L'esprit humain

Première Partie : Synthèse de documents

L'esprit humain et son imagination sont une des notions les plus difficiles à cerner. Le corpus s'interroge sur son fonctionnement et le rôle de l'imagination. Le Salon de 1859, de Baudelaire, exprime l'imagination qui a longtemps été privée par les Classiques. Jean-François Dortier, dans un texte de Sciences Humaines de 2012, appuie le point de vue de Baudelaire mais d'une manière scientifique. Gustave Flaubert dans Madame Bovary, écrit en 1857, décrit l'imagination avec modération et ironise les rêves de son personnage. Dans l'autoportrait Clairvoyance de René Magritte, écrit en 1936, il s'interroge sur le rôle de l'imagination dans le domaine artistique. Nous verrons dans un premier temps ce qui caractérise l'imagination, puis dans un second temps nous verrons son fonctionnement et enfin son rôle.

Tous sont d'accord pour affirmer que l'imagination est la production d'image irréelles. Baudelaire, qui a le plus de mal a cerner cette notion, parle d'un caractère omnipotent de l'imagination qui est selon lui partout. J.F Dortier parle d'un « lieu éloigné du réel » et Flaubert évoque une vision irréaliste en parlant des vision d'Emma. Magritte évoque l'imagination comme étant quelque chose qui ce cache derrière une réalité. Baudelaire l'a présente comme quelque chose de divin, dans son poète, il en fait une reine qu'il positionne « sur un piédestal ». Pour Magritte et Flaubert, l'imagination va au travers des choses et est une anticipation.  Dortier, qui lui apporte son aspect scientifique, c'est pour lui une qualité de l'humain.

L'imagination apparaît à partir d'un élément réel comme peut en prouver le tableau de Magritte qui imagine l'oiseau, qui est une chose réel. De même, Madame Bovary construit son imagination sur des images de lectures : fruits en abondance, balade en amoureux. Baudelaire, quant à lui, dit que l'imagination prend sa source au plus profond de nous même et de notre sensibilité. Alors que pour Dortier, l'imagination est l'illustration d'image intérieur à nous. L'imagination suit un principe d'analogie, Flaubert parle d'excès d'imagination qui créer des liens invraisemblable avec des réalités qui n'ont aucuns liens entres elles. Alors que Dortier, dit que l'imagination rapproche deux réalités éloignées. Madame Bovary accumule les clichés pour construire un décor de carton pâte.

L'imagination a un lien avec le monde réel, elle puise sa force de celui-ci. L'imagination vient compléter et compenser un réel un peu insuffisant ou décevant. Déçue par son univers de bourgeois, Emma, se réfugie dans ses rêves romanesque. Magritte, s'inspire du réel, en prenant l'exemple de l'oeuf et de l'oiseau mais son œuvre le modifie, son imagination en fait autre chose. Baudelaire, affirme que l'imagination crée une nouvelle chose à partir d'une chose réelle. Dortier s’appuie sur les récentes découvertes qui mettent l’imagination au centre même du processus de la pensée : pour lui, l'imagination interviendrait dans les démarches d'apprentissage et  jouerait un rôle important dans la réflexion. Baudelaire, également place l’imagination au centre de la vie psychique, la plaçant au rang de divinité. Magritte aussi met en avant cette capacité qu’a l’imagination de se combiner à la pensée : associer l’oeuf et l’oiseau, c’est établir une association significative c’est-à-dire forcément pensée. Enfin, l’imagination joue un rôle dans le domaine artistique. Dortier rappelle que le rôle de l'imagination est de fabriquer de la fiction. Ce que reprend d’ailleurs Flaubert à travers son personnage d’ Emma qui construit son univers amoureux et fictif par une accumulation de situations sans logique et quasiment irréelles.

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