F.Ponge, « Plat de poisson frit » provenant du recueil Pièces

Lecture linéaire n°1 : F.Ponge, « Plat de poisson frit » provenant du recueil Pièces.

Introduction :

Francis Ponge est né à Montpellier, pas très loin de Sète, en 1899, il demeure depuis longtemps inconnu du grand public bien qu’apprécié par ses pairs. Dans les années 1960, il est reconnu comme un maître de la langue et l’art poétique, c’est un poète artisan. L’œuvre étudié ici fait partie de Les Pièces, troisième grande partie de son livre Le Grand Recueil. « Plat de poisson frit » est un poème en prose qui a su lever la barrière entre le mot et la chose. Il est associé au parcours : alchimie poétique : la boue et l’or. L’humour subtil du poème nous garantit d’emblée un moment riche où nous ne lisons pas simplement la description d’un repas, nous dégustons un succulent plat de poissons aux côtés du poète.

Problématique : Comment Francis Ponge parvient-il à porter un regard neuf sur une chose banale ?

Mouvements du texte :

I/ligne 1 à 7 : La description du poisson entrain de cuir

II/ ligne 8 à 13 : Décor maritime (et métaphore liée à la dégustation du repas)

I/ La description du poisson entrain de cuir

« Poisson frit » Dès le titre du poème : connotation négative, peu abordé en poésie

 Le lecteur est interpellé dès le titre

 Thème non-poétique

Ligne 1 : « Goût, vue, ouïe, odorat » Les 4 sens sur 5 sont évoqués :

 Révèle que c’est « instantané », que les 4 émotions sont en même temps.

 Dans une poésie traditionnelle quand les sens sont évoqués c’est pour donner une sensualité et/ou une tonalité lyrique.

 F. Ponge prend la partie de décrire la banalité et non pas la sensualité.

« cuit à l’huile » Fait référence à quelque chose de gras :

 C’est une réalité triviale

« un jour de soleil sur la nappe » ligne 2 Signifie que l’atmosphère est chaleureuse, bienveillante, nourrissante

 C’est l’été, le bonheur

« s’entr’ouvre » ligne 2 Le partage, le don

« mer « , « huile », « soleil » ligne 2 Le poète évoque de manière implicite le paysage ou il habite (la méditerranée)

« grandes épées » ligne 3 Le poète désigne les arrêtes du poisson à travers cette métaphore.

« La peau se détache comme la pellicule impressionnable » ligne 4 C’est une comparaison entre le comparé : « la peau » et le comparant : « la pellicule impressionnable »

 On remarque un vocabulaire de la photographie : « pellicule »

 Les mots qu’utilise Ponge sont polysémique

 Cette polysémie vient mettre un peu d’humour, c’est incongru

 Il écrit le poème comme une photo instantanée : il l’immortalise

« Comment pourrions-nous dire encore » Ici il utilise la forme interrogative, pour susciter l’intérêt du lecteur en montrant son hésitation

 « nous » : p.p il inclut le lecteur

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