, il est donc normal que ceux-ci aient été en accord avec l’évolution des mœurs. En effet, selon les époques les individus n’ont pas besoin des mêmes héros pour modèle, il y a donc une nécessité du héros de s’adapter pour que les nouvelles générations adhèrent à une nouvelle cause. Le texte d’Odile Faliu et Marc Tourret explique qu’en évoluant les héros gardent des traits récurrents tout en s’adaptant, en modifiant leurs valeurs, les causes pour lesquels ils se battent. Il y a aussi l’avancée technologique qui a considérablement transformé les héros en les rendant, plus populaire, plus accessible, plus virtuel, ce qui a contribué à créer une grande quantité de héros éphémères. On constate également dans le document illustratif commémorant le 11 septembre 2001 que les héros évoluent aussi selon les événements et que dans des moments historiques, les héros fictifs peuvent être surpassé par les héros réels car la population en a besoin. Il est donc évident qu’au fil du temps un lien fort scelle les rapports entre société et héros, tel une promesse de toujours se protéger mutuellement pour affronter les moments historiques.

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