LA CONDITION HUMAINE, MALRAUX

SEQUENCE 1

Lecture analytique 1 – Incipit de La Condition Humaine de Malraux, 1933

INTRODUCTION :

L’auteur :

• Auteur engagé de la moitié du 20è siècle
• Combat les fascistes → Républicains
• Romans de lutte politique

L’œuvre :

• Description d’un crime→ action non-accomplie à la fin du passage
• Le héros : Tchen → face à sa victime en plein sommeil
• Tchen : jeune révolutionnaire qui doit supprimer un marchand d’armes→ crime stratégique et militaire : obtenir des armes pour la cause politique qu’il défend.
• Atmosphère : thriller, roman policier → scène de crime
• Choix difficile→ DILEME dans la conscience de Tchen

I- Tchen rempli les caractéristiques d’un héros :

1) Point de vue interne :

-  toute l’action va tourner autour de lui car l’incipit se passe dans sa tête : verbes psychologiques + verbes de sensations → ce qu’il perçoit

- Passe pour un sacrificateur. Tue pour une « bonne cause » (s’approvisionner en armes).

 - volonté qui refait parfois surface (« il se répétait »)

- solitude du meurtrier soulignée par le contraste avec le reste de la ville (bruyant) et le silence de la pièce : poids accablant

2) Code de l’honneur :

 - Refuse de tuer sa victime dans son sommeil (loyal, courageux). Préfère affronter son adversaire en face à face (l.6/7/8/9) mais a besoin d’armes : dilemme / scrupule moraux

- Sursaut héroïque (paragraphe 3) : certitude, détermination, fin d’un moment de doute (métaphore « le futur s’éclaircit »), choix des armes, esquisse du geste → action relancée

→ Idéaux révolutionnaires

II- Mais il possède aussi un côté anti-héros :

-  il se pose des questions, doute, peur. Phrases interrogatives, phrases négatives, syntaxe et ponctuation→phrases courtes et sèches : fébrilité + incapacité d’agir

- Temps dans le roman : imparfait dominant : action longue, temps de l’action qui stagne ; utilisation du conditionnel : incertitude

 - Zoom sur des parties de son corps pour insister sur sa peur.

- hésitation et peur : « l’angoisse lui tordait l’estomac »

- pas d’esprit de réflexion ni de décision → pas de réelle lucidité

- dédoublement des actions (« balancement main gauche VS main droite »)

- Dilemme tout au long du texte, action non-accomplie à la fin du roman : donne envie au lecteur de savoir la suite et de savoir ce qu’il va faire

- fébrilité du premier meurtre = nervosité

- toujours la même scène du début jusqu’à la fin → pas d’action

- point de vue narratif idéal pour mettre en évidence le dilemme intérieur qui ravage le personnage principal

→Épreuve initiatique

CONCLUSION :

Cet incipit rempli ses fonctions d’informer et d’intéresser le lecteur en faisant une description de l’action qui se déroule. Mais le dilemme et les caractéristiques de l’anti-héros que dévoile Tchen ralentissent l’action et ne mènent à rien. A la fin on ne sait toujours pas le choix que va faire Tchen, on n‘est pas + avancé qu’au début, donc la dernière caractéristique de l’incipit qui est de renseigner le lecteur n’est pas atteint/ pas rempli. Ce qui fait de ce texte, un incipit original.

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