Incipit, Le Rapport de Brodeck
Commentaire de texte : Incipit, Le Rapport de Brodeck. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar BUBUHBUHBUHBDU • 28 Juin 2017 • Commentaire de texte • 1 304 Mots (6 Pages) • 8 276 Vues
I- Un incipit déconcertant, ne remplissant que partiellement les fonctions attendues
1) Cadre spatio- temporel imprécis
* Indication de lieu : seule est repérable la description du village :
- un village de montagne : « sur les contreforts de la montagne » l. 33.
- banal, sans rien d’exceptionnel : un village parmi les autres : « il y en a tellement » l. 33
Le nom n’est pas donné.
- mais isolé : « si loin de tout, qui est perdu » l.35.
Isolement qui annonce l’enfermement, possiblement le danger. Et qui suggère aussi le repli sur soi et la méfiance envers ce qui est étranger.
( Dans le roman, trois lieux importants : le village / la ville / le camp)
- Des indices : le nom du narrateur (Brodeck), les termes appartenant au « dialecte" comme « Vollauga » ou « Mondlich » des similitudes avec la langue allemande.
Cette mention du dialecte insiste également sur l’esprit de communauté (exclusion de l’autre)
* Indication de temps : pas de référence à une époque précise, pas de date.
Cependant, parle de guerre : « si vous aviez connu la guerre » l.30 (se repérer par rapport à une guerre mais laquelle ?). Seule information sur la guerre : une guerre qui a marqué les esprits et qui a encore des conséquences. Un événement traumatisant pour le narrateur mais également pour les villageois.
Indication d’un repère temporel : « il y a environ trois mois », l. 37 qui amorce l’histoire, celle de l’Anderer, qui serait donc l’élément perturbateur intervenant dans une situation initiale particulière (un village après la guerre)
2) Un personnage énigmatique : l’Anderer
C’est la figure autour de laquelle est construit l’incipit :
- L’anonymat : l.16 « ne me demandez pas son nom, on ne l’a jamais su » l.25 « son véritable nom, ….»
- Les surnoms : indiquent des caractéristiques physiques (yeux pleins, le murmurant) et psychologiques (lunaire), font référence à son statut d’étranger : insistent sur les différences. Des surnoms donc dépréciatifs qui soulignent le rejet de la part des villageois : De Anderer = l’autre. Le narrateur synthétise ce portrait l.23 « il était différent »
- Cette différence le rend semblable à Brodeck l.24 « c’était un peu moi » : deux personnages marginaux.
3) Mise en place d’une intrigue mais un récit qui cache plus qu’il ne dévoile
- Brodeck doit écrire un rapport sur ce qu’il s’est passé l. 6 : mais quoi exactement ?
- L’incipit crée le mystère dès le début sur cet évènement : « je n’y suis » « que tout le monde le sache » l. 1-2 de quoi s’agit-il donc ?
- Evocation d’un événement dramatique d’un passé récent : « il y a environ trois mois », « à l’auberge Schloss »
- Cet événement est décrit de manière approximative, par périphrase, tournure vague, synonymes imprécis : « ce qui venait de se passer », « je n’avais pas envie de finir comme l’Anderer », « l’événement, ou le drame, ou l’incident », « la chose qui s’est passée », « l’inqualifiable ». Le terme même d’Ereigniës insiste sur l’indicible : « brumes », « fantomatique » (ce qui n’est pas perceptible, n’a pas de consistance). Le temps du passé renvoie précisément à un passé révolu et traduit la disparition de l’Anderer, comme s’il n’avait jamais existé.
- → L’événement semble n’exister qu’en tant que non racontable pour le narrateur comme en témoignent les points de suspension qui marquent l’impossibilité de dire la réalité de l’événement. Cf UN !!!!!! oxymore final insiste sur l’indicible (« qualifier l’inqualifiable »). C’est donc un incipit du néant, de l’inconnu (nombreuses marque de la négation) à l’image de l’Anderer sur lequel Brodeck doit faire le rapport.
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II- Le portrait de Brodeck, l’autoportrait du
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