La littérature doit-elle être utile ?
Dissertation : La littérature doit-elle être utile ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Anthony Supertramp • 20 Mars 2021 • Dissertation • 1 299 Mots (6 Pages) • 732 Vues
Claude Roy est un écrivain et poète Français du 20eme siècle. Il décrit dans l’un de ces textes la littérature comme étant parfaitement inutile, mais lui donne tout de même un sens utile : Celle d’aider à vivre. Cette citation apparait comme un paradoxe, car en effet, si la littérature n’est pas vitale pour l’homme, ne peut-on pas considérer qu’elle puisse-t-être utile à bien des égards dans leur vie ? Pour pousser la question plus loin, nous allons donc nous demander si la littérature doit forcement avoir une utilité ou non ?
Nous verrons donc dans un premier temps que l’art, n’a pas par essence vocation à être utile, mais ce suffit à elle même; dans un second temps, nous analyserons qu’au contraire, la littérature à de nombreuses fonctions à remplir.
En préambule, il est bon ton de rappeler que la littérature est de l’art; l’art n’a fondamentalement pas d’autre objectif à remplir que de se servir lui-même; « L’art pour l’art » disait Téophile Gauthier, figure de proue du mouvement Parnassien. Ce besoin de vouloir attribuer à tout prix une utilité à la littérature s’oppose à la quête purement esthétique recherché par bon nombres d’artistes. La finalité d’une oeuvre découle en effet de la passion de son créateur, qui, dans une sorte de quête permanente vers le beau, doit s’absoudre de toute forme de bonne ou de mauvaise conscience, sans quoi l’oeuvre risque sérieusement de se détourner de sa beauté originale. Oscar Wilde s’exprime ainsi a ce sujet dans sa préface du Portrait de Dorian Gray. Pour lui, la réussite d’une oeuvre ne dépend pas de la qualité morale ou immorale de celle-ci, on la jugera plutôt selon qu’elle soit bien écrite ou non. La littérature est donc complètement inutile, parce qu’elle est belle et n’est porteuse d’aucune vérité absolue, si ce n’est celle de l’artiste lui même.
D’autre part, ces ambitions purement esthétiques ne sont pas forcement destinées à être appréciées par le plus grand nombre. On peut dire d’une oeuvre qu’elle est inutile, voir totalement absurde. C’est à l’appréciation de chacun. Prenons le cas d’Albert Camus, qui assumait le non-sens des choses au travers de ses personnages; certains confrères dont Sartre lui reprochait plutôt son manque d’engagement. Partant l’oeuvre ne devrait pas échapper à son auteur, dans le sens où il en la paternité la plus totale; celui-ci n’a aucun compte à rendre vis-à-vis de l’Histoire ou de ses contemporains. La littérature n’a pas fonction à être utile, et l’artiste a les pleins pouvoirs sur sa création et le message qu’il souhaite faire passer ou non.
Enfin, il ne faut donc pas confondre le produit de la littérature ou de l’art avec celui de l’artisan; ou celui qui crée quelque chose, dans le but de remplir une fonction bien définie. Lorsque le créateur veut s’affranchir de cette idée et se détourner de son idée initiale dans un but purement matérialiste, lucratif, idéologique ou moralisateur, il fini par se perdre lui même, et sa création avec. On peut par exemple faire allusion au personnage de la nouvelle de Nikolai Gogol dans le Portrait, où l’artiste fini par abandonner sa quête de beau et de vérité, pour peindre des portraits d’aristocrates à la chaine. Il termine sa vie riche, mais fou; fou de ne pas être allé au bout de ses ambitions d’artistes de jeunesse, d’avoir trahi son idéal en somme. Là encore, on se demande si la littérature doit nécessairement avoir une utilité, autrement que pour celui qui crée l’art. « L’Artiste n’est pas le laquais de son public » disait encore l’écrivain Oscar Wilde. Nous venons donc d’observer que la littérature est loin d’être utile dans sa fonction première, et n’a pas forcement vocation à l’être. Mais prenant maintenant le contrepied inverse; de nombreux courants
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