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Jacques le fataliste explication linéaire

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Par   •  10 Décembre 2021  •  Analyse sectorielle  •  1 358 Mots (6 Pages)  •  2 137 Vues

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Explication linéaire : Jacques le fataliste

Introduction :

Denis Diderot est un philosophe du siècle des Lumières. C’est un penseur, romancier, dramaturge, critique et essayiste. Il participa notamment à la rédaction de L’Encyclopédie, livre qui rassemble tous les savoirs de l’époque, avec d’Alembert. Jacques le fataliste et son maître est son roman le plus lu. Il est publié de 1778 à 1780 sous la forme d’un feuilleton dans la Correspondance littéraire. Diderot a travaillé jusqu’à sa mort sur ce roman.

Le siècle des Lumières débute à la mort de Louis XIV, en 1715, et se termine à la révolution française (1789). Pendant cette période, il y a une volonté de vulgariser les savoirs car selon les philosophes de cette époque, l’éducation permet le progrès de la société humaine. C’est une période qui développe et encourage la réflexion.

Situation du passage :

Il s’agit d’un incipit suspensif où l’on rencontre les personnages et où l’on découvre l’intrigue. Mais, l’auteur, Diderot, ne présente pas ses personnages. En effet, Jacques raconte ses histoires à son maître. Son maître veut en savoir plus. Diderot intervient pour dire qu’un auteur est libre de mener son intrigue de n’importe quelle façon.

Découpage logique :

L1-l4 : présentation des personnages

L5-l29 conversation et diner entre jaques et son maitre

L30-l33 : l’évènement qui se produit après le diner avec jaques et son maitre

L33-l39 : le narrateur parle et nous dit que les 2 personnages auront une “mauvaise nuit”

Problématique :

Comment cet incipit remet en question les codes romanesques et affirme les valeurs de l’auteur ?

Comment s’étaient-ils rencontrés ? Par hasard, comme tout le monde. Comment s’appelaient-ils ? Que vous importe ? D’où venaient-ils ? Du lieu le plus prochain. Où allaient-ils ? Est-ce que l’on sait où l’on va ? Que disaient-ils ? Le maître ne disait rien ; et Jacques disait que son capitaine disait que tout ce qui nous arrive de bien et de mal ici-bas était écrit là-haut.

Les questions rhétoriques interpellent le lecteur. Tout de suite, on remarque la mise en place d’un jeu avec le lecteur où celui-ci est introduit à l’humour du narrateur.

Ces questions rhétoriques obligent le lecteur à remettre en question ses acquis sur ce qu’est réellement un incipit.

Le narrateur nous fait ici comprendre que selon lui, les questions de contexte sont superflues. On peut se demander si ce flou n’ai pas aussi une façon de généraliser la relation maître / valet et donc qu’elle soit plus accessible et identifiable dans la société de son époque. Il permet aussi au lecteur de se concentrer sur la réflexion sans s’encombrer des détails.

LE MAÎTRE : C’est un grand mot que cela.

JACQUES : Mon capitaine ajoutait que chaque balle qui partait d’un fusil avait son billet.

LE MAÎTRE : Et il avait raison… Après une courte pause, Jacques s’écria : Que le diable emporte le cabaretier et son cabaret !

LE MAÎTRE : Pourquoi donner au diable son prochain ? Cela n’est pas chrétien.

JACQUES : C’est que, tandis que je m’enivre de son mauvais vin, j’oublie de mener nos chevaux à l’abreuvoir. Mon père s’en aperçoit ; il se fâche. Je hoche de la tête ; il prend un bâton et m’en frotte un peu durement les épaules. Un régiment passait pour aller au camp devant Fontenoy1 ; de dépit je m’enrôle. Nous arrivons ; la bataille se donne.

LE MAÎTRE : Et tu reçois la balle à ton adresse.

JACQUES : Vous l’avez deviné ; un coup de feu au genou ; et Dieu sait les bonnes et mauvaises aventures amenées par ce coup de feu. Elles se tiennent ni plus ni moins que les chaînons d’une gourmette. Sans ce coup de feu, par exemple, je crois que je n’aurais été amoureux de ma vie, ni boiteux.

LE MAÎTRE : Tu as donc été amoureux ?

JACQUES : Si je l’ai été !

LE MAÎTRE : Et cela par un coup de feu ?

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