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Exemple de dissertation

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Par   •  25 Mars 2019  •  Dissertation  •  1 193 Mots (5 Pages)  •  666 Vues

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EXEMPLE DE DISSERTATION RÉDIGÉE

N.B. : les indications portées entre crochets ne doivent évidemment pas figurer sur votre copie.

INTRODUCTION RÉDIGÉE

Depuis François VILLON (dont on a perdu toute trace le 8 janvier 1463, après que — soupçonné de meurtre — il a fui Paris) jusqu’au pourtant très casanier Stéphane MALLARMÉ s’exclamant en 1866 dans « Brise marine » : « La chair est triste, hélas ! et j’ai lu tous les livres/Fuir ! Là-bas fuir ! », en passant évidemment par Arthur RIMBAUD s’élançant aux confins du monde après avoir décidé de cesser d’écrire et justement surnommé « l’homme aux semelles de vent » par ses amis, le poète s’est de tout temps présenté comme un être d’évasion, cherchant à fuir la réalité. [1]

On le voit assez bien par ces trois exemples : ce dernier est autant rejeté par la société qu’il la rejette lui-même. Mais n’est-ce pas là une conception trop caricaturale, trop univoque des liens qui l’unissent à la réalité ? Et, d’ailleurs, quels rapports le poète entretient-il exactement avec le monde réel ? [2]

Après nous être d’abord demandé pourquoi la poésie serait à ce point un moyen d’évasion efficace, nous verrons ensuite en quoi elle peut tout aussi bien se révéler très attentive à la réalité qui l’entoure, avant de constater que le quotidien est enfin une matière que le poète transfigure et qui permet d’approcher les mystères du monde. [3]

[1] : c’est le prologue ; il s’agit de partir d’un exemple ou d’une série d’exemples (comme ici) pour amener la problématique.

[2] : c’est le problème ; il s’agit de reformuler la problématique, soit par une question directe (comme ici), soit par une question indirecte.

[3] : c’est le programme ; il s’agit d’annoncer les grandes parties du plan qui sera développé, là encore vous pouvez choisir de les formuler sous forme de questions directes ou indirectes (comme ici).

Veillez à bien sauter une ligne d’abord entre l’introduction & le développement, ensuite entre les grandes parties du développement, puis entre le développement & la conclusion.

TROISIÈME PARTIE RÉDIGÉE

                Efficace moyen d’évasion, la poésie sait donc aussi être attentive au monde qui l’entoure [4], mais elle n’en est pas pour autant une simple peinture [5] : transfigurant le quotidien, elle déchiffre la réalité et crée de la beauté. [6]

En jouant sur les images, les sons et les rythmes, le poète transfigure le monde qui nous entoure [7]. Recourant à des comparaisons ou à des métaphores, il rapproche des réalités diverses et pose sur toute chose un regard singulier. Ainsi Francis PONGE tisse des liens spectaculaires entre les objets du quotidien et le cosmos : le pain devient par exemple — sous ses yeux et par sa plume — une terre qui cuit dans le « four stellaire ». De la même façon, le poète a le pouvoir d’animer l’inanimé ; comme Arthur RIMBAUD donne vie à un meuble dans « Le Buffet », dans « Le piano que baise une main frêle… » Paul VERLAINE fait de même avec un instrument de musique : non seulement la personnification sur laquelle repose tout le sonnet donne vie au piano à qui le poète finit par adresser la parole, mais le jeu du rythme et des sonorités permet encore de rendre la musique qu’il joue audible au lecteur. [8]

       Bien plus, le poète peut se faire déchiffreur et laisser deviner à son lecteur le monde insoupçonné qui se cache derrière le mur de la réalité quotidienne [9]. C’est d’ailleurs en ce sens qu’Arthur RIMBAUD (dans sa célèbre « Lettre à Paul DEMENY ») reconnait en lui un « voyant ».  La poésie serait alors un mode de connaissance plus approfondie. Charles BAUDELAIRE n’affirme pas autre chose dans « Correspondances », lorsqu’il révèle les liens invisibles du monde caché et les sensations que l’on ne saurait exprimer : « Il est des parfums frais comme des chairs d’enfants/Doux comme les hautbois, verts comme les prairies… ».  De la même façon, dans son poème « Aube », le même RIMBAUD propose à son lecteur de « lev[er] un à un les voiles » qui l’éloignent de la connaissance suprême et discerne dans la nature ce qu’y discernaient les Grecs et les Romains de l’Antiquité : la présence de figures divines.

        Enfin, le regard poétique peut aller jusqu’à transformer la laideur en beauté. La poésie — écrit Jean COCTEAU dans Le Secret professionnel — après avoir montré « nues, sous une lumière qui secoue la torpeur, les choses surprenantes qui nous environnent et que nos sens enregistraient machinalement » donnerait ainsi l’occasion d’imaginer un monde plus beau. Charles BAUDELAIRE explique ce pouvoir alchimique dans l’un de ses vers les plus célèbres — et les plus frappants : « Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or ».  Et — de fait — il ne procède pas autrement dans son poème « Une charogne » où après avoir décrit un corps féminin en décomposition, il s’adresse en ces termes à celle qu’il aime : « Alors, ô ma beauté ! dites à la vermine/Qui vous mangera de baisers, /Que j’ai gardé la forme et l’essence divine/De mes amours décomposés ! » ; comment mieux dire que la poésie est la plus à même de conserver aux êtres et aux choses la beauté que la cruelle réalité finira par leur voler ?

[4] : après avoir sauté une ligne & marqué un alinéa, établissez une transition avec ce qui précède.

[5] : puis annoncez la thèse essentielle qui sera défendue, …

[6] : … ainsi que les sous-parties autour desquelles vous construirez votre raisonnement.

[7] : commencez par énoncer votre premier argument, …

[8] : puis appuyez-le sur un ou plusieurs exemples, assez développés pour être suffisamment clairs.

[9] : passez à la ligne pour aborder l’argument suivant, pensez à marquer un alinéa & veillez à utiliser un lien logique pour assurer une continuité avec ce qui précède.


CONCLUSION RÉDIGÉE

     Tout bien considéré, la poésie peut-elle donc être définie comme une fuite loin du monde réel ? [10]

     Assurément oui : vers toutes les destinations, vers l’ailleurs ; mais aussi — et tout autant — dans l’univers qui nous entoure au quotidien, car si d’un côté elle permet de s’évader, de l’autre elle saisit la réalité et la montre dans toute sa splendeur. [11]

     Ainsi la poésie murmure secrètement à notre conscience que, même si le monde est parfois rude et cruel,  il faut l’aimer. Pierre REVERDY nous met sur la voie dans « La saveur du réel », qui espère s’envoler mais n’y arrive pas et retombe aux pieds d’un ruisseau : c’est à ce moment-là qu’il affirme aimer « le poids qui [l’a] fait tomber ». [12]

     Le poète ne serait-il d’ailleurs pas, d’abord, celui qui fuit pour mieux retrouver ? [13]

[10] : rapide accroche introduisant la conclusion & rappelant la question posée au début du devoir.

[11] : rappel de la démarche suivie & réponse à la question posée par la problématique.

[12] : avis personnel.

[13] : ouverture (facultative & parfois déconseillée, car mal reçue par certains correcteurs).

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