L'Assommoir de Zola
Commentaire de texte : L'Assommoir de Zola. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Nagrom850 • 22 Janvier 2022 • Commentaire de texte • 4 116 Mots (17 Pages) • 1 843 Vues
Commentaire de Français : L’Assommoir
L'Assommoir est le septième roman de la série des Rougon-Macquart écrit par Emile Zola et publié en 1877. Emile Zola est un écrivain et un journaliste né en 1840 et mort en 1902, c’est l’un des romanciers les plus connus dans le monde à son époque ; ce qui fait sa réputation est son intégration dans le mouvement du naturalisme, un mouvement consistant à décrire la réalité telle qu’elle est : ses points positifs et ses points négatifs. Emile Zola est considéré comme le “chef de file du naturalisme”. Les Rougon-Macquart est une fresque romanesque de vingt volumes où l’auteur dépeint la société française sous le second empire. Dans ses romans, Emile Zola met en évidence la difficulté du travail des ouvriers mais aussi les succès du second Empire au XIXe siècle. Depuis le début de la révolution industrielle, les usines se sont mécanisées, ce qui a beaucoup de points positifs mais aussi des points négatifs dont l’un des plus problématiques. Les ouvriers, par exemple, travaillent très longtemps, à des rythmes très intenses, dans des conditions très difficiles et de l’immondice. De plus, ils doivent subir tout cela pour des salaires souvent misérables voire médiocres. L'Assommoir donne un aperçu de ces conditions de vie éprouvantes à travers la déchéance de Gervaise, une lingère. Dans l’extrait suivant, un ouvrier du nom de Gouget fait visiter à cette dernière un atelier de mécanique issu de la révolution de 1830. Ainsi, nous nous demandons comment l’auteur, à travers les pensées d’un personnage, nous montre le fonctionnement d’une usine, les mécanismes employés à l’intérieur et la dure condition ouvrière de l’époque durant le XIXe siècle. Pour ce faire, nous parlerons de la description réaliste faite de l’usine visitée par Gervaise ; des sentiments et du ressenti de cette dernière tout au long de la visite puis, pour finir, nous observerons que la description faite de l’usine peut être représentative de la classe ouvrière à l’époque.
Pour commencer, nous nous apercevons que dans cet extrait, l’auteur nous fait une description plutôt réaliste d’une usine du XIXe siècle, durant son époque. Nous pouvons remarquer en premier lieu une description détaillée de l’usine et plusieurs. Dès le début, nous savons que nous entrons dans une usine, pourrait-on même dire d’un des hangars de l’usine “où son patron installait tout une fabrication mécanique” (l.1-2). On comprend assez rapidement que plus nous avançons dans l’histoire, plus la description du hangar se précise. On apprend au début de l’extrait que cette pièce est “vaste” (l.2), remplie de machines et d’“engrenages”(l.4), ce qui permet de se visualiser l’endroit : un hangar immense avec plein de machines dont des engrenages qui trainent ici et là tel un grand arboretum dans lequel chaque plante et arbre sont remplacés par des machines. Puis, peu après leur entrée dans l’usine, Gouget décide d’aller voir plus précisément les machines, ce qui est le plus intéressant. On le voit grâce à la proposition : “il passa aux machines” (l.24). De plus, le verbe “passa” de cette même proposition est au passé simple, ce qui signifie que la découverte plus précise des machines va nous permettre de mieux comprendre ce qu’elles font, comment elles sont et ainsi donc de faire avancer l’histoire On découvre les machines, leurs emplacements et ce qu’elles font. Il est écrit qu’au plafond, il y avait des “longs rubans” (l.13) comparés ici à des toiles d’araignées gigantesques via une métaphore Le narrateur précise que la direction de ces fils était très difficile à comprendre, qu’il y en avait beaucoup et que tout était en désordre via la proposition subordonnée relative : “dont chaque fil se dévidait sans fin” (l.14). Il est écrit que le moteur à vapeur du hangar est “caché dans un coin” (l.15) derrière un petit mur, ce qui nous informe que dans ces endroits, on peut trouver des machines de partout même dans les moindres recoins, la plupart ne sont pas mises en désordre et chacune trouve sa place dans l’usine. Mais il y a quelques exceptions telles que les tuyaux du ventilateurs traînant sur le sol en désordre : “se ramifiait sur le sol battu” (l.18) et formant une antithèse avec les courroies qui “semblaient filer toutes seules” (l.16) et qui sont décrites avec plusieurs adjectifs mélioratifs mettants en forme leurs mouvements et positions : “continu, régulier, doux” (l.16-17). Ces dernières sont même comparées au “vol d’un oiseau de nuit” (l.17) ce qui est