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L'Education sentimentale, incipit, Flaubert

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Par   •  28 Juin 2017  •  Commentaire de texte  •  903 Mots (4 Pages)  •  2 650 Vues

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L’Education Sentimentale de Flaubert

On pourrait noter que c’est au XIXe siècle que le roman devient le genre littéraire dominant, la forme préférée des lecteurs. Flaubert explore ici, dans son ouvrage l’Éducation sentimentale, le désenchantement d’une génération, celle du milieu du XIXe siècle, qui a cru à l’idéal de révolte et de passion, et, que le réel déçoit.

L’incipit de ce roman présente une page romantique d’un bateau en partance, mais le voyage n’est ici que le retour de Frédéric Moreau dans sa ville natale. Cet incipit est aussi d’ores et déjà teinté, dans une certaine mesure, de l’ironie du narrateur.

L’histoire est donc inscrite dans le réel, on fait référence à des lieux géographiques et à de véritables sites, endroits qui, à priori, devraient être identifiés par n’importe quel lecteur : « le quai Saint Bernard » (l.1), « l’île Saint Louis, la Cité, Notre-Dame » (l.7-8).

Cette illusion réaliste est renforcée par une indication temporelle très précise : « Le 15 septembre 1840, vers six heures du matin » (l.1). Les activités sur les quais, les bateaux à vapeur, en mouvement ou non, terminent cette immersion dans l’univers du XIXe siècle, située et datée. Ces indications historiques et géographiques viennent s’associer à des effets de réel qui sont repérables notamment dans le second paragraphe que l’on pourrait qualifier de descriptif et d’énumératif. En effet dans ce passage, il s’agit pour ainsi dire d’une succession de brèves prépositions indépendantes (ex. : « on se heurtait ; les colis montaient entre les deux tambours ») généralement juxtaposées, séparées par un point-virgule qui donne une impression de fourmillement, d’intenses agitations qui immerge le lecteur et les personnages dans un cadre réaliste très visuel, qu’on peut aisément se représenter, où tout est vivant, où tout bouge : « les colis montaient » (l.3), « le tapage s’absorbait » (l.3).

Après le départ du bateau, c’est le paysage qui devient le cœur de l’action : « des grèves de sable » (l.15), « remous des vagues » (l.15), « le cours de la Seine » (l.17), « rive opposée » (l.17). Ce sont autant de groupes nominaux qui traduisent la lente et constante avancée du bateau renforcée notamment par les allitérations en « r » et « l ». En outre, l’emploi du passé simple qui n’est pas habituel dans un texte descriptif vient traduire, certes un paysage en mouvement, lequel correspond à la vision du passager ; le paysage se métamorphose au fur et à mesure de l’avancée du bateau et ce paysage, devenu sujet du récit, révèle le regard du personnage, perdu dans ses pensées, dans ces contemplations, dans son idéal romantique…

Le personnage se cache dans les paragraphes. Il n’est mentionné que dans 3 parties. De plus, il reste mystérieux et la focalisation externe renforce cette idée : « Un jeune homme de dix-huit ans, à longs cheveux » (l.6).

Au début, son physique est décrit brièvement. Sa situation actuelle pose le cadre de l’histoire et le lecteur peut s’imaginer sa possible suite. On apprend

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