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Femmes soyez soumises à vos maris

Dissertation : Femmes soyez soumises à vos maris. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  11 Janvier 2020  •  Dissertation  •  1 609 Mots (7 Pages)  •  1 225 Vues

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Voltaire, Femmes, soyez soumises à vos maris.

Femmes, soyez soumises à vos maris est un pamphlet satirique écrit par Voltaire et paru entre 1759 et 1768. Il y met en scène la rencontre d'un abbé avec une aristocrate, la maréchale de Grancey, qui fulmine contre une phrase des Épîtres de Saint Paul et en profite pour exposer sa vision de la femme. Voltaire parvient ici à faire passer des idées progressistes à travers un personnage.

Problématiques : Comment Voltaire critique-t-il l’intolérance ? Comment prend-il le parti des femmes ? En quoi est-ce un texte des Lumières ?

  1. Début jusqu’à « bonne créature »
  2. « Si j’avais été » jusqu’à « esclavage ».
  3. « Je me souviens » jusqu’à « leur supériorité ».

  1. Une femme cultivée et remontée.

   L’extrait s’ouvre sur un dialogue entre deux personnages :  l’abbé de Châteauneuf (religieux) et la Maréchale de Grancey (une aristocrate). Les personnages sont annoncés mais le cadre temporel reste flou « un jour ». Nous avons d’autres mentions sur les personnages : la Maréchale est de mauvaise humeur comme l’atteste la couleur de son visage ainsi que l’indéfini qui souligne la plénitude « toute rouge de colère ».  Ce détail interpelle l’abbé d’où sa modalité interrogative dans laquelle il l’apostrophe poliment : « Qu’avez-vous donc, madame ? ». Sa réponse ne se fait pas attendre :  l’échange est d’ailleurs assez rapidement. Le ton est donné et elle se moque dès le début d’un livre qu’elle ne nomme pas tellement il est dérisoire à ses yeux. Il s’agit d’un livre qui est associé au mépris « par hasard, trainait » … La juxtaposition met toutes les informations au même plan :  il traîne, la description car il s’agit d’un recueil épistolaire mais aussi le fait qu’elle l’a jeté. Elle rapporte uniquement les paroles comprises dans le livre au discours direct pour les mettent en valeur « Femmes, soyez soumises vos maris ». D’ailleurs, la graphie en italique renforce cette idée. Dans sa réplique les propositions s’enchainent que qui donne du rythme mais aussi cela montre sa colère, et cela met en relief sa virulence et surtout son mépris pour ce livre. D’ailleurs, la dernière proposition est lapidaire « j’ai jeté le livre ». L’on constate que sur tout le livre ou du moins sur tout ce qu’elle a lu, une seule phrase l’a faite sortir de ses gonds :  il y a un décalage entre le sérieux du livre « recueil de lettres » et la réaction suscitée par une seule phrase.

   Face à l’explication de la Maréchale, l’abbé emploie des modalités de phrases fortes :  d’abord une exclamation « comment, madame ! » pour manifester son étonnement puis, une question rhétorique « savez-vous… ? ». L’abbé fait également une révélation au lecteur en donnant le titre du livre « Les Epitres de St Paul ». Il prouve ainsi sa culture, il met fin au suspense autour du livre et met en évidence le fait qu’il s’agit d’un ouvrage connu et donc qui fait autorité. Malgré tout, cela ne déstabilise pas la Maréchale et surtout ne l’arrête pas dans sa moquerie : elle reste spontanée. L’argument d’autorité ne tient pas devant elle comme le souligne le verbe « il ne m’importe ». Seul le respect doit primer : elle est véritablement dans l’esprit des Lumières. D’ailleurs, elle met en évidence l’impolitesse de l’auteur grâce à l’intensif « très » associé au préfixe im-. Puis, elle particularise en parlant de sa propre expérience, de sa propre vie en insistant avec l’adverbe » jamais » en tout début de phrase. Elle sollicite pour cela son propre mari le Maréchal et son attitude. Elle place d’ailleurs son mari « Monsieur le Maréchal » (marque de respect) en opposition dans la proposition suivante avec « St Paul ». Le vocabulaire concernant ce dernier reste négatif « très difficile » (toujours l’intensif de supériorité). Jusqu’à présent, la Maréchale était dans la déclaration à présent, elle est dans le questionnement. La seule chose qui l’interpelle, c’est de savoir s’il était marié « Était-il marié ? » Elle met déjà en avant implicitement une solidarité féminine car par cette question elle sous-entend qu’elle a de la peine pour sa femme s’il en a une. Cette crainte et cette compassion sont validées par la réponse extrêmement brève de l’abbé avec l’adverbe « oui ».

   Cette réponse va sans doute déclencher sa longue tirade. Elle va monopoliser la parole, elle va déployer l’influence féminine dans le texte tout en impliquant le lecteur. Elle va l’inviter à éprouver de la compassion également grâce à l’emploi d’un terme fort « créature » associé à un adjectif positif « bonne ».

  1. La place de la femme.

   L’hypothèse menée par la conjonction « si » donne alors un scénario. La maréchale montre son caractère atypique pour l’époque en s’opposant fermement à l’homme grâce à l’expression « faire voir du pays ». De plus, la réitération de la citation de St Paul en italique suivie d’un point d’exclamation montre bien à quel point elle est excédée. Néanmoins, elle tente de nuancer le propos, de le rendre plus « politiquement correct » grâce à une accumulation d’adjectifs mis en italique pour leur donner le même poids que la citation de St Paul. Elle joue sur les mots et atténue via un euphémisme les propos de l’auteur « soyez douces, complaisantes, attentives, économes… ». Cette prise de parole est contrecarrée par une question rhétorique « et pourquoi soumises, s’il vous plait ? » Contrairement à ce qu’elle reproche à St Paul, La Maréchale reste polie. De plus, elle met en évidence le nœud du problème une nouvelle fois « soumises ».

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