souvent majestueux et magnifique. Le feu sortant du fourneau est comparé à un “éventail” (l.21), cela permet la visualisation de la taille colossale des flammes dans l’usine. On remarque aussi la différence de taille entre les ouvriers et les flammes du fourneau à travers l’adjectif “petites” (l.22), employé pour parler des ouvriers complètement insignifiants, et la métaphorisation de ces derniers avec de simples “gouttes d’ombre dans du soleil” (l.23) ; le soleil est une métaphore des machines et plus particulièrement des flammes qui sortent de ces dernières. L’évolution des barres en métal en objets créés est donnée, on sait ainsi qu’au début, le fer est en barres et qu’il est “dréssé contre les murs” (l.32) puis les objets créés avec ces barres se retrouvent dans des caisses stockées dans les coins du hangar. En second lieu, nous remarquons que tout au long de l’extrait, beaucoup de personnifications sont faites puis, qu'un vocabulaire bien spécifique est employé dans le but de mieux se visualiser les machines puis pour affiner la précision de la description. Pour comprendre l’utilisation des personnifications, il faut se rappeler que ce livre a été écrit au début de la révolution industrielle Française, à un moment où toutes les machines n’étaient pas encore totalement connues du grand public. Pour se faire, l’auteur doit utiliser des personnifications pour que le lecteur puisse visualiser et entendre les machines, leur puissance et leur grandeur. On peut en voir tout au long du texte : dès le début par exemple, on nous apprend que les bruits présents dans l’usine “sifflaient et ronflaient” (l.7). L’auteur compare ici des bruits de machines à des bruits faits par les humains pour que ces derniers puissent reconnaître les sons. L’auteur parle pour la première fois des mouvements faits par les machines dès le début de l’extrait, celles-ci “agitant leurs bras” (l.8) ; on pourrait voir ici des hommes immenses faisant de grands mouvements dans tous les sens. On nous informe aussi que ces machines faisaient souvent des mouvements réguliers et répétitifs, comme dans une danse. On le voit avec le pronom “tout” et le verbe “dansait” (l.11) qui personnifie encore une fois ici les machines. On s’imagine ici donc plein de personnes dansants entre elles comme dans un bal. Les tuyaux du ventilateur sont eux aussi personnifiés grâce à l’adverbe “distribuant” et le nom “souffle” (l.18). Lorsque Gouget décide d’aller voir les machines de plus prêt, on nous décrit le fonctionnement des cisailles mécaniques à travers encore une fois plusieurs personnifications. La première étant le verbe “mangeaient” (l.24) qui décrit la puissance des cisailles, on peut ainsi se les imaginer découper voire plier avec une extrème facilité des barres de fer pourtant imposantes et résistantes ; comme si un homme mangeait un simple repas qu’il mâchait. On remarque ensuite le verbe croquer au participe présent : “croquant” (l.25) qui personnifie toujours les cisailles mais cette fois en apportant la précision que les barres de fer sont bien découpées, encore avec une grande facilité par la machine. La proposition participiale : “crachant les bouts par derrière” (l.25) fait entièrement référence, est une métaphore du corps humain. Le verbe crachant qui est au participe présent signifie que la machine mange et crache les barres de métal en même temps. Le complément du nom “par derrière” (l.25), précise que les cisailles fonctionnent réellement comme un corps humain puisque en plus de manger et de croquer comme le ferait la bouche d’un homme, elles peuvent aussi les faire ressortir par derrière comme le ferait le rectum du même homme. Tout au long de l’extrait, des noms bien spécifiques sont donnés aux machines, leur donnant comme une identité à part entière et leur permettant d’être reconnues. On commence avec le “moteur à vapeur” qui est une des machines les plus importantes puisqu'elle permet de générer à elle toute seule l’énergie suffisante au bon fonctionnement des autres machines. Gouget décide ensuite de parler d’autres machines qu’il juge plus importantes et qui sont tout d’abord les “machines à boulon et à rivets” (l.26), permettant de créer facilement et rapidement ces deux objets. Il y a ensuite les “ébarbeuses” (l.27) servant à enlever, à l'aide d'un grattoir, les “bavures” (l.28) inutiles d'une pièce qui vient d'être fondue et forgée ; puis les “taraudeuses” (l.29) sont citées, ce sont des machines permettant de percer ou d'exécuter le filetage d’un trou. On apprend aussi que ces dernières sont utilisées par des femmes, cela montre qu’il n’y a pas que des hommes qui travaillent dans les usines.
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