Jean de Sponde : « mais si faut-il mourir »

Commentaire de texte à partir du poême « mais si faut-il mourir » de Jean de Sponde[pic 1][pic 2]

Maelle ERNOUL 2°8

       Jean de Sponde est un poête barroque du XVI e siècle encré dans les guerres de religions. Sa poésie s’illustre en plusieurs themes propres à un monde en pleine tourmente : la métamorphose, l’inconstance et l’omniprésence de la mort. Ce sonnet, le deuxième du recueuil, fait partie d’une suite de 12 poêmes intitulée « Sonnets sur le même sujet ». Ils se caractérisent comme étant l’énonciation du prédicateur qui sermonne, dont le devoir est d’interroger le lecteur. Se pose alors la question d’étudier dans ce poême la manière dont le poête, à travers un sonnet fort en images, donne un conseil de vie à ses lecteurs. Dans un premier temps nous étudierons l’idée maitresse du poême qui oppose la vie à la mort. Puis dans un deuxième temps nous analyserons comment le poête a utilisé l’art de convaincre par la maitrise de la poésie et de l’argumentation.  

      Pour commencer, Jean de Sponde, dans son sonnet « mais si faut-il mourir », met en avant l’idée que rien est stable et que tout est amené à mourir. Il oppose deux visions du monde. La première est une ode à la vie. Le poête est conscient de la beauté de la vie qu’il arrive à dépeindre avec beaucoup de réalisme. Il utilise pour cela le champ lexical de la nature : « Soleils, fleurs (v3) neige, torents (v12) lions (v13). Le coté réaliste est aussi rendu par la présence des quatres éléments : l’eau (les flots, écumeuses, fondre, neige, torrent…), la feu (Soleils, haleront, flambeaux, flammes, ardeurs, éclairs…), l’air (venteuse, fumeuse…), la terre (fleurs, lion…).

La vie est présente à travers ses couleurs et la lumière. La lumière est mentionnée dans les vers 3-5-6 grâce aux images des soleils, des flammes, des flambeaux et des clairs éclairs. La couleur quant à elle est soulignée grâce au champ lexical  de la couleur : « vert » et « couleurs ».

La vie décrite par le poête est belle ainsi que l’atteste le champ lexical de  la beauté : « fleurs, beau, couleurs, clairs... ». La vie est aussi tumultueuse comme nous le montre le vocabulaire du mouvement : « brave, haleront, lance, passer... ».

Si la vie est magnifique, comme nous venons de le montrer, elle est vouée à la mort, et c’est ce que le poête veut prouver. Pour cela il utilise le champ lexical de la mort : « mourir, mort, crevera, eteindra, ternira, rompront, fondre et tarir » qui est en complète opposition au vocabulaire utilisé pour dépeindre la vie.

Le poête utilise la personnification pour donner plus de force à ses idées, comme avec la métaphore : « La vie orgueuilleuse/Qui brave de la mort, sentira ses fureurs(v2) ». Ces deux vers expliquent que toute vie aboutie à la mort. Une autre personnification est celle du Soleil, qui peut être tout autant source de vie que porteur de mort : « les Soleils haleront ces journalieres fleurs ».

Pour rendre la mort encore plus perceptible aux lecteurs, Jean de Sponde a eu recours aux assonnances et aux allitérations. D’une part, il y a l’assonance en « i » qui exprime le crie d’agonie (v1-v14), et d’autre part l’allitération en « t » qui martèle la destruction (v4).

          Ce poême est en apparence très classique et structuré, mais par ce biais le poête a voulu développer son art de  convaincre pour donner une leçon de vie  aux lecteur. Il a donc beaucoup travillé sur la forme du poême et à intégré de nombreuses figures de styles. Son objectif était de mieux mettre en valeur  ses idées. Pour cela il a utilisé des champs lexicaux réalistes et riches, et la personnification pour mieux opposer la vie et la mort. Les allitérations et les assonances lui ont permis d’utiliser le sens de l’ouie pour mieux faire passer cette opposition. Les métaphores et les images sont nombreuses.

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