FICHE DE LECTURE DU "LISEUR DU 6h27"
Fiche de lecture : FICHE DE LECTURE DU "LISEUR DU 6h27". Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Solal Vengeon • 24 Novembre 2019 • Fiche de lecture • 1 752 Mots (8 Pages) • 3 888 Vues
Fiche de lecture
Le Liseur du 6h27, J-P Didierlaurent
Biographie auteur :
J-P Didierlaurent né le 2 mars 1962, il commence à écrire en 1997 alors qu’il a 35ans, à l’occasion d’un concours d’écriture de nouvelles. C’est donc ce genre qu’il choisira en premier. En parallèle de son activité d’écrivain, il est employé depuis longtemps au service client d’Orange. Il a écrit 20 livres, dont 11 nouvelles, 1 recueil personnel : Macadam en 2015, 5 recueils personnels, et 3 romans : Le liseur du 6h27 en 2014, Le reste de leur vie en 2016, La Fissure en 2018. Son roman phare Le liseur du 6h27 a reçu de nombreuses récompenses dont le Prix du Festival du Premier Roman de Chambéry 2015.
Résumé :
Le roman s’intitule « Le Liseur du 6h27 », le liseur, lui, c’est Guylain Vignolles, un voyageur pas tout à fait comme les autres. Tous les matins il déclame des brides de textes épars sauvés par lui-même de "La Chose", son outil de travail à la STERN (pour Société de Traitement Et de Recyclage Naturel). Cette entité mécanique qu'il dirige est un pilon monstrueux, la Zestor 500, dont la seule fonction est de détruire les livres non vendus, ou comme dirait Giuseppe, de « génocider » ces œuvres (p.25). Avec ces lectures, il cherche à adoucir d’une manière presque thérapeutique sa journée en donnant une nouvelle opportunité à des pages condamnées à l’anéantissement. Sa vie est celle d'un être solitaire, ses seuls amis sont Yvon, gardien à l’usine, qui aime le théâtre classique et les alexandrins par-dessus toutes choses et Guiseppe, qui a eu les jambes broyées par "La Chose" et qui cherche à les récupérer, en collectant les ouvrages constitués de la pate de papier recyclé dans laquelle elles ont été mélangées lors de son accident, une quête folle et hautement symbolique qui le maintiendra en vie et à laquelle Guylain participe, conscient de l’enjeux salvateur de la collecte des exemplaires de Jardins et potagers d’autrefois de Jean-Eude Freyssinet « Toutes ces années, la quête avait été sa principale raison de vivre »(p .67). Mais si le début de cette entreprise était une « époque bénie »(p.65), le moment ou « la source finit par se tarir » plongea le vieil homme dans une terrible dépression dont seule l’exhumation de nouveaux exemplaires avait le pouvoir de le sortir. C’est pourquoi notre protagoniste principal décida de contacter l’auteur lui-même, malheureusement mort mais dont la femme légua à Guylain le stock d’ouvrages restant. Plutôt que de tout donner à Giuseppe d’un coup, notre héro fit le choix de lui cacher sa trouvaille et de monter un stratagème pour les distiller au compte goutte grâce à l’aide d’Albert, un bouquiniste, car « Seule la quête avait de l’importance » (p.69). La vie de Guylain est organisée entre son travail, le train, les lectures et les visites qu’il rend à Giuseppe. Mais la monotonie de l'existence de ce lecteur est rompue quand il accepte d’aller lire dans la maison de retraite de deux vieilles sœurs qui viennent l’ « écouter dans le RER tous les lundis et jeudis matin » (p.79), Monique et Josette Delacôte. Lors de sa visite, une pensionnaire obtient un certain succès en lisant des passages d'un livre pornographique qu'il avait pris par erreur, mais cette épopée du 3e âge le remplira finalement de bonheur, car « il ne s’était pas senti aussi vivant depuis longtemps »(p.103), et deviendra même une part de son quotidien puisqu’il « promis de revenir le samedi suivant »(p.103). Autre fait qui va changer sa vie, la découverte, coincée dans son strapontin habituel du RER de 6 h 27, d'une clé USB où une certaine Julie raconte sa vie de madame-pipi dans un centre commercial. Ces textes vont devenir ses lectures du matin, et Julie petit à petit va prendre une place de plus en plus grande dans sa vie, et comme lui dit son ami Guiseppe :" J'ai comme l'impression que tu viens de trouver ta quête toi aussi". Les habitués du 6 h 27 vont désormais se passionner pour son évocation drolatique. Guylain, de son côté, séduit par la personnalité qui se laisse deviner dans ces pages, se lance sur la piste de l’auteur inconnu au terme d’une analyse textuelle serrée.
Personnage principal :
Guylain Vignolles, 36ans « 36ans d’existence » (p.12).
Il vit seul dans un petit appartement avec son poisson rouge : Rouget de Lisle 5e du nom.
C’est un ouvrier de la société STERN, il travaille dans une usine où sont pilonnés les invendus de l’édition, par une machine appelée Zestor 500 dont il est l’opérateur, afin d’en faire une pate à papier réutilisable.
A cause de son nom propice a la contrepèterie, il a choisi la discrétion et la solitude mais il n’en demeure pas moins quelqu’un de bienveillant, bon et altruiste. C’est un invisible, de ces gens qu’on croise sans les remarquer tôt dans le métro. Mais il a une particularité, ses lectures du 6h27.
Son père est mort depuis 28 ans mais il n’a jamais pu se résoudre à l’accepter, se créant une fiction issue d’un concours de circonstance dans laquelle son père est un astronaute. Sa mère est « figée dans un perpétuel abrutissement » depuis qu’elle est veuve. Il a pour unique relation avec elle des coups de fil le jeudi soir et une ou deux visites par an. Il lui propose un mensonge dans lequel il a une vie idéale. (p.127-128)
C’est le (anti)héro de ce roman, il va s’affirmer tout au long du récit, grâce à sa rencontre avec les deux sœurs Delacôte qui lui donneront une bouffée de bonheur salutaire lors de ses visites aux Gliscines ou encore avec la découverte de la clé USB qui lui donnera un but : retrouver l’auteur des textes autobiographiques qu’elle contient et dont il va doucement tomber sous le charme. Il s’achemine vers un bonheur relatif auquel il accèdera grâce à sa réunion avec celle qui a nourri jusqu’à ce moment son amour platonique, signant la fin de sa condition, lui qui est originellement malade de son œuvre destructrice, rongé par son travail de bourreau et par la place qu’occupe la « Chose » dans sa vie.
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