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« Et la mer et l'amour », Pierre Marbeuf

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Par   •  16 Mai 2016  •  Commentaire de texte  •  1 593 Mots (7 Pages)  •  15 699 Vues

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« Et la mer et l'amour », Pierre Marbeuf

Introduction :

Nous allons étudier le poème de Pierre Marbeuf, « Et la mer et l'amour », tiré de l'oeuvre Recueil des vers, écrit en 1628 à Rouen. Auteur de plusieurs sonnets baroques, souvent sur le thème de la nature, de la fragilité et de l'amour, les poèmes de Pierre Marbeuf sont souvent écrits sous forme de sonnets. Il joue aussi beaucoup avec les mots, les sonorités dans un style baroque. « Et la mer et l'amour » est un poème centré sur le thème de l'amour malheureux en y associant le thème de l'eau, autrement dit la mer. Le poète multiplie les comparaisons de l'amour avec la mer pour dévleopper une réflexion et un monologue élégiaque sur al souffrance que peut provoquer l'amour sur l'individu.

Problématique

Dans une première partie, nous analyserons la comparaison que le poète fait entre la mer et l'amour. Et dans une dernière partie, il s'agira d'étudier le monologue élégiaque que le poète écrit visant à mettre en avant l'amour malheureux.

I- Comparaison entre la mer et l'amour

A- Cohésion entre la mer et l'amour

A travers ce sonnet, le poète souhaite créer une sorte de cohésion, de mélange entre la mer, quelque chose de concret, et l'amour, un sentiment abstrait, dans le but d'exprimer ses sentiments les plus profonds mais aussi de mettre en garde le lecteur sur les tourments de l'amour, ses ambivalences et ses rythmes. Tout comme la mer, l'amour n'est jamais stable, il y a toujours quelques « orages ». La mer a le même fonctionnement que l'amour. Pour exprimer cette cohésion entre la mer et l'amour, le poète a recours à un champ lexical varié : déjà, il répète le mot « mer » 6 fois et « l'amour » 8 fois, ce qui montre que ce sont les thèmes centraux du sonnet, ils le guident. De plus, le poète utilise un champ lexical de la nature pour accentuer cette comparaison entre le sentiment de l'amour et la mer, quelque chose de naturel. On peut lire vers 4 « orage », vers 5 « rivage » et « eau », vers 8 « naufrage », vers 11 « le feu ». En contrepartie, on retrouve aussi le champ lexical de l'amour : «aimer » vers 6, vers 12 « brasier amoureux ».

B- Les ressemblances et les différences entre la mer et l'amour

Le poète, à travers son sonnet, met en relief les ressemblances frappantes qu'il y a entre la mer et l'amour mais il expose aussi les différences qu'on peut trouver. Déjà, il enumère les multiples ressemblances entre ce sentiment et cette chose naturelle qu'est la mer : en effet, le poète nous exprime clairement les ressemblances du vers 1 au vers 10. Tout d'abord, il parle de l'amertume de la mer, qui est salée, que l'on peut également retrouver en amour puisque l'amour n'est pas toujours rose, il peut aussi être douloureux, amer. Ensuite, il utilise la métaphore de la mer tourmentée avec ses « orages », ses vagues, pour expliquer que c'est le même fonctionnement en amour : il n'y a pas que des belles histoires d'amour, mais on peut aussi être blessé, se disputer ou même séparer. Il y a des hauts et des bas. Enfin, le poète expose aussi le risque de naufrage en mer que l'on peut retrouver en amour, autrement la rupture car toute histoire peut être vouée à l'échec.

Puis, le poète nous présente aussi les différences qui existent entre la mer et l'amour. A partir du vers 11, le poète annonce une sorte de rupture avec au connecteur logique « Mais ». En effet, alors que le poète unissait la mer et l'amour, n'en faisait qu'un, il les sépare voire les oppose pour nuancer ce qu'il a dit précédemment. L'auteur remplace l'eau de la mer par le feu, deux éléments naturels opposés, pour montrer que l'eau ne peut éteindre le feu de l'amour. En effet, au ves 11, on peut lire « Mais l'eau contre ce feu ne peut fournir des armes ». Ainsi, l'eau semble être insuffisante face à la force du feu de l'amour, il nuance donc ce qu'il a dit avant. Dans le dernier tercet, le poète explique que l'eau n'est pas capable d'apaiser, d'éteindre le feu de son amour « si fort douloureux » vers 13, et si l'eau était capable d'apaiser une telle souffrance, elle l'aurait fait, or ce n'est pas le cas. On peut lire vers 12 à 14«Si l'eau pouvait éteindre un brasier amoureux, ton amour qui me brûle est si fort douloureux, que j'eusse éteint son feu de la mer de mes larmes ».

II- Monologue élégiaque sur l'amour malheureux

A- Investissement personnel dans un monologue adressé à l'être aimé

Dans la forme du sonnet, on peut constater que les quatrains et le premier  tercet n'ont pas la même fonction que le dernier tercet. En effet, les quatrains et le premier tercet mettent plus en relief une réflexion générale sur l'amour avec la présence répétitive du « on », pronom personnel à valeur générale, on peut s'y identifier facilement. En effet, on lit au vers 3 « L'on s'abîme en l'amour » et au vers 6 «Qu'on souffre pour aimer ». Avec l'usage de ce pronom, le poète donne une valeur générale à cette expérience de l'amour qu'il a faite et qu'il partage au lecteur. Cependant, le dernier tercet a une valeur plus personnelle car le poète s'exprime à travers la première personne du singulier, le « je » qu'on retrouve au vers 13 « Qui me brûle », vers 14 « Que j'eusse » et enfin « mes larmes » vers 14. Ce dernier tercet s'oppose aux quatrains et au premier tercet car il est plus profond et le poète est clairement identifié.

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