L'énumération infinitive fournit-elle un art de vie personnel ou universel pour le corps ou l’esprit ?

Nombreux sont les poèmes qui chantent les biens faits de la nature. Anna de Noailles est une poète de la fin du XIX° et début du XX° siècle. Elle est surtout intéressée par la campagne et la nature la fait rêver. Nous allons étudier ici un de ses poèmes qui est « La vie profonde ». En effet, « La vie profonde », une œuvre tirée de la première des six parties de son recueil Le cœur innombrable écrit en 1901. Ce poème est comme un credo, un art de vivre pleinement en exploitant toutes les sensations du corps et de l'esprit. Ces textes célèbrent le plaisir sensuel de vivre. Celui-ci comporte quatre strophes d’alexandrins, à une époque qui connaît pourtant le vers libre. L'énumération infinitive fournit-elle un art de vie personnel ou universel pour le corps ou l’esprit ? Étudions d'abord l'attitude du poète et de nombreuses comparaisons, puis menons une étude plus approfondie et plus mystérieuse de l'invitation.

I) Les Avantages de la Nature

Ce poème printanier passionnant révèle une nature calme et favorise les aspects positifs de la vie. La nature a toujours été synonyme de port de paix, qu'elle inspire la joie et le bonheur de la nature, ou qu'elle devienne un symbole du créateur de toute vie. Il est difficile d’imaginer que la nature fera autre chose que de bonnes actions à travers cette description. Être un arbre c’est communier avec le monde et la nature : « forêts », « terres », « espaces », « orages », « soleil ». Au vers 5, on associe le champ lexical de la nature à celui de l’homme « vivre avoir les rayons du soleil sur la face ». En effet vivre est par définition positif donc si l’on joint des rayons de soleil symbolisant la nature à la face représentant l’homme, elle ne peut qu’être bénéfique à celui-ci. Elle profite à la vie. La nature sert à exprimer des sentiments ou des pensées à travers des analogies. Après avoir complimenté la nature en la gratifiant nous pouvons pousser ces louanges encore plus loin grâce à des exemples concrets s’appliquant à des sensations un peu plus objectives que des rayons de soleil. Effectivement, au vers 6 « gouter chaudement la joie et la douleur » nous avons une métonymie où la nature est à l’origine d’émotions, elle nous procure des gouts initiateurs de sentiments tels que la joie et la douleur. Nous avons ainsi une nature permettant des ressentis indispensables à une vie méritant d’être vécu c’est a dire donnant lieu au bonheur. Les autres poètes ne font qu’un avec la nature : c’est une analogie. Elle emploie l’infinitif qui donne une dimension universelle à leur relation à la nature. S'il n'y a pas d'avantages, tous ces profits n'ont aucun sens. En fait, ils s'appliquent à la vie et donc aux personnes. Nous nous posons cette question logiquement : y a-t-il un lien entre la nature et l’homme ? L’œuvre les met constamment en comparaison sans jamais révéler réellement la raison. Lorsqu’elle nous dit au vers 6 « boire le sel ardent des embruns et des pleurs », évidemment, elle fait une métaphore en parlant de la similitude entre l'apparence des gouttelettes et le goût salé, sans nous dire qu'elles sont similaires. Étant liés, il ne semble pas improbable qu’il y ait une connexion entre ce que ressent l’homme et la nature, les arbres.

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