Gargantua, prologue, Rabelais
Commentaire de texte : Gargantua, prologue, Rabelais. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar aude834 • 22 Avril 2017 • Commentaire de texte • 864 Mots (4 Pages) • 1 740 Vues
Le Prologue :
PB : En quoi ce prologue peut-il être considéré comme un avertissement ?
- Un auteur face à son lecteur :
- Interpellation au lecteur
C’est par le discours direct que Rabelais interpelle son lecteur : les indices d’énonciation sont nombreux et ancrent l’énoncé dans la situation d’énonciation :
- Les apostrophes dans 1eres mots : « buveurs … et vous… » «mes écrits » => émetteur et destinataires sont en place
- Il le prend à témoin et l’interroge L.27 => les questions sont oratoires pour l’amener à ses conclusions.
- Il le sermonne, le met en garde : « il ne faut pas juger » et le conduit à conclure dans son sens : « vous dites bien vous-même »
- Il lui donne des conseils qui semblent davantage être des ordres : « il vous convient » => à valeur d’impératif.
- Texte argumentatif :
On voit donc apparaître une forme de discours argumentative : il cherche à convaincre de la valeur de son œuvre. Il utilise pour cela les procédés « classiques »
- Texte structuré :
Intro : par l’exemple de Socrate
Développement : A quoi … C’est que + de nombreux connecteurs
Conclusion : vous trouverez => futur.
- Cette démonstration s’appuie sur des phrases longues et complexes L.12 à 21 ainsi que le présent d’énonciation qui prend souvent valeur de vérité générale « l’habit ne fait pas le moine »L.36
- L’objectif est d’enseigner, d’où le registre didactique
- Jeu avec le lecteur :
Cette argumentation touche donc directement le lecteur, mais d’emblée on constate que Rabelais joue avec lui : il est présenté de façon ambivalente :
- Un lecteur malmené en apparence : « buveur » « vérolés » « fous désœuvrés » => dans sa propre personnalité : physique, attitude, pensée « vous estimez trop facilement » « mais il ne faut pas juger » et l’entendement même du lecteur est remis en question. Cependant on perçoit le registre comique, voire ironique : Rabelais ne cherche pas à humilier son lecteur : l’impact « d’insultes » est atténué par l’utilisation de l’oxymore et de l’hyperbole « Buveurs très illustres » « vérolés très précieux » et une certaine amitié « mes bons disciples ». Il cherche ici à persuader le lecteur en se montrant proche de lui pour même le convaincre.
- Mais un lecteur capable de comprendre le véritable sens de cette œuvre. Métaphore « L’essence contenue au-dedans » + Utilisation d’un futur de certitude « vous trouverez ». Il faut qu’il soit curieux, qu’il cherche de s’amuser du contenu apparent « matière à dérision ou à plaisanteries » « matières ……….. pas aussi frivoles » => répétition mais avec des nuances.
On peut alors s’interroger sur le contenu précis de ce prologue
- Une œuvre originale :
« il ne faut pas se fier aux apparences »
- Présentation de l’œuvre :
- Pour présenter son œuvre, Rabelais va utiliser d’emblée l’exemple d’un personnage qui vécut dans la 2ème moitié du Vème siècle av JC = Socrate => philosophe grec à l’apparence et au comportement plutôt original.
- Rabelais va reprendre : la comparaison faite par Alcibiade entre son précepteur et les Silènes => forme de discours descriptif + 3 phrases longues et complexes à l’imparfait de description et construites en 2 temps => registre épidictique du blâme à l’éloge :
Blâme porte sur l’aspect extérieur : lexique péjoratif, accumulation d’animaux laids et contrefaits pour amuser L.8
« Mais au dedans » fait la transition et amène l’opposition : « en gardait de précieuses essences » de nouveau des accumulations et généralisation mais d’objets rares et « précieux »
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