Etude linéaire de Ondine, d'Aloysius Bertrand tiré de Gaspard de la nuit
Dissertation : Etude linéaire de Ondine, d'Aloysius Bertrand tiré de Gaspard de la nuit. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Basmakill • 23 Janvier 2016 • Dissertation • 1 199 Mots (5 Pages) • 6 411 Vues
1) Une approche furtive et rassurante
Ondine est une créature mythologique qui fait une apparition fugitive, elle disparaît aussi vite qu'elle apparaît. Elle apparaît à la fenêtre du poète la nuit « c'est moi, Ondine qui frôle de ces gouttes d'eau les losanges sonores de ta fenêtre », « rayons de la lune ». Son apparition se fait de manière furtive et douce, dans le but de ne pas effrayer le poète et de pouvoir entamer sa séduction
1er vers : « écoute, écoute » impératif exclamatif => cherche à attirer l’attention dès le début du poème.
«C’est moi » = présentatif familier, cela peut laisser entendre que les deux personnages se connaissent, Ondine veut se montrer rassurante pour ne pas effrayer le poète de cette apparition fantastique.
Ondine veut se montrer rassurante et inoffensive face au poète malgré son apparition fantastique et la traditionnelle définition d’une Ondine.
2) Une séduction par le chant et l’image
Ondine énonce un parcours balisé pour le poète. Les repères de ce parcours se matérialisent avec la reprise de mot, vers 4 « chaque flot est un ondin qui nage dans le courant, chaque courant est un sentier qui serpente vers mon palais, et mon palais est bâti fluide, au fond du lac. » C’est une invitation d’Ondine au poète pour que celui-ci la rejoigne dans son monde. Ce parcours est facilité par les allitérations sifflantes et en labiales sourdes, qui font office d’écho aux propos d’Ondine «flot » « serpente », « sentier », « fluide », « fond », « feu » (vers 4-5). Cet écho donne une dimension mélodique aux paroles de la créature, qui donne l’impression de chanter pour séduire, comme une sirène
On a une reprise du début de la strophe 1 avec « écoute ! Ecoute ! ». Cela pourrait faire penser à un refrain, comme si Ondine chantait une chanson proche d’une sérénade au poète. Mais cela aussi peut souligner une sorte d’insistance dans les propos de la créature.
Pour parfaire sa tentative de séduction, Ondine présente sa famille avec de nombreuses personnifications comme au vers 6 « mon père bat l’eau coassante d’une branche d’aulne verte » « mes sœurs caressent de leur bras d’écume ». Elle présente sa famille sous son meilleur aspect : un aspect calme et inoffensif.
Ondine dans le but d’achever sa séduction présente son monde et sa famille comme un univers rassurant. Elle parvient à mettre en place une sorte de confusion mêlant le fantastique et le réel.
3) Le dénouement de la séduction
On observe un passage vers le style indirect au vers 9 « elle me supplia » pour montrer qu’elle passe à l’action, qu’elle va au bout de sa démarche en demandant au poète de s’engager avec des termes comme « anneau » et « époux » en lui promettant un futur royal avec le pluriel hyperbolique « roi des lacs » pour le convaincre de « passer son anneau à mon doigt ».
Ondine ici annonce son objectif très brièvement, en l’espace d’une seule phrase après trois strophes plus longues de séduction pour provoquer un choc chez le poète : l’éblouissement.
Le narrateur répond aussi en style indirect avec un « je » qui va enclencher toute la suite de la strophe. La réponse du poète est claire et simple, il lui répond « j’aimais une mortelle », et par conséquent refuse la demande l’Ondine.
La tentative de séduction d’Ondine se solde par un échec, et ce malgré les nombreuses allusions et dimensions fantastiques présentes dans le poème que nous allons étudier dès à présent.
- Un tableau proche du
Environnement presque onirique « fenêtre illuminée », « beau lac endormi », « nuit étoilée »
On entre dans un autre monde par le biais des sens, on a des correspondances visuelles et auditives respectivement aux vers 2 « et voici, en robe de moire, la dame châtelaine qui contemple à son balcon la belle nuit étoilée et le beau lac endormi » et 1 « écoute ! Écoute ! »
Ondine en profite pour dresser également un tableau plaisant et séduisant de l’environnement avec des personnifications de la nature aux vers 6 et 7 « bras d’écume », « pêche à la ligne » (qui ici se rapporte au saule pendant au bord du lac) et avec des termes doux et rassurants comme « caresse », « frais ».
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