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L'enfantde Victor Hugo

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Par   •  10 Février 2022  •  Commentaire de texte  •  1 516 Mots (7 Pages)  •  387 Vues

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L'Enfant, Victor Hugo

Introduction

Victor Hugo est un écrivain romantique du XIXème siècle. Il est connu pour ses pièces de théâtre telles que Cromwell ou Hernani, autant que pour ses romans comme les Misérables ou encore ses poèmes. Si son recueil le plus célèbre est sans aucun doute Les Contemplations écrit en 1856, il a aussi publié Les Orientales en 1829, dans lequel il aborde le monde de l’Orient, très en vogue à l’époque.

C’est de ce recueil qu’est extrait le poème que nous allons étudier et qui se nomme « L’enfant ». Pour sa rédaction, il s’inspire d’une actualité récente de son temps : le massacre de la population d’une île grecque, Chio, par les troupes turques, lors de la guerre d’indépendance de la Grèce.

Ce sujet va lui permettre de s’investir politiquement dans cette cause. Dans ce poème carré composé de 6 sizains, il mêle, dans un rude antagonisme, les lexiques de la vie et de la mort.

Comment Victor Hugo fait de son poème « l’Enfant » un poème engagé pour dénoncer la guerre ?

Nous étudierons dans une première partie la description d’une ile idyllique ravagée, dans une seconde partie la figure de la jeunesse confrontée à la guerre puis enfin l’espoir de reconstruction, de paix, ravagé.

Développement

Description de l’île idyllique ravagée.

Vers 1 : « Les turcs ont passé là. Tout est ruine et deuil. » Césure de l’alexandrin marquée par un point. Transforme le vers en 2 hémistiches. Le premier hémistiche représente la cause, les turcs, et le second la conséquence, la destruction de l’île. Dès le premier vers le poète présente le sujet et expose les faits.  Ces deux hémistiches donnent un sentiment de fatalité, de sentence. La ponctuation entre les deux renforce la dureté du propos et n’offre aucune possibilité de guérison dans le futur.

Diérèse du mot « ruine » le met en évidence, amplifie son sens : l’île n’est plus qu’une grande ruine.

Vers 2 : « Chio, l’île des vins ; Chio, qu’ombrageaient les charmilles ; Chio, qui dans les flots » Anaphore du nom de l’île à trois reprises. Victor Hugo fait une description idyllique de l'île. C’est presque une personnification : Il répète son nom comme s’il l’appelait, dans l’espoir qu’elle revienne, pour la faire revenir dans son état initial. Il veut se souvenir de comment elle était, ne pas oublier : il répète son nom encore et encore.

Vers 4/5 : « reflétait ses grands bois, Ses coteaux, ses palais » Enumération. Description encore plus idyllique de l’île. Enumération montre la diversité de ses paysages.  Chio était une île abondante, fertile, riche. Contraste avec le premier vers : « ruine ».

Voyons à présent la figure de la jeunesse confrontée à la violence de la guerre.

Vers 7 : « Tout est désert » hyperbole qui montre le néant régnant sur l’île, il ne reste plus rien, plus aucun espoir. Amplification du mot « désert » avec l’adverbe « tout ».

Vers 8 : « un enfant aux yeux bleus, un enfant grec » répétition du mot « enfant » accentue sa solitude. Il est le seul, il n’y a personne d’autre. L’ajout du mot grec prouve que cette île grecque a été décimée. Non seulement il est seul, mais en plus il est le dernier grec. Phénomène accentué par par le vocabulaire de la solitude : « désert, seul ».

Vers 8/9/11 : « murs noircis ; yeux bleus ; blanche aubépine » champ lexical des couleurs. Hugo contraste ici les couleurs de l’enfant grec, le bleu et le blanc qui représentent la pureté, l’innocence, la paix, avec la couleur des murs noirs qui représente la mort. La Grèce (bleu et blanc) a été assombrie par l’attaque turque : elle passe du bleu et blanc au noir.

Vers 9 : « Courbait sa tête humiliée » Octosyllabe au milieu des alexandrins du sizain. Ce changement de rythme fait une rupture. Il met en lumière l’humiliation subie par l’enfant grec, et à travers lui tout le peuple grec. La Grèce, à travers l’enfant est soumise : il courbe sa tête, signe d’humiliation, et a en plus une expression faciale d’humiliation.

Vers 10 : « Il avait pour asile, il avait pour appui ». Parallélisme de construction qui montre la fragilité de l’enfant. Il n’avait plus qu’une chose sur laquelle se reposer, et cette chose est une fleur. Ce végétal est fragile, fébrile. Le sort de l’enfant ne repose donc que sur d’infimes bases.

Vers 13 : « Pauvre enfant, pieds nus sur les rocs anguleux ! » champ lexical de la pauvreté : l’enfant est pauvre, il ne possède plus rien, même plus de quoi s’habiller les pieds.

Espoirs de reconstruction mis à néant

Vers 19 : « Que veux-tu ? » Question rhétorique. L’enfant a tout perdu et Victor Hugo se sent obligé de l’aider. Il veut reconstruire cet enfant qui représente l’espoir de tout un peuple. Il lui demande ainsi ce qu’il voudrait. Cependant, il sait qu’après un tel drame il ne pourra pas offrir à l’enfant suffisamment pour oublier cet épisode. Il se place ici comme un sauveur, source d’espoir.

